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Paul Fort est un poète et dramaturge français[2], né le à Reims (Marne)[3] et mort le à Montlhéry (Essonne).

Paul Fort
Paul Fort, en 1922.
Biographie
Naissance

Reims, Marne (France)
Décès
(à 88 ans)
Montlhéry, Seine-et-Oise (France)
Sépulture
Nom de naissance
Jules-Jean-Paul Fort
Nationalité
Française
Formation
Lycée Louis-le-Grand
Activité
Poète, Dramaturge
Fratrie
Andrée Fort (d)
Conjoint
Enfant
Jeanne Fort (d)
Autres informations
Distinctions
Prince des poètes ()
Commandeur de la Légion d'honneur‎
Archives conservées par
Archives départementales des Yvelines (166J, Ms 3776, 4220-4222, 4 pièces, -)[1]

Il est l'auteur d'une œuvre poétique abondante, réunie dans les Ballades françaises, mêlée de symbolisme, de simplicité et de lyrisme, utilisant le plus souvent le verset.


Biographie



Origine et formation


Jules-Jean-Paul Fort naît rue Caqué, à Reims, où son père est agent d'assurances. Il passe sa petite enfance à l’angle de la place Myron Herrick et de la rue du Clou-dans-le-Fer. En 1878, son père conduit sa famille à Paris. Paul Fort suit ses études secondaires au lycée Louis-le-Grand et entre en relations avec Pierre Louÿs et André Gide, tous deux élèves de l'École alsacienne.


Expérience théâtrale


Il fréquente le café Voltaire, quartier-général des poètes symbolistes. Il rédige en 1889 un manifeste en faveur de la création d'un théâtre représentatif de ce groupe, qui rompt avec la scène naturaliste qui prévaut notamment au Théâtre Libre créé par André Antoine en 1887, ce qui motive son expulsion du lycée.

Voulant offrir une scène à Maurice Maeterlinck, dont il admire les drames, il crée en 1889, avec Lugné-Poe, le Théâtre d'Art, financé en partie par Tola Dorian[4], théâtre qui devient en 1893 le théâtre de l'Œuvre. Ce théâtre participe à révéler au public français les dramaturges nordiques Henrik Ibsen et August Strindberg.


Carrière poétique



L'avant-guerre

Paul Fort dessiné par Jean Veber en 1898.
Paul Fort dessiné par Jean Veber en 1898.

L'aventure théâtrale s'étant achevée, il se consacre à la poésie. Il donne ses premiers poèmes au Mercure de France en 1896. Ces poèmes constituent le début des Ballades françaises (17 volumes écrits entre 1922 et 1958). Il entreprend la publication de revues comme Le Livre d'art en 1892 qu'il relancera en 1896 avec Maurice Dumont. Avec ce dernier, il édite L'Épreuve, Journal-Album d'art en 1894.

Il organise, dès 1903, des réunions de lecture poétique tous les mardis à la Closerie des Lilas. En 1905, il lance avec Moréas et Salmon la revue Vers et Prose, qui éditera notamment Guillaume Apollinaire, Max Jacob, Pierre Louÿs. Il la dirige avec Paul Valéry. Pierre Louÿs, qui rédige la préface au premier volume, définit les Ballades comme des petits poèmes en vers polymorphes ou en alexandrins familiers, mais qui se plient à la forme normale de la prose et qui exigent non pas la diction du vers, mais celle de la prose rythmée. Le seul retour, parfois, de la rime et de l'assonance, distingue ce style de la prose lyrique.

Fait commandeur de la Légion d'honneur, Fort contribue à donner au quartier du Montparnasse, à Paris, sa renommée artistique. En 1920, il y fait venir le jeune peintre japonais Ruytchi Souzouki qu'il a découvert au Brésil[5]. Il est élu « prince des poètes » en 1912 à la suite d'un referendum organisé par cinq journaux : Gil Blas, Comœdia, La Phalange, Les Loups et Les Nouvelles. 350 auteurs votent pour Paul Fort, qui succède à Verlaine, Mallarmé et Léon Dierx.

En , il conduit à l'autel sa fille Jeanne, âgée de seize ans, qui épouse le peintre futuriste Gino Severini. Ce dernier a pour témoins Guillaume Apollinaire et Marinetti, l'auteur du Manifeste du Futurisme. Néanmoins, Apollinaire, dans une lettre du à Madeleine Pagès, écrit : « J'ai reçu le bulletin lyrique idiot où Paul Fort prince des poètes à la manque, chante les batailles de loin et en un langage vraiment stupide. »


Poète officiel de la Troisième République

Posant avec d'autres fondateurs de l'Académie Mallarmé, à l’époque de la fondation de celle-ci en 1937. De gauche à droite, debout : Édouard Dujardin, Francis Vielé-Griffin, Paul Valéry, André-Ferdinand Hérold, André Fontainas, Jean Ajalbert. Assis : Saint-Pol-Roux, Paul Fort.
Posant avec d'autres fondateurs de l'Académie Mallarmé, à l’époque de la fondation de celle-ci en 1937. De gauche à droite, debout : Édouard Dujardin, Francis Vielé-Griffin, Paul Valéry, André-Ferdinand Hérold, André Fontainas, Jean Ajalbert. Assis : Saint-Pol-Roux, Paul Fort.

Fort est l'un des principaux membres du jury du Prix Jeunesse, créé en 1934. En 1936, candidat à l'Académie française, il retire sa candidature trois mois plus tard[6]. Il est ensuite candidat à l'Académie Goncourt en 1943 face à André Billy, au siège de Pierre Champion, décédé en . Il ne sera pas élu même si l'élection de Billy, soumise aux réticences de quelques académiciens, n'est validée qu'après la Libération[7].

Nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1920, il est promu officier en 1925 puis commandeur en 1953.

Comme Paul Fort est venu s'installer à Nantes durant la seconde guerre mondiale, un petit cercle littéraire se forme autour de lui : Robert de la Croix n'est pas le moins enthousiaste autour du vieux maître toujours coiffé d'un béret rabattu sur l'oreille[8]. À lui seront dédiés les Ballades nantaises. Aussi, après la Libération, quand plusieurs libraires nantais veulent créer une revue littéraire, font-ils appel au jeune marin, Robert de La Croix, saisi par la poésie, le chargeant de la rédaction en chef du nouveau titre : Horizon.

Fort est présent sur une première liste d'auteurs frappés d'une interdiction de publier par le CNE (Comité national des écrivains, organe de la Résistance intellectuelle) à la fin de la guerre, puis à nouveau sur une liste de gens de lettre publiée au Journal officiel du 26 juin 1946[9].

Il revient officiellement à Reims, en 1954, inaugurer une exposition qui lui est consacrée à la bibliothèque Carnegie.

En 1956, il épouse Germaine Pouget (1893-1980), fille de Léo d'Orfer[10]. Son neveu Robert épouse en 1911 la fille d’Alfred Vallette (1858-1935), directeur du Mercure de France, et de Rachilde (1860-1953). Sa fille Jeanne épouse le peintre italien Gino Severini.

Paul Fort repose à Montlhéry dans sa propriété d'Argenlieu.


Œuvre


Poésie
Théâtre
Varia

Quelques-uns de ses poèmes furent mis en musique et chantés par Georges Brassens : La Complainte du petit cheval blanc, La Marine, Comme hier, Si le bon Dieu l'avait voulu.

Le poème La ronde autour du monde a été traduit en italien, et mis en musique par le chanteur istrien Sergio Endrigo. Un texte extrait des Ballades françaises : La Grande Ivresse, a été mis en musique par le compositeur François Weigel en 2009 (commande de la ville de Reims pour le vingtième anniversaire du festival des Flâneries musicales).

Le , Paul Fort enregistre La Voix des Bœufs, La Grande ivresse et La Ronde autour du monde aux Archives de la Parole, documents sonores conservés à la Bibliothèque nationale de France et consultables dans Gallica[11].


Hommages


Plaque commémorative
 au 34, rue Gay-Lussac, à Paris (5e).
Plaque commémorative
au 34, rue Gay-Lussac, à Paris (5e).

Notes et références


  1. « https://archives.yvelines.fr/rechercher/archives-en-ligne/correspondances-du-musee-departemental-maurice-denis/correspondances-du-musee-maurice-denis », sous le nom FORT Paul (consulté le )
  2. « Les grandes voix françaises : anthologie des poètes français contemporains Fort, Paul », sur Bibliothèques spécialisées de la Ville de Paris (consulté le )
  3. Acte de naissance sur geneanet.org.
  4. « De l’événement social à l’événement intime : la réception critique de la première création de Pelléas et Mélisande aux Bouffes-Parisiens », Textyles, (lire en ligne)
  5. « Ruytchi Souzouki, un artiste japonais à Paris », sur deneulin.fr (consulté le )
  6. Lettres à l'Académie française (préf. Hélène Carrère d'Encausse, éd. Christophe Carlier), Paris, Les Arènes, , 232 p. (ISBN 978-2-35204-102-3), p. 170-173.
  7. Joseph Marc Bailbé (dir.) et al., Jean de La Varende, écrivain de la fidélité, Université de Rouen, coll. « Centre d'Art, Esthétique et Littérature » (no 174), (ISBN 978-2-87775-737-9, lire en ligne), p.93
  8. Dans son journal, Paul Léautaud écrit, à la date du 18 avril 1941 : "Il a pris un visage extrêmement curieux, plein d'intérêt, ses traits encore plus accusés. Resté mince. Coiffé d'un béret. Un long pardessus noir à la boutonnière duquel une grosse rosette de la Légion d'honneur. Un pantalon flottant et trop court pour lui." Etc. dans Journal littéraire, tome III, Mercure de France, 1987, p.325.
  9. « Épuration chez les artistes et des écrivains », Le Monde, (lire en ligne)
  10. Nécrologie, dans Léon Treich (direction), Almanach des lettres françaises et étrangères, Paris, Georges Crès & Cie, p. 13 — sur remydegourmont.org.
  11. [Archives de la parole]. , La voix des boeufs ; La grande ivresse ; La ronde autour du monde / Paul Fort, aut. ; Paul Fort, voix, (lire en ligne)

Annexes


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Bibliographie



Liens externes



На других языках


[en] Paul Fort

Jules-Jean-Paul Fort (1 February 1872 – 20 April 1960) was a French poet associated with the Symbolist movement. At the age of 18, reacting against the Naturalistic theatre, Fort founded the Théâtre d'Art (1890–93). He also founded and edited the literary reviews Livre d'Art with Alfred Jarry and Vers et Prose (1905–14) with poet Guillaume Apollinaire, which published the work of Paul Valéry and other important Symbolist writers. Fort is notable for his enormous volume of poetry, having published more than thirty volumes of ballads and, according to Amy Lowell, for creating the polyphonic prose form in his 'Ballades francaises'.[1][2]

[es] Paul Fort

Paul Fort (1 de febrero de 1872 - 20 de abril de 1960) fue un poeta francés. Nació en Reims, en el departamento de Marne, en Francia. Se convirtió en una figura importante de la comunidad artística de Montparnasse. Para 1912 sus logros e influencias sobre otros eran tales que Paul Valéry le apodó "El Príncipe de los Poetas". Paul Fort fue fundador de "Vers et Prose" en colaboración con Guillaume Apollinaire. Uno de sus trabajos más famosos es "La Ronde". Este poema es famoso en todo el mundo, ya que se trata de una petición por la amistad de todo el mundo. Murió el 20 de abril de 1960 en Francia. Se le enterró en el Cimetière de Montlhéry, en el département de Montlhéry, Essonne de Île-de-France, en la región de Francia.
- [fr] Paul Fort

[ru] Фор, Поль (поэт)

Поль Фор (фр. Paul Fort, 1872—1960) — французский поэт, реформатор литературы, представитель символизма.



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