Missak Manouchian[n 1] ou Michel Manouchian[n 2], né le à Hısn-ı Mansur (Empire ottoman) et mort fusillé le au fort du Mont-Valérien (Paris), est un ouvrier et poète[1] arménien, immigré en France en 1925, et un résistant de premier plan au sein des FTP pendant la Seconde Guerre mondiale, présenté sur l'Affiche rouge de la propagande allemande comme le chef de l'« armée du crime ».
Pour les articles homonymes, voir Manouchian.
Directeur Union populaire franco-arménienne (d) | |
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Rédacteur en chef Zangou | |
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Secrétaire (d) Section française du Comité de secours pour l'Arménie | |
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Rédacteur en chef Tchank | |
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Naissance | |
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Georges (nom de guerre) |
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nation arménienne puis apatride (Nansen) |
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Adıyaman, Jounieh, Paris |
Activités | |
Conjoint |
A travaillé pour |
Zangou ( - Tchank ( - Hog Citroën |
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Parti politique | |
Membre de |
Section française du Comité de secours pour l'Arménie (- Union populaire franco-arménienne (d) (- FTP-MOI de la région parisienne () Confédération générale du travail |
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Distinctions |
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Rescapé du génocide arménien et formé au métier de menuisier, il se réfugie en 1925 en France, pays de « préférence »[2] qu'adoptera son épouse Mélinée. Ouvrier tourneur, autodidacte, il s'engage à la suite de la crise du 6 février 1934 dans le mouvement antifasciste qu'anime le Parti communiste. En , il devient cadre de l'Internationale communiste en accédant à la direction du journal Zangou, publié par la Section française du Comité de secours pour l'Arménie, puis de l'Union populaire franco-arménienne, relais de l'organisation Main-d'œuvre immigrée (MOI) de la CGTU auprès des ouvriers arméniens.
Il entre dans la Résistance en 1941, lorsque Hitler rompt le pacte germano-soviétique et est versé en février 1943 dans les FTP-MOI de la région parisienne. Alors que les arrestations se multiplient, il est choisi en pour en être le commissaire militaire et est arrêté trois mois plus tard. Figure d'une résistance armée contraire à l'attentisme[3] prôné par certains, il meurt, comme il l'écrit, « en soldat régulier de l’Armée française de la Libération »[4] avec vingt-deux de ses camarades, « étrangers et nos frères pourtant » (Aragon)[2].
« La vie n’est pas dans le temps, mais dans l’usage. »
— M. Manouchian.
Missak Manouchian naît quatrième et dernier enfant d'une famille de paysans arméniens catholiques[5] dans la ville ottomane d'Adıyaman, ancienne forteresse de la Commagène puis du comté d'Édesse. Il a neuf ans en 1915, au début du génocide arménien, quand son père, Kevork[6], est tué les armes à la main, alors que gendarmes turcs et auxiliaires de fortune mènent une féroce répression contre les nombreuses milices d'autodéfense qui se sont constituées pour protéger des massacres les quelque cinq mille Arméniens de la province[n 3] installés là au moins depuis le XIe siècle et abandonnés aux Ortocides en 1150 par les croisés. La déportation des Arméniens d'Adiyaman a lieu à la mi juillet. Malade, sa mère, Vardouhi Kassian[6], meurt quelque temps après son mari, affaiblie par la famine qui sévit[7]. Lui-même et son frère Garabed[n 4] sont sauvés par une famille kurde qui les recueille.
À la fin de la guerre, il est pris en charge par la communauté arménienne et transféré avec son frère dans un orphelinat ouvert par la Sauvegarde du Proche orient (en), organisme humanitaire fondé par l'ambassadeur des États-Unis Henry Morgenthau, dans la région de Jounieh, au sud de Jbeïl[8], dans ce Liban qui passe sous contrôle français en 1918 et y reste en vertu d'un mandat donné par la Société des Nations en 1920. C'est cet orphelinat qui sera renommé Tchernots Pouyn et dirigé à partir de 1928 par Maria Jacobsen[n 5], « auxiliaire féminin »[n 6] de la filiale danoise de la Société des missions chrétiennes à l'étranger (en) qui, en , supervise avec son assistante mennonite Nellie Miller-Mann (en) l'accueil à Beyrouth des orphelins évacués d'Antep.
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Traduction d'un poème écrit par Missak Manouchian à l'orphelinat de Jounieh[n 7]. |
Là, il est formé au métier de menuisier et est initié aux lettres arméniennes. Solitaire et rebelle à la sévère discipline de l'établissement, il rédige des textes satiriques dirigés contre un surveillant qui le font remarquer. Il se découvre un goût pour l'écriture.
En 1925, Missak et Karabet (ou Garabed) débarquent à Marseille, sans doute grâce à un réseau d'immigration clandestine. Missak exerce son métier de menuisier, notamment à La Seyne. Puis les deux frères décident d'aller à Paris. Karabet étant tombé malade, Missak se fait embaucher comme tourneur aux usines Citroën, afin de subvenir à leurs besoins. Karabet meurt cependant en 1927.
Athlétique, il est choisi en 1929 pour modèle par son ami le peintre Krikor. Il pose également pour Carzou. Il s'introduit dans le milieu artistique, s'intéresse à la littérature et écrit des poèmes. Il rencontre le journaliste Aram Andonian, chroniqueur du génocide, à la librairie Nubar, que celui-ci dirige. Quand la Grande Dépression frappe, au début des années 1930, il perd son emploi. Il gagne alors sa vie grâce à des travaux irréguliers. Il fréquente les universités ouvrières de la CGT et se rend chaque matin à la bibliothèque Sainte-Geneviève.
Avec un ami arménien, Kégham Atmadjian alias Séma (ou Semma)[9], il s'inscrit à la Sorbonne en auditeur libre. Ils y suivent des cours de littérature, de philosophie, d'économie politique et d'histoire. Ensemble, ils fondent la revue Ջանք (Tchank, « effort ») en 1930-1931[10]. Dans cette revue, ils publient des articles sur la littérature française et la littérature arménienne, des traductions en arménien de Baudelaire, Verlaine et Rimbaud[11].
En 1934, à la suite des événements du 6 février, Missak adhère au parti communiste ainsi qu'au HOC (Comité de secours pour l'Arménie, plus particulièrement sa section française), originellement HOK (Haï Oknoutian Komité)[12], forme abrégée de Hayastani Oknoutian Komité où Hayastani correspond à « Arménie ». Le HOK est créé le par le gouvernement de la République soviétique d'Arménie pour collecter des ressources dans la diaspora, alors que l'Arménie subissait le blocus allié, en même temps que la Russie soviétique[n 8].
Comme dans la plupart des pays occidentaux ayant une communauté arménienne[n 9], une antenne est ouverte vers 1925. En 1935, c'est à la fois la section française (désignée par un sigle composite franco-arménien) du HOK[13], l'organisation de masse du PCF en direction de la communauté arménienne en France et la section arménienne de la MOI (main-d'œuvre ouvrière immigrée), organisation fortement liée à l'Internationale communiste (le Komintern).
La principale personnalité du HOC est le docteur Haïc Kaldjian[n 10]. L'effectif du HOC s'élève à environ 7 000 personnes à l'époque du Front populaire, soit un des plus élevés de la MOI. Son siège se trouve rue Bourdaloue ; il est dirigé par un conseil central. Il est formé par les comités locaux (un par ville, sauf à Paris et à Marseille). Missak est membre du comité du Quartier latin et contribue rapidement au journal du HOC.
En 1934-1935, époque de la montée du Front populaire, le HOC connaît un développement notable des effectifs et a besoin de nouveaux cadres ; lors du congrès de , Missak Manouchian est proposé par la direction pour le poste de « deuxième secrétaire » (Haïc Kaldjian étant le premier en tant que « secrétaire général ») et élu, devenant donc un permanent de l'organisation. Il devient aussi membre du conseil central, en même temps, entre autres, que Mélinée Assadourian, déléguée du comité de Belleville, qui est de plus engagée comme secrétaire (dactylographe)[14] ; elle deviendra la compagne de Missak en 1937.
Une des responsabilités de Missak est d'être rédacteur en chef du journal du HOC, qui prend en 1935 le nom de Zangou[15],[16], du nom d'une rivière qui arrose Erevan. Le rôle initial du journal du HOC était de contribuer au soutien à l'Arménie soviétique ; dans les années 1930, il diffuse des informations sur ce pays et sur l'URSS (Zangou relaie la propagande stalinienne concernant les procès de Moscou) et développe sur différents sujets le point de vue dit progressiste au sein de l'immigration arménienne. Une rubrique importante est celle de la correspondance des travailleurs, dite « Rabcor »[n 11], en réalité une sélection des nouvelles émanant des cellules d'entreprises. Il y a aussi des reportages et des articles culturels. À partir de , le journal agit pour la défense de la République espagnole ; Manouchian fait d'ailleurs partie du Comité d'aide aux Républicains espagnols[réf. nécessaire].
En même temps qu'à lieu le reflux du Front populaire, l'organisation connaît des difficultés qui amènent sa dissolution en 1937[n 12], puis la création d'une nouvelle structure, l’Union populaire franco-arménienne. Zangou cesse de paraître en 1937.
À la fin de l'année 1937, Missak Manouchian est délégué au 9e congrès du PCF et dans l'ensemble conserve une activité militante importante jusqu'à l'été 1939.
« Me battant contre la mort, vivre étant le seul problème… »
— M. Manouchian, « Le Miroir et moi »[17].
Le , Missak Manouchian est arrêté ainsi que Haïc Kaldjian[18] alors que l'interdiction du Parti communiste et des organisations proches intervient seulement le , un mois après le pacte germano-soviétique. Manouchian peut cependant sortir de prison en octobre et est affecté comme engagé volontaire dans une unité stationnée dans le Morbihan. Après la défaite de l'armée française en juin, il reste sous le contrôle des autorités à l'usine Gnome et Rhône d'Arnage (Sarthe), qu'il quitte illégalement au début de 1941 pour revenir à Paris. Il est de nouveau arrêté peu après le , date de l'invasion de l'URSS par les Allemands, et incarcéré sous contrôle allemand au camp de Compiègne. Il est libéré au bout de quelques semaines, aucune charge n'étant retenue contre lui. Il habite avec son épouse, Mélinée, au 11 rue de Plaisance dans le 14e arrondissement de Paris de 1941 jusqu'au , date de son arrestation.
À partir de 1941 puis en 1942, il entre dans le militantisme clandestin, mais on sait peu de choses de ses activités au sein de la MOI clandestine. Il devient responsable politique de la section arménienne au cours de l'année 1941, se trouvant donc sous l'autorité du « triangle » de direction de la MOI : Louis Gronowski[n 13], Simon Cukier[n 14], sous le contrôle de Jacques Duclos[n 15]. Un élément intéressant réside dans la familiarité durant ces années des Manouchian avec Micha et Knar Aznavourian, sympathisants communistes, engagés dans la résistance dans une activité très importante, le « Travail allemand » (la démoralisation des soldats allemands et l'assistance à leur désertion ; le recrutement d'agents allemands pour le renseignement), comme en a témoigné Charles Aznavour, en particulier en 1985.
« Tu ne fais pas de mal, tu ne fais que tuer des tueurs. »
— Michel Manouchian, février 1943.
En , Manouchian est versé dans les FTP-MOI, groupe des Francs-tireurs et partisans - Main-d'œuvre immigrée de Paris : il s'agit de groupes armés constitués en avril 1942 sous la direction de Boris Holban, Juif originaire de Bessarabie. Le premier détachement où il est affecté comporte essentiellement des Juifs roumains et hongrois et quelques Arméniens. Le , il participe à sa première action armée, à Levallois-Perret, mais son indiscipline[n 16] lui vaut un blâme et une mise à l'écart[19].
En , il devient commissaire technique des FTP-MOI de Paris ; en août, il est nommé commissaire militaire de la région parisienne, à la place de Boris Holban démis de ses fonctions pour raisons disciplinaires (il jugeait suicidaires les missions dans le contexte du moment) tandis que Joseph Epstein, responsable d'un autre groupe de FTP-MOI, est devenu responsable des Francs-tireurs et partisans pour l'ensemble de la région parisienne. Epstein est donc le supérieur hiérarchique de Manouchian, la direction politique étant exercée par un des cinq membres de la direction nationale de la MOI, Jacques Kaminski, qui a pour adjoint et délégué auprès des militaires Marino Mazetti. Manouchian lui-même a sous ses ordres trois détachements comprenant au total une cinquantaine de militants[19]. Son premier rôle est de fixer à cette jeunesse affranchie des cibles, des hauts gradés[20], de sorte que leur action ait une valeur militaire et politique. On doit mettre à son actif l'exécution (par Marcel Rayman, Leo Kneler et Celestino Alfonso), le , du général Julius Ritter, adjoint pour la France de Fritz Sauckel, responsable de la mobilisation de la main-d'œuvre (STO) dans l'Europe occupée par les nazis. Les groupes de Manouchian accomplissent près de trente opérations dans Paris du mois d'août à la mi-.
La Brigade spéciale no 2 des Renseignements généraux avait réussi deux coups de filet en mars et . À partir de là, elle put mener à bien une vaste filature qui aboutit au démantèlement complet des FTP-MOI parisiens à la mi-novembre avec 68 arrestations dont celles de Manouchian et Joseph Epstein. Au matin du , Manouchian est arrêté avec celui-ci en gare d'Évry Petit-Bourg, alors que, se sachant suivis depuis deux ou trois mois, ils discutent de l'opportunité de disperser le groupe[20]. Son épouse, Mélinée, cachée par les Aznavourian, parvient à échapper à la police mais pas son second, Arménak Manoukian. En 1985, elle témoigne dans un documentaire de Mosco Boucault, Des terroristes à la retraite[21],[22] et accuse la direction de l'époque du Parti communiste français (PCF) d'avoir lâché voire vendu le groupe Manouchian pour des raisons tactiques[23]. Dès le , avant la diffusion télévisée, Mélinée Manouchian répète devant les journalistes ce qu'elle affirme dans le film, sa conviction que son mari, Michel Manouchian, a été sacrifié avec ses hommes par le commissaire politique des FTP Main d’œuvre immigrée, Boris Holban. Le film apporte le témoignage de Louis Grojnowski, qui fut de 1942 à 1945 l'agent de liaison entre Jacques Duclos, un des dirigeants du PCF clandestin en l'absence de Maurice Thorez aux côtés de Benoît Frachon, Auguste Lecœur et Charles Tillon , et la direction de la MOI, témoignage dans lequel cet homme clef, resté fidèle à son Parti, déclare « Par mesure de sécurité, on a envoyé des militants se cacher (…) Mais il fallait qu'il en reste pour combattre. Oui, dans chaque guerre il y a des sacrifiés. »
Missak Manouchian, torturé, et vingt-trois de ses camarades sont livrés aux Allemands de la Geheime Feldpolizei[n 17] (GFP) qui exploitent l'affaire à des fins de propagande. Le tribunal militaire allemand du Grand-Paris juge 24 des résistants arrêtés[24], dont Manouchian. Une parodie de procès est menée de façon expéditive le à l'hôtel Continental en présence des journalistes. À ses accusateurs, Manouchian se tourne vers eux et leur jette « Vous avez hérité la nationalité française, nous l'avons méritée »[25]. La presse collaborationniste dénoncera le « cynisme » d'accusés qui assument pleinement les attentats qu'ils ont commis.
Dix des prévenus sont sélectionnés pour la composition de l'Affiche rouge, sur laquelle apparaît l'expression « l'armée du crime »[26]. Le tribunal prononce vingt-trois condamnations à mort[27]. Le , les vingt-deux hommes du groupe des condamnés à mort sont fusillés au Mont-Valérien, en refusant d'avoir les yeux bandés[28], tandis qu'Olga Bancic va être transférée en Allemagne et décapitée à la prison de Stuttgart le [29].
Dans la foulée de ces exécutions, la propagande allemande placarde 15 000 exemplaires de ces fameuses affiches rouges portant en médaillons noirs les visages de dix fusillés. Au centre, la photo de Manouchian, avec cette inscription : « Arménien, chef de bande, 56 attentats, 150 morts, 600 blessés ».
Mais l'affaire de l'Affiche rouge, placardée sur les murs de Paris par l'ennemi, produit l'effet contraire à celui escompté : pour toute la Résistance, elle devient l'emblème du martyre. Elle transforme un obscur en héros. Les soutiens de sympathisants se multiplient.
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Paul Éluard, « Légion », dans Hommages, 1950[31]. |
Des photos de l'exécution prises clandestinement par un officier allemand sont publiées par Serge Klarsfeld en [36].
Le 19 décembre 2021, le maire de Valence, Nicolas Daragon, et le président de l'association Unité Laïque, Jean-Pierre Sakoun[37], accompagnés par l'historien Denis Peschanski, conseiller scientifique du projet, lancent un Comité de soutien pour l’entrée de Missak Manouchian au Panthéon[38]. Une tribune réunissant une dizaine de personnalités paraît dans Libération le [39].
Après de nombreux articles de presse et passages médias des porteurs du projet[40], Europe 1 annonce le qu'Emmanuel Macron envisage de faire entrer Missak Manouchian au Panthéon[41].
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M. Manouchian, « Privation »[42]. |
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M. Manouchian, poème paru dans L'Humanité en 1934, traduit et prononcé par Archag Tchobanian au Grand amphithéatre de la Sorbonne le dimanche lors du Festival de Poésie et de Musiques Arméniennes[43]. |
« La première fois que j'ai rencontré Manouchian, nous avons passé l'après-midi ensemble. Tout ce qu'il me disait résonnait en moi. Nous partagions les mêmes convictions. Cet homme m'a également tout appris, l'amour de la poésie, de la biologie, de la philosophie. Il était très intelligent et surtout on pouvait lui faire une confiance aveugle. Et d'ailleurs tout le monde lui faisait confiance et l'admirait. Mais il était très timide et quand il parlait, c'était uniquement de résistance. »
— Souvenir d'un des jeunes « terroristes » sous ses ordres depuis juin 1942[20].
« C'était un athlète, un grand sportif. Il était bon, il écoutait les gens et surtout il avait une vision très humaine et très intelligente de la résistance. Il ne voulait pas de "Héros fous", pour reprendre une expression du docteur Kaldjian, de Kamikazes. Des volontaires prêts à se faire sauter, il y en avait, mais lui ne supportait aucun sacrifice. Il ne commandait une opération que si elle était sûre. »
— Idem.
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