Adonis (en arabe: أدونيس), pseudonyme d'Ali Ahmed Saïd (علي أحمد سعيد), est un poète et critique littéraire syrien d'expressions arabe et française, né le . Son pseudonyme se réfère au dieu d'origine phénicienne, symbole du renouveau cyclique.
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Adonis
Adonis en Pologne, en 2011.
Données clés
Nom de naissance
Ali Ahmed Saïd Esber
Naissance
(92 ans) Qassabine, Lattaquié, Syrie mandataire
Activité principale
Poète, essayiste, critique
Distinctions
Prix Goethe (2011) Prix littéraire Prince-Pierre-de-Monaco (2016)
Ali Ahmad Saïd naît à Qassabine près de Lattaquié au nord de la Syrie le , dans une famille alaouite. Il commence jeune à travailler dans les champs, mais son père l'incite aussi à apprendre la poésie. Il est scolarisé au lycée français de Tartous en 1942. En 1947, contre l'avis de ses parents, il se rend à la ville voisine où il trouve le président syrien Choukri al-Kouwatli. Saïd, alors âgé de 17 ans, veut se joindre à l'assemblée des poètes locaux pour honorer le président, mais on l'écarte. En insistant, il capte l'attention de ce dernier, qui demande à l'entendre. Le président décide alors de lui payer ses études[1]. Il obtient son baccalauréat à Lattaquié en 1949. C'est également à cette époque qu'il prend le pseudonyme d'Adonis lors de la publication de quelques poèmes. Il entre ensuite à l'université syrienne de Damas qu'il quitte en 1954 avec une licence de philosophie.
En 1955, il est emprisonné six mois pour appartenance au Parti nationaliste syrien, qui préconise une grande nation syrienne au Moyen-Orient. Après sa libération en 1956, il s'enfuit pour Beyrouth au Liban où il fonde avec le poète syro-libanais Youssouf al-Khal dans les années 1960, la revue Chi'r (ou Chiir qui signifie «Poésie»): le manifeste d'une libération inconditionnelle de la tradition et d'un élan vers l'internationalisation de la poésie. Il obtient la nationalité libanaise en 1962. Adonis se consacre aussi plus principalement à ses activités littéraires qu'à ses activités politiques. En 1968, il fonde la revue Mawâkif («Positions») – aussitôt interdite dans le monde arabe – qui s'avère un espace de liberté en même temps qu'un laboratoire de rénovation «déstructurante» de la poésie. C'est là qu'il traduit en arabe Baudelaire, Henri Michaux, Saint-John Perse et en français Aboul Ala El-Maari. Adonis cherche le renouvellement de la poésie arabe contemporaine en s'appuyant sur son passé glorieux mais aussi en regardant la richesse de la poésie occidentale. À la suite de la guerre civile libanaise, il fuit le Liban en 1980 pour se réfugier à Paris à partir de 1985. Il est le représentant de la Ligue arabe à l'UNESCO.
Il est aujourd'hui considéré comme l'un des plus grands poètes arabes vivants, notamment à la suite de la disparition de Mahmoud Darwich[2]. Il est un autodidacte influent, voire iconoclaste, quant à la réévaluation critique de la tradition poétique arabe vis-à-vis des pressions intellectuelles, politiques et religieuses du monde arabe actuel, l'exemple le plus frappant étant La Prière et l'Épée. Son œuvre révèle plusieurs thèmes: injustice, dictature, guerre, misère... Il se saisit des évènements contemporains pour en faire des mythes, sans pourtant devenir un «poète engagé». Le Temps des villes démontre une connaissance exacerbée des grandes métropoles du monde arabe moderne. Il a pris position dans Al-Hayat contre le port du voile[3].
Il cède, en 2011, ses archives à l'IMEC[4].
Il se montre très critique envers l'islam dans son livre d'entretiens avec la psychanalyste Houria Abdelouahed "Violence et islam". Adonis dénonce le caractère intrinsèque de la violence dans l’islam[5],[6],[7].
Il reçoit le prix littéraire Prince-Pierre-de-Monaco en 2016[8].
Œuvres
Poésie
Poème mural à Leyde, aux Pays-Bas.
1954 - La terre a dit
1957 - Premiers poèmes
1958 - Feuilles dans le vent
1961 - Chants de Mihyar le Damascène
1971 - Tombeau pour New York
1975 - Singulier
1982 - Le Livre des migrations, préface de Salah Stétié, éditions Luneau-Ascot
1983 - Ismaël
1984 - Les Résonances, les Origines, éd. Les Cahiers des Brisants
1985 - Kitab al-Hisar (Le Livre du siège)
1988 - Célébrations, Éditions de La Différence, traduit par Anne Wade Minkowski
1990 - Le Temps des villes
1990 - Célébrations 2, gravures de Assadour, Éditions du palimpseste (Jean-Jacques Sergent)
1991 - Mémoire du vent (Poèmes 1957-1990)
1997 - Toucher la lumière, éditions Fata Morgana, 1997 et Imprimerie nationale/Actes Sud, 2003.
2000 - Le Poème de Babel, avec des encres de Claude Garanjoud, éditions Voix d'encre
2009 - La Forêt de l’amour en nous, traduction Vénus Khoury-Ghata et Issa Makhlouf, Mercure de France, 2009
2012 - Chroniques des branches, coll. «Orphée», Éditions de la Différence, 2012.
2012 - La Forêt de l’amour en nous, 14 poèmes et peintures sur verre Chantal Legendre /Chanath, trad. Vénus Khoury-Ghata et Issa Makhlouf, Les éditions de la Souris, 2012
2015 - Prends-moi, chaos, dans tes bras, Mercure de France
2016 - Jérusalem, Mercure de France, traduit par Aymen Hacen
2020 - Syrie: un seul oreiller pour le ciel et la terre, poèmes accompagnés de photographies de Fadi Masri Zada, Éditions du Canoë, trad. Aymen Hacen
Anthologie
2008 - Le Dîwân de la poésie arabe classique
Essais
1964 - Le Diwan de la poésie arabe (3 volumes), essais critiques
1968 - Le Théâtre et les Miroirs
1972 - Le Temps de la poésie
1975 - Le Fixe et le Mouvant (3 volumes), thèse d'État
1980 - Préface pour les fins de siècles
1985 - Politique de la pensée
1993 - La Prière et l'Épée: essai sur la culture arabe
2007 - Le Livre (al-Kitâb) (Paris, Éditions du Seuil, coll. Réflexion)
2009 - Le Regard d'Orphée, entretien, avec Houria Abdelouahed (Fayard, coll. Témoignages pour l'Histoire)
2013 - Le Livre II (al-Kitâb) Hier Le lieu Aujourd'hui (Paris, Éditions du Seuil, coll. Réflexion)
2014 - Printemps arabes, religion et révolution, coll. Politique, Éditions de la Différence, Paris[9].
2015 - Adonis, Violence et Islam: Entretiens avec Houria Abdelouahed, Seuil, (ISBN9782021288582)
2015 - Le Livre III (al-Kitâb) Hier Le Lieu Aujourd'hui, Le Seuil
2017 - Soufisme et surréalisme, Éditions de la Différence, traduit par Bénédicte Letellier
Bibliographie
Reuven Snir, “Poète des secrets et des racines’: L’Adonis hallajien,” in: Adonis: un poète dans le monde d’aujourd’hui 1950-2000 (Paris: Institut du monde arabe, 2000), pp. 171-172.
Reuven Snir, "A Study of Elegy for al-Ḥallāj by Adūnīs,” Journal of Arabic Literature 25.2 (1994), pp. 245-256.
Reuven Snir, “Adūnīs – The Acts of the Wind” [en hébreu], Helicon — Anthological Journal of Contemporary Poetry 30 (1999), pp. 50–55.
Distinctions
Prix
1995: International Nazim Hikmet Poetry Award(en)
1999: Prix International Nonino(it)
2001: Médaille Goethe
2002: Al Owais Award(en) dans la catégorie Culture
2003: America Award in Literature(en)
2003: Prix Mondello
2007: Bjørnson Prize
2008: Prix Grinzane Cavour dans la catégorie Prix pour la lecture, Fondation CRT
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