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Paulin de Nole ou saint Paulin (en latin Meropius Pontius Paulinus), né à Bordeaux vers 353, mort à Nole le 22 juin 431, est un aristocrate et poète gallo-romain qui, après une brillante carrière politique, embrasse une vie religieuse en devenant prêtre puis évêque de Nole. Jouissant d'un grand prestige politique et religieux, il est à son époque l'exemple emblématique d'une conversion aristocratique à l'ascétisme chrétien[2]. Figure importante de l'Empire romain tardif marqué par les invasions barbares et le regain du paganisme (en) vers 390, Paulin est vénéré par l'Église catholique et l'Eglise orthodoxe comme un saint.

Paulin de Nole

Paulin de Nole d'après un vitrail
de la cathédrale de Linz (Autriche).
Saint, évêque
Naissance né vers 353,
Burdigala (Bordeaux), Gaule aquitaine, Empire romain
Décès   (78 ans)
Nola près de Naples, Empire romain d'Occident
Nom de naissance Meropius Pontius Paulinus
Vénéré à cathédrale de Nola
Vénéré par les catholiques et les orthodoxes
Fête 22 juin
Attributs Bâton pastoral et cloche
Saint patron des jardiniers
Châsse de Paulin dans la cathédrale de Nola : après avoir subi plusieurs transferts, la plus grande partie des reliques attribuées au saint sont de retour dans ce sanctuaire, le 15 mai 1909, grâce au pape Pie X[1].
Châsse de Paulin dans la cathédrale de Nola : après avoir subi plusieurs transferts, la plus grande partie des reliques attribuées au saint sont de retour dans ce sanctuaire, le 15 mai 1909, grâce au pape Pie X[1].

Ce personnage est interrogé par les travaux des chercheurs modernes sur les récits d'édification paulienne véhiculés par l'historiographie traditionnelle et conformes au modèle médiéval de l'exemplum, et sur l'influence de son œuvre dans le cadre du développement du monachisme chrétien occidental[3].


Vie


Né vers 353 sous le nom de Meropius Pontius Paulinus[4], il est issu d'une famille sénatoriale chrétienne bordelaise, et est cousin de Mélanie l'Ancienne. Disciple du poète Ausone, un ami de son père, il est destiné à une carrière politique et gravit les échelons du cursus honorum : consul suffect à Rome en 378, puis proconsul en Campanie en 379 ou 381 où débute sa conversion [5]. C'est à cette occasion qu'il fait construire un hospice à ascétère à Nole, près de la tombe du martyr saint Félix[6].

Après être retourné en Aquitaine sur les sollicitations de sa mère, il se rend en Espagne où il épouse en 385 une riche chrétienne espagnole, Tharasia (en). À nouveau établi en Aquitaine, il est baptisé en 389 par Delphinus, évêque de Bordeaux[7]. Paulin et sa femme s'installent en Ibérie où ils subissent des épreuves : décès de leur enfant Celsus en bas âge, mort violente du frère de Paulin, autant de circonstances qui ont pu les inciter à renoncer à leurs privilèges et à mener une vie de chasteté[8]. Le couple vend ses terres et décide de quitter le « monde » en embrassant une vie monastique[9]. Sous la pression populaire, Paulin est ordonné prêtre malgré lui à Barcelone le jour de Noël en 393 ou 394[5]. La même année, il part pour l'Italie, et passe par le clergé milanais dirigé par Ambroise. Il crée un ascétère à Nole, en Campanie, près de la tombe du martyr saint Félix. Évergète, il y fait construire entre 402 et 404 un complexe religieux dédié au culte du saint local, et finance notamment la basilique[9]. Il y poursuit sa vie monastique, même quand il est choisi comme évêque de Nole à une date incertaine, entre 408 et 413[4]. Installé au premier étage d'un hospice, l'ascète de Nole développe jusqu'à sa mort des rapports avec les empereurs, les papes, et prend position sur plusieurs controverses théologiques (pélagianisme, priscillianisme)[10]. Le prêtre Uranius, son disciple, laisse avec le récit de sa mort, un éloge de ses vertus dans le texte hagiographique De obitu Paulini[11]. Au cours des deux siècles suivant sa mort, la tradition hagiographique élabore des récits d'édification paulienne et forge l'image d'un saint thaumaturge[12].


Œuvres


Avec Prudence, saint Paulin de Nole est l'un des plus grands poètes latins chrétiens. Il nourrit une correspondance qui le met en contact avec des amis comme Ausone et des grandes figures religieuses de son époque comme Augustin, Ambroise de Milan, Jérôme de Stridon, Sulpice Sévère et Martin de Tours[13].

On a conservé de lui 35 poèmes, la plupart en hexamètres dactyliques. Parmi ceux-ci, il y a des « Laudes » annuelles en l'honneur du saint patron de Nole, Félix, trois paraphrases de Psaumes (genre littéraire qui aura une grande postérité) et deux propemptica (poèmes souhaitant un bon voyage).

De Paulin est aussi conservé un ensemble de 50 lettres. « Ses lettres, ses poèmes parlent surtout de l'ascèse dans la recherche d'une vie parfaite, de l'amitié chrétienne et du culte des saints » selon André Wartelle[9].

Paulin a su adapter la tradition poétique païenne reçue de son maître Ausone à des horizons chrétiens. Dans ce processus d'adaptation, il s'est inspiré de son contemporain le poète Prudence, qu'il a probablement rencontré[réf. souhaitée].


Culte


Saint Paulin libérant l'esclave, toile de Giovanni Bernardino Azzolino réalisée entre 1626 et 1630.
Saint Paulin libérant l'esclave, toile de Giovanni Bernardino Azzolino réalisée entre 1626 et 1630.

La dévotion à saint Paulin est très répandue dans la France du Grand Siècle. De nombreuses confréries se créent autour des années 1665-1670 ; pour accélérer le recrutement, on fait entrevoir aux fidèles la possibilité d’obtenir des reliques du saint. Elles se font longtemps attendre et arrivent en France en 1685[réf. souhaitée].

Paulin est patron de Nole, de Ratisbonne et de l'ordre de la Merci. Dans l'iconographie, il a comme attribut un esclave captif, des chaînes, un jardin, une église et une cloche[14]. La Campanie, et notamment la ville de Nole dont il est l'évêque[15], était réputée dès l'Antiquité par la qualité de l'airain de ses cloches. La tradition en fera alors le fondateur des cloches d'église occidentales modernes, légende née d'une étymologie populaire faisant une confusion grossière entre deux cloches médiévales (nola qui était le nom d'une cloche, et campana, le nom d'une cloche plus grosse)[16].


Notes et références


  1. (en) Dennis E. Trout, Paulinus of Nola: Life, Letters, and Poems, University of California Press, , p. 267.
  2. (en) Catherine Conybeare, Paulinus Noster: Self and Symbols in the Letters of Paulinus of Nola, Clarendon Press, , p. 1.
  3. (en) J. Lienhard, Paulinus of Nola and Early Western Monasticism, Peter Hanstein Verlag, , p. 192-204.
  4. (en) Dennis E. Trout, Paulinus of Nola: Life, Letters, and Poems, University of California Press, , p. 2.
  5. Pierre Thomas Camelot, « PAULIN DE NOLE saint (353-431) », sur Encyclopædia Universalis (consulté en ).
  6. Janine Desmulliez, « Paulin de Nole : du gouverneur de Campanie à l’évêque de Nole, ruptures et continuités », Cahiers du Centre Gustave Glotz, vol. 17, , p. 272.
  7. Janine Desmulliez, « Paulin de Nole : du gouverneur de Campanie à l’évêque de Nole, ruptures et continuités », Cahiers du Centre Gustave Glotz, vol. 17, , p. 270.
  8. (en) Dennis E. Trout, Paulinus of Nola: Life, Letters, and Poems, University of California Press, , p. 64-85.
  9. André Wartelle, « Saint Paulin de Nole, Poèmes, Lettres et Sermon, textes choisis, traduits et présentés par Ch. Pietri [compte-rendu] », Bulletin de l'Association Guillaume Budé, no 2, , p. 277 (lire en ligne).
  10. (en) Dennis E. Trout, Paulinus of Nola: Life, Letters, and Poems, University of California Press, , p. 104-132.
  11. (en) Catherine Conybeare, Paulinus Noster: Self and Symbols in the Letters of Paulinus of Nola, Clarendon Press, , p. 8.
  12. (en) Dennis E. Trout, Paulinus of Nola: Life, Letters, and Poems, University of California Press, , p. 11.
  13. (de) Sigrid Mratschek-Halfmann, Der Briefwechsel des Paulinus von Nola: Kommunikation und soziale Kontakte zwischen christlichen Intellektuellen, Vandenhoeck & Ruprecht, , 732 p..
  14. Léon-Paul Piolin, Supplément aux vies des saints, Bloud et Barral, , p. 276.
  15. Il y développe un culte et un pèlerinage en mémoire de son prédécesseur, le saint évêque et martyr Félix de Nole, dont il rédige la Vie et Passion.
  16. Gerhard Dohrn-van Rossum, L'histoire de l'heure, éditions de la MSH, , p. 42.

Annexes



Bibliographie



Articles connexes



Liens externes



На других языках


[en] Paulinus of Nola

Paulinus of Nola (/pɔːˈlaɪnəs/; Latin: Paulinus Nolanus; also Anglicized as Pauline of Nola;[1] c. 354 – 22 June 431) born Pontius Meropius Anicius Paulinus,[2] was a Roman poet, writer, and senator who attained the ranks of suffect consul (c. 377) and governor of Campania (c. 380–81) but—following the assassination of the emperor Gratian and under the influence of his Spanish wife Therasia of Nola—abandoned his career, was baptized as a Christian, and probably after Therasia's death became bishop of Nola in Campania. While there, he wrote poems in honor of his predecessor St Felix and corresponded with other Christian leaders throughout the empire. He is credited with the introduction of bells to Christian worship and helped resolve the disputed election of Pope Boniface I.

[es] Paulino de Nola

Paulino de Nola, nacido como Poncio Meropio Ancio (Burdeos, 355- Nola 431) fue un senador romano de origen galo, obispo de Nola, diócesis situada en la provincia de Nápoles, en el siglo V. Es venerado como santo de la Iglesia católica y considerado el patrón de los campaneros.
- [fr] Paulin de Nole



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