Libertaire dans les années 1960-1970, il est d'abord adhérent à la Fédération anarchiste avant de rejoindre l'Organisation révolutionnaire anarchiste et de contribuer à la création de son imprimerie coopérative, Edit 71.
À partir de 1977, il prend ses distances avec le milieu militant et se consacre principalement à l'écriture.
Biographie
Né en Seine-Maritime, c'est à Paris, autour de la Butte-aux-Cailles, que l'enfant puis l'adolescent Dominique Joubert a grandi: l'on peut dire que son œuvre est née du cœur même du 13earrondissement, comme en témoigne Les Paulownias de la place d'Italie, ouvrage distingué en 1992 par le jury du Prix Charles Vildrac[1]: ce livre, d'une implacable prosodie classique, révèle, selon les propres mots du poète, un «promeneur inutile», aussi mélancolique que désabusé.
Par ailleurs, pour Joubert, le 13earrondissement apparaît comme formateur, le futur poète y pratique résolument le football, et ce village parisien deviendra le «quartier [qui] permit d’acquérir le bien suprême: l’amitié fidèle.»[2]
Il adhéra au milieu des années 1960 au «Groupe Jules Vallès» de la Fédération anarchiste localisé dans le 13earrondissement[3]. Autour de ce groupe se constitua plus tard l’Organisation révolutionnaire anarchiste (ORA) dont Joubert fut membre. Après avoir collaboré à la première série du périodique L’Insurgé (1966-1969), il fut au début des années 1970 l’un des premiers à travailler à Edit 71, l’imprimerie montée par l’ORA, où il assura la formation de plusieurs militants au métier d’imprimeur[3]. Parti en voyage au Sénégal, il y fut arrêté et emprisonné plusieurs mois et en revint gravement malade. Il cessa tout militantisme actif en 1977. Parallèlement à ces activités, il travailla à partir de 1974 en tant qu'imprimeur-sérigraphe au sein de la Maison des arts et de la culture de Créteil. Licencié en 1987, il fut alors admis comme correcteur de presse au Syndicat des correcteurs de Paris[3].
Au début des années 1980, Joubert fut proche d'un groupe de bibliophiles-libraires qui avaient ouvert boutique rue Barrault.
Dans les années 1990 sortent deux récits très remarqués par la presse: Les Vents contraires puis Le Chien de la Barbare, parus au Dilettante, où Joubert choisit de manifester son goût du large et des coups de semonce du hasard.
Joubert a publié dans de nombreuses revues littéraires dont: Décharge, Grèges, L’Alambic, Le Mérou, Le Pont sous l'eau, Les Hommes sans épaules, Parce que…, Rimbaud Revue, Théodore Balmoral, Une saison de poésie...
De 2002 à 2004, il tint la chronique poétique du magazine, aujourd'hui disparu, Epok.
Un large pan de ses écrits reste inédit, notamment une série de carnets illustrés d'aquarelles où s'exprime encore un globe-trotter insatiable. Du Népal au Mali en passant par les rues de Paris, il aura passionnément cheminé dans le sillage d'André Dhôtel et de Charles-Albert Cingria.
En 1996, il fut à l'origine de l'édition des poèmes inédits de son ami Yves Martin, ouvrage qu'il préfaça.
Il est le père de deux enfants.
«Joubert est un taciturne volontiers sarcastique. (...) Tout est dit, avec l’élégance des dagues damasquinées. [il] est de l’ex-race des va-nu-pieds qui dérapent sur les étoiles comme un chien fou.»
Dominique Durand, Le Canard Enchaîné
Œuvre
Récits
Les Vents contraires, Le Dilettante, 1992
Le Chien de la Barbare, suivi de On ne récupère pas les bicyclettes le dimanche, Le Dilettante, 1997
Poésie
Les Paulownias de la place d’Italie, Le Pont sous l’eau, Guy Chambelland, 1990
La Veracruzana, Le Pont sous l’eau, Guy Chambelland, 1991
Un promeneur inutile, La Bartavelle Éditeur, 1995
Mourront encore les capitaines Cook, Pour le plaisir de l’auteur, 2001
Publications en revue / ouvrages collectifs
Les Paulownias de la place d'Italie suivi de Guy Chambelland s'entretient avec D. Joubert, Le Pont sous l’eau no5, 1990
La Veracruzana (extrait), Le Mérou no15, 1990
Les Fados sont un peu verts, Le Mérou no17, 1991
Yves Martin, notes, Pris de peur no6, 1991
Les marronniers magiciens, Poésie 91, 1991
Au rendez-vous des amis l’infini nous remorque, in Aller-Retour, Bourges/Montluçon avec la participation d'artistes invités par Michel Bouvet et le collectif Écriture Peinture, De Visu l’Image & La galerie du Jour/Agnès b, 1991
Le Chien de la Barbare (première partie), Le Mérou no18, 1992
Treizième fin de siècle, un village à l'ombre des tours, recueil de lectures au Théâtre 13, Le Jardin d'Essai, 1992
Je ne suis pas la moitié d’un bonhomme, tu le verras, texte sur Yves Martin; Mistress Troue-Drap voudrait entendre un peu de musique, texte sur André Dhôtel, Théodore Balmoral no36-37, 2000
À l’horizon des mers froides I, Théodore Balmoral, no38-39, 2001
A l’horizon des mers froides II, Théodore Balmoral no40, hiver 2001-2002
Avant sainte Eugénia de Mallorca et Six leçons de lumière, Théodore Balmoral no44, 2003
Другой контент может иметь иную лицензию. Перед использованием материалов сайта WikiSort.org внимательно изучите правила лицензирования конкретных элементов наполнения сайта.
2019-2025 WikiSort.org - проект по пересортировке и дополнению контента Википедии