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Mari Evans ( - ) est une poétesse, écrivaine et dramaturge afro-américaine associée au Black Arts Movement et militante du mouvement des droits civiques. Elle publie Black Women Writers (1950-1980): A Critical Evaluation (Doubleday, 1984), une anthologie critique, importante par son contenu et sa date de parution, consacrée au travail de quinze écrivaines noires.

Mari Evans
Biographie
Naissance

Toledo
Décès
(à 97 ans)
Indianapolis
Pseudonyme
Mari Phemster
Nationalité
Américaine
Formation
Université de Toledo
Scott High School (en)
Activités
Poétesse, auteure dramatique, auteure de littérature pour la jeunesse, écrivaine
Autres informations
Mouvement
Black Arts Movement, African Heritage Studies Association, Authors Guild, Authors League of America.
Distinctions
Black Literary Hall of Fame (d) ()
Indiana Authors Awards (en) ()
Archives conservées par
Stuart A. Rose Manuscript, Archives, and Rare Book Library (d)[1]

Biographie



Jeunesse et formation


Evans naît à Toledo, Ohio, le , de Mary Jane Jacobs et William Reed Evans. De nombreuses biographies datent incorrectement sa naissance au 16 juillet 1923[2],[3],[4]. Or, le , son petit-fils affirme dans une interview à l'Indy Star qu'Evans est née en 1919 (date notamment enregistrée dans la Bibliothèque du Congrès)[5],[6]. La mère d'Evans meurt lorsque Mari a sept ans et c'est son père qui l'encourage fortement à développer et cultiver sa capacité d'écriture tout au long de sa vie[7],[8],[9],[10].

Evans fréquente les écoles publiques locales avant de s'inscrire à l'Université de Toledo, dans l'Ohio en 1939[11]. Elle se spécialise dans la mode, mais elle cesse ses études en 1941 sans avoir obtenu de diplôme universitaire[9].


Vie personnelle


Evans se marie, elle est mère de deux fils, puis elle divorce et s'installe à Indianapolis[12],[13]. Elle aime jouer du piano et elle « est fan de la scène jazz de l'Indiana Avenue » dans les années 1940 et 1950[14].

Evans est membre de l'église épiscopale méthodiste africaine Bethel d'Indianapolis, puis fréquente l'église méthodiste unie de Broadway dans ses dernières années[5]. Evans meurt à Indianapolis le , à l'âge de quatre-vingt-dix-sept ans[15],[2]. Les funérailles se déroulent à l'église méthodiste Saint-Luke à Indianapolis, pour accueillir la foule qui souhaite lui rendre hommage[5]. Mari Evans repose au Crown Hill Cemetery d'Indianapolis sous le nom de Mari Phemster[16]. Une peinture murale à son image est réalisée sur Massachussets Avenue, Indianapolis[17].


Carrière


Après avoir quitté l'université, Evans décide de poursuivre une carrière de musicienne[8]. Cette décision l'incite à déménager sur la côte Est, où elle commence à collaborer avec divers musiciens de jazz, dont Wes Montgomery, originaire d'Indianapolis, dans l'Indiana. En 1947, Evans quitte la côte Est pour s'installer à Indianapolis. Elle travaille pour l'Indiana Housing Authority avant de rejoindre la fonction publique américaine[8],[18].

Evans acquiert une notoriété en tant que poète dans les années 1960 et 1970 et elle est associée au Black Arts Movement, une démarche pour explorer la culture et l'histoire afro-américaines à travers les arts et la littérature[2],[19]. Aux côtés d'Evans, d'autres membres éminents participent à ce mouvement comme Amiri Baraka, Gwendolyn Brooks, Nikki Giovanni, Etheridge Knight, Haki R. Madhubuti, Larry Neal et Sonia Sanchez, entre autres[20],[5].

Evans enchaîne une série de postes de professeure dans les universités américaines en 1969[8]. De 1969 à 1970, elle est écrivaine en résidence à l'Université de l'Indiana - Université Purdue à Indianapolis, où elle enseigne la littérature afro-américaine. Evans accepte l'année suivante un poste de professeure adjointe et écrivaine en résidence à l'Université de l'Indiana à Bloomington, où elle enseigne jusqu'en 1978[21]. De 1968 à 1973, Evans produit, écrit et réalise The Black Experience, un programme télévisé hebdomadaire pour WTTV à Indianapolis[3],[22]. Plus tard, elle explique que le programme était sa tentative pour faire représenter les Afro-Américains par eux-mêmes[8].

En 1975, Evans reçoit un doctorat d'honneur ès lettres du Marian College de l'Université Marian (Indiana)[23]. Elle poursuit sa carrière d'enseignante à l'Université Purdue (1978-1980), à l'Université Washington de Saint-Louis (1980), à l'Université Cornell (1981-1985), à l'Université d'État de New York à Albany (1985-1986) et au Spelman College[8].


Au service de la communauté


Evans est une militante pour la justice sociale et contre le racisme[5],[12]. Comme elle le fait remarquer plus tard « Depuis que j’ai cinq ans... je sais que la couleur est un problème sur lequel la société et moi serions en guerre »[24]. Mari Evans milite pour la réforme des prisons et contre la peine capitale. Elle travaille avec des groupes de théâtre et des organisations communautaires locales, notamment Girls, Inc. of Greater Indianapolis et la Young Men's Christian Association. Evans est bénévole dans des écoles élémentaires et secondaires[8],[21].


Écriture


Bien que son recueil de poésie le plus renommé, I Am a Black Woman (1970), et bon nombre de ses premiers poèmes précèdent le Black Arts Movement, ses œuvres résonnent avec les messages des poètes des Arts noirs sur la libération culturelle, psychologique et économique des Noirs. Les thèmes de l'amour, de la perte, de la solitude, de la lutte, de l'orgueil et de la résistance sont courants dans la poésie d'Evans[21],[8],[22]. Elle utilise « l'imagerie, la métaphore et la rhétorique » pour décrire l'expérience Afro-Américaine, sujet de son travail littéraire[2]. Elle précise que « lorsque j'écris, j'écris, selon le titre de la poésie classique de Margaret Walker : pour mon peuple »[25].

L'écriture d'Evans est principalement orientée vers les questions de race et d'identité. Ses poèmes mettent fréquemment en vedette des femmes Afro-Américaines[26]. Elle est « connue pour l'intensité de ses propos et sa franchise sans fioritures »[5]. Bien que son premier recueil de poésie, Where is All the Music ? n'emballe pas la critique, son deuxième recueil, I Am a Black Woman (1970), lui vaut un intérêt et une notoriété internationales. Ce deuxième ouvrage, qui comprend son poème le plus connu et lui donne son titre, appelle au changement social[26],[27]. Parmi les autres poèmes renommés d'Evans figurent : Celebration, If There be Sorrow, Speak the Truth to the People, When in Rome et The Rebel, entre autres[2]. Ses œuvres suivantes se nomment, Nightstar 1973-1978 (1981), considéré comme l'un de ses meilleures recueils de poésie et A Dark and Splendid Mass (1992)[26],[28].

Dans ses travaux ultérieurs, Evans commence à utiliser des techniques expérimentales et à incorporer des idiomes afro-américains, de manière à encourager les lecteurs à s'identifier et à ressentir du respect pour l'orateur[21]. Ses poèmes sont également qualifiés de « réalistes », « pleins d'espoir », « parfois ironiques » et enthousiastes[5]. Dans son poème, « Who Can Be Born Black » (Qui peut être né noir), elle conclut avec les lignes : « Who Can Be Born Black and not exhult ! » (Qui peut être né noir et ne pas exulter !)[5]. Evans parle de la nécessité de rendre le Noir à la fois beau et puissant. Dans son poème I am a Black Woman, la dernière strophe dit ceci : « I am a black woman/ tall as a cypress/ strong/ beyond all definition still/ defying place/ and time/ and circumstance/ assailed/ impervious/ indestructible/ Look on me and be/renewed » (Je suis une femme noire / grande comme un cyprès / forte / bien au-delà de toute définition / défiant le lieu / et le temps / et les circonstances / assaillie / imperméable / indestructible / Regardez-moi et soyez / une nouvelle personne)[29]. Elle dit aussi : « Je n'ai jamais été confinée sauf quand j'ai moi-même créé la prison ».

Bien qu'elle soit principalement connue pour sa poésie, Evans écrit des fictions courtes, des livres pour enfants, des drames, des articles et des essais[12]. Elle édite « l'anthologie révolutionnaire », Black Women Writers (1950-1980): A Critical Evaluation (1984). C'est un recueil de plus de quarante essais sur les contributions littéraires de quinze écrivaines noires[30]. Ce travail est considéré comme une « contribution importante » au travail universitaire jusque-là limité sur le sujet des auteures noires[26]. Evans aborde les problèmes sociaux dans ses œuvres, même dans les livres pour enfants. Dear Corinne, Tell Somebody! Love, Annie (1999), par exemple, concerne la maltraitance des enfants et I'm late (2006) traite de la grossesse chez les adolescentes[11],[14].

En 1975, Evans est en résidence à la colonie d'écrivains MacDowell et en 1984, elle séjourne à la colonie des écrivains Yaddo[8].


Archives


Les archives de Mari Evans sont déposées et consultables à la bibliothèque de l'Université Emory, à Atlanta dans l'État de Géorgie[6].


Héritage


Evans est « souvent considérée comme une figure clé du Black Arts Movement » et parmi les plus influentes poètes noires du XXe siècle[27]. Un critique littéraire note que le fait qu'Evans utilise « des idiomes noirs pour transcrire la voix authentique de la communauté noire est une caractéristique originale de sa poésie »[26]. Bien qu'elle soit bien connue dans les « cercles littéraires » de la côte Est, Evans et sa poésie n'ont pas la même notoriété à Indianapolis, où elle a vécu pendant de nombreuses années[12].


Œuvres choisies



Poésie



Livres pour enfants



Théâtre



Non-fiction



Prix et distinctions



Bibliographie



Articles



Essais



Références


  1. « http://pid.emory.edu/ark:/25593/fhg6r »
  2. (en) « Mari Evans », Indiana Commission for Women, writing her Story, date inconnue (lire en ligne)
  3. (en) « Mari Evans, a writer and a teacher », sur African American Registry (consulté le )
  4. (en) Academy of American Poets, « About Mari Evans », sur Academy of American Poets (consulté le )
  5. (en-US) Will Higgins, « Remembering Mari Evans' intense, unblinking life », sur The Indianapolis Star (consulté le )
  6. (en) Mari Evans, « Mari Evans papers, circa 1900-2012 [bulk 1960-2012] », sur findingaids.library.emory.edu, (consulté le )
  7. (en) David Hoppe, « The Radical Clarity of Mari Evans: A Remembrance dans Traces of Indiana and Midwestern history », Traces of Indiana and Midwestern history, vol. 2, , p. 6 (ISSN 1040-788X, lire en ligne, consulté le )
  8. (en) Henry Louis Gates et Valerie Smith, The Norton Anthology of African American literature, (1re éd. 1956) (ISBN 978-0-393-92369-8, 978-0-393-92370-4 et 978-0-393-91155-8, OCLC 866563833, lire en ligne)
  9. (en-US) Erin Sullivan, « Mari E. Evans (1923- ) », sur Black Past, (consulté le )
  10. (en-US) « Evans, Mari 1923– | Encyclopedia.com », sur www.encyclopedia.com (consulté le )
  11. (en) « Mari Evans | American author », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  12. (en-US) Dwight Adams, « Late Indianapolis poet Mari Evans leaves legacy of social justice », sur The Indianapolis Star (consulté le )
  13. (en) Jessie Carney Smith, Notable Black American women, Gale Research, (ISBN 978-0-8103-4749-6, 978-0-8103-9177-2 et 978-0-7876-6494-7, OCLC 423823487, lire en ligne)
  14. (en-US) Dwight Adams, « Funeral for Indianapolis poet Mari Evans will be Monday », sur The Indianapolis Star (consulté le )
  15. (en-US) Will Higgins, « Remembering Mari Evans' intense, unblinking life », sur The Indianapolis Star (consulté le ) : « La date de sa naissance diverge selon les sources d'autorité enregistrées dans VIAF : 1919 ou 1923. Cet article relate l'affirmation de son petit-fils qui date sa naissance en 1919 (date enregistrée dans la Bibliothèque du Congrès). »
  16. « Mari Phemster (1919-2017) - Mémorial Find a Grave », sur fr.findagrave.com (consulté le )
  17. (en) Victoria T. Davis, « There's a new mural in town », sur WRTV, (consulté le )
  18. (en) Gugin, Linda C., and James E. St. Clair, eds., Indiana's 200: The People Who Shaped the Hoosier State, Indianapolis, Indiana Historical Society Press, , 247–49 p. (ISBN 978-0-87195-387-2)
  19. (en) « A Brief Guide to the Black Arts Movement », Academy of American Poets (consulté le )
  20. (en) The Radical Clarity of Mari Evans, p. 11
  21. (en) William L Andrews, Frances Smith Foster et Trudier Harris-Lopez, The concise Oxford companion to African American literature, Oxford University Press, (1re éd. 1946) (ISBN 978-0-19-991649-8 et 978-0-19-513883-2, OCLC 818944717, lire en ligne)
  22. (en) Smith, Jessie Carney, Shirelle Phelps, Mari Evans dans Notable Black American Women, vol. 1, Detroit, Michigan, (ISBN 9780787664947), p. 326-27
  23. (en) Wilfred D. Samuels, Tracie Church Guzzio, and Loretta Gilchrist Woodard, Encyclopedia of African-American Literature, New York, New York, (ISBN 9780816050734), p. 173
  24. Hoppe, "The Radical Clarity of Mari Evans," p. 6.
  25. Hoppe, "The Radical Clarity of Mari Evans," p. 8.
  26. (en) Elizabeth Ann Beaulieu, ed., Writing African American Women: An Encyclopedia of Literature By and About Women of Color, vol. I, Westport, Connecticut, , 307–09 (ISBN 978-0313331978, lire en ligne)
  27. (en-US) Wei-Huan Chen, « Indiana poet Mari Evans receives lifetime achievement award », sur The Indianapolis Star (consulté le )
  28. Hoppe, "The Radical Clarity of Mari Evans," p. 12.
  29. (en) Evans, Mari, « I am a Black Woman – Poem by Mari Evans », PoemHunter.com (consulté le )
  30. (en) Karen Kovacik, « Mari Evans at 90 », sur No more corn, (consulté le )
  31. (en) « There's a new mural in town », sur WRTV, (consulté le )

Liens externes



На других языках


[en] Mari Evans

Mari Evans (July 16, 1919[3][1] – March 10, 2017)[4] was an African-American poet, writer, and dramatist[5] associated with the Black Arts Movement.[6] Evans received grants and awards including a lifetime achievement award from the Indianapolis Public Library Foundation. Her poetry is known for its lyrical simplicity and the directness of its themes.[6] She also wrote nonfiction and edited Black Women Writers (1950–1980): A Critical Evaluation (Doubleday, 1984), an important and timely[6] critical anthology devoted to the work of fifteen writers. Evans died at the age of ninety-seven in Indianapolis, Indiana.[2]
- [fr] Mari Evans



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