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Aurelius Prudentius Clemens, dit Prudence, né en 348 à Calagurris (auj. Calahorra), patrie également de Quintilien, dans le nord de l'Espagne et mort entre 405 et 410, est un poète lyrique latin qui mit sa poésie au service de la religion chrétienne.

Prudence
Biographie
Naissance
Décès
ou vers après
Nom dans la langue maternelle
Aurelius Prudentius Clemens
Époque
Empire romain
Activités
Poète, homme politique, écrivain
Gens
Aurelii
Autres informations
Genre artistique
Poésie

Biographie


Prudence appartient à une famille chrétienne, qui lui a donné une excellente éducation. Il a étudié le droit, avant de devenir fonctionnaire. Âgé de 14 ans au début de la réaction païenne de Julien, il a pu être concerné d'assez près par ses mesures contre les enseignants chrétiens. Il a probablement résidé à Milan durant l'épiscopat d'Ambroise de Milan ; il a pu être témoin de ses luttes contre le dernier carré païen (affaire de l'autel de la Victoire en 384) et contre des hérétiques (entre 385 et 386, occupation de la basilique Porcienne revendiquée par l'impératrice-mère Justine, arienne), ainsi que de la découverte des restes des saints Gervais et Protais (en 386) ou de la pénitence publique de Théodose Ier après le massacre de Thessalonique (en 390).

Après avoir gouverné deux villes importantes et y avoir rendu la justice, Prudence fut appelé à la cour de l'empereur Théodose Ier. Considérant ce qu'avait été sa vie jusque-là, il la trouva médiocre et se retira de la vie publique, renonçant aux vanités du monde pour pratiquer un ascétisme rigoureux. Il se consacra alors, à 56 ans, à la poésie, qu'il mit, d'après sa Praefatio (poème programmatique), au service de la religion et de l'Église. Ce qui concerne sa jeunesse, hormis le fait de la pratique du droit, est stéréotypé, peut-être sur le modèle du début des Confessions d'Augustin d'Hippone.

Il meurt probablement avant le sac de Rome par Alaric Ier en 410.

Prudence conclut la Præfatio par l'affirmation de sa conversion et de son désir de plaire à Dieu, sinon par ses mérites, du moins grâce à ses poèmes, qu'il énumère en évoquant leur propos. On entrevoit dans le Cathemerinon la vie ascétique qu'il mène, avec la célébration des heures, l'observation de jeûnes et même un régime édénique fait de produits végétaux, de lait et de miel.

Poète très fécond, il écrit près de 20 000 vers en 7 ou 8 ans[1].


Œuvres


Comme Horace, Prudence a écrit une partie de son œuvre en hexamètres dactyliques, et plus de la moitié dans d'autres formes poétiques. Ses œuvres peuvent être classées en trois groupes : lyriques, didactiques et polémiques.

Les poèmes hexamétriques sont épigraphiques :

et didactiques ;

Article détaillé : Psychomachie.

Parmi les autres pièces, composées dans des formes métriques variées, on peut distinguer :

L'œuvre de Prudence est entièrement « chrétienne » : ses poèmes didactiques ont un contenu théologique et moral (Apotheosis : nature de Dieu - en particulier, doctrine de la Trinité ; Hamartigenia : origine du mal ; Psychomachia : combat de l'âme, et dans l'âme, de Vertus et de Vices personnifiés) ou polémique (Contra Symmachum : contre le paganisme) ; sa partie lyrique ou épigraphique est liée soit à la prière et à la liturgie (Cathemerinon : heures, circonstances de la vie chrétienne, fêtes du Seigneur ; Peristephanon : martyrs), soit à leur cadre (Dittochæon, ainsi que Peristephanon).

Un tel éclectisme dans les sujets et dans les formes métriques, mettant les ressources de la poésie profane au service de la culture et de la pensée chrétiennes, évoque celui des premiers auteurs latins (Livius Andronicus, Nævius), polygraphes qui transposaient les genres littéraires grecs au domaine romain. Ce qu'il y a de singulier chez Prudence est l'organisation de ses poèmes variés en un ensemble structuré - tentative apparemment sans parallèle dans l'Antiquité. Prudence ne se limitait donc pas à donner une réponse concrète aux attaques dirigées par ceux qui voulaient, pour diverses raisons, dissocier le christianisme de la culture latine, mais, sur le plan littéraire même, il introduisait un concept nouveau.


Sources


Prudence est un poète « alexandrin », chez qui la tradition littéraire est omniprésente et en même temps sans cesse revisitée, déformée. Ses sources sont nombreuses.

Comme tout Romain lettré, Prudence connaît par cœur Virgile (cette évolution perdure chez les chrétiens, qui voient dans la IVe Bucolique un texte prophétique) et compte également Horace parmi ses références. Horace est l’un des grands modèles de Prudence : on le voit avec la nature des mètres choisis, et la bipartition d'une œuvre entre poèmes hexamétriques et pièces lyriques de formes variées. On identifie nombre d'autres réminiscences lexicales ou thématiques d'auteurs profanes, notamment de poètes.

Prudence a pu fréquenter des poètes de cour tels Ausone et Claudien (avec lequel il polémique indirectement). Il a peut-être rencontré à Rome saint Paulin de Nole, auquel il rend hommage dans un catalogue de pèlerins. L’influence de ses contemporains fut surtout celle de saint Ambroise, qui lui fournit l'essentiel de ses thèmes et  par l'intermédiaire de l'évêque de Milan, puis de manière posthume, à Rome  du pape saint Damase, auteur d'épigrammes consacrées aux martyrs .

D'un autre ordre est l'inspiration biblique, très présente dans certains passages. Enfin, on constate que, conformément au goût des anciens, affleure ici et là le vocabulaire technique  qui, par sa singularité ou sa rareté, peut prendre une valeur poétique , emprunté notamment au droit (que Prudence a pratiqué), à la critique littéraire, à la médecine et aux arts appliqués.


Réception (postérité)


Prudence aura une renommée considérable durant tout le Moyen Âge, et notamment à l'époque carolingienne : on étudie ses œuvres dans les monastères, on les commente. Il est imité, entre autres, par Sextus Amarcius dans ses Sermones[2]. Les manuscrits (conservés) de Prudence sont très nombreux - seule la Bible a davantage été copiée.


Notes et références


  1. Arnould Clausse, La littérature latine par les textes, Bruxelles, De Boeck, , 272 p.
  2. (en) Ronald E. Pepin et Jan M. Ziolkowski, Sextus Amarcius : Satires : Eupolemius, Harvard University Press, , xx

Annexes



Bibliographie



Éditions contemporaines des œuvres de Prudence


Édition ancienne des œuvres de Prudence
Édition ancienne des œuvres de Prudence

Éditions critiques (texte latin seulement)


Édition avec traduction française


Études



Articles connexes



Liens externes



На других языках


[en] Prudentius

Aurelius Prudentius Clemens (/pruːˈdɛnʃiəs, -ʃəs/) was a Roman Christian poet, born in the Roman province of Tarraconensis (now Northern Spain) in 348.[1] He probably died in the Iberian Peninsula some time after 405, possibly around 413. The place of his birth is uncertain, but it may have been Caesaraugusta (Saragossa), Tarraco (Tarragona), or Calagurris (Calahorra).

[es] Prudencio

Aurelio Clemente Prudencio (en latín, Aurelius Prudentius Clemens; Calahorra, 348 d. C.-c. 410) fue un poeta hispanolatino conocido simplemente como Prudencio. Su lugar de nacimiento pudo ser Calagurris (Calahorra) o Caesaraugusta (Zaragoza)[cita requerida]. Poseía una gran erudición escriturística y en cultura clásica. Está considerado como uno de los mejores poetas cristianos de la Antigüedad.[1]
- [fr] Prudence (poète)

[ru] Пруденций

Авре́лий Пруде́нций Кле́мент (лат. Aurelius Prudentius Clemens, 348 (0348) — после 405) — римский христианский поэт.



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