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Alfred Jarry, né à Laval, en France, le et mort à Paris 6e le [3], est un poète, romancier, écrivain et dramaturge français. Il est aussi dessinateur et graveur[4].

Alfred Jarry
Alfred Jarry par l'Atelier Nadar (1896).
Biographie
Naissance
[1]
Laval, Mayenne, France
Décès
(à 34 ans)
6e arrondissement de Paris
Sépulture
Cimetière parisien de Bagneux
Nom de naissance
Alfred Henri Jarry[2]
Pseudonyme
Docteur Faustroll
Nationalité
Française
Formation
Lycée Henri-IV
Activité
Écrivain, romancier, dramaturge, poète, dessinateur et graveur.
Autres informations
Membre de
Collège de 'Pataphysique
Mouvement
'Pataphysique
Distinction
Concours général
Œuvres principales
Ubu roi (1896, rédigé vers 1888)
Gestes et opinions du docteur Faustroll, pataphysicien (achevé en 1898, publié en 1911)
L'Amour absolu (1899)
Ubu enchaîné (1899, publié en 1900)
Le Surmâle (1901, publié en 1902).

Biographie


Alfred Henri Jarry est le fils d’Anselme Jarry, négociant puis représentant en commerce, et de Caroline Quernest, fille du juge de paix de Hédé. Il est baptisé nouveau-né le 8 juin 1874 dans la cathédrale de Laval[5]. Il est inscrit comme élève dans la division des minimes du petit lycée de la ville en 1878. L’année suivante, sa mère déménage à Saint-Brieuc, y emmenant l'enfant et sa sœur Caroline, appelée Charlotte[5]. C’est donc au lycée de Saint-Brieuc que Jarry poursuit brillamment ses études jusqu'en 1888, année de sa seconde. Dès 1885, il compose des comédies en vers et en prose, comme les Brigands de la Calabre (1885), le Parapluie-Seringue du Docteur Thanaton, le Procès, les Antliaclastes (1re version 1886, 2e version, 1888).

En 1888, Mme Jarry s’installe avec ses deux enfants à Rennes. Jarry entre en rhétorique au lycée de Rennes (actuel lycée Émile-Zola de Rennes) en . Là, M. Hébert, professeur de physique, incarne aux yeux de ses élèves « tout le grotesque qui est au monde ». L'enseignant devient le héros d’une littérature scolaire abondante. Parmi celle-ci, un texte que Jarry met en, première sous forme de comédie, Les Polonais, constitue la plus ancienne version de ce qui sera plus tard, remanié et retravaillé, la pièce d'Ubu roi. Les élèves font jouer Les Polonais par des marionnettes, à leur propre domicile, adoubé pour l'occasion en « Théâtre des Phynances »[5].

Jarry obtient en 1890 la seconde partie du baccalauréat, mention "Bien"[5].

En 1891-1892, il est élève d’Henri Bergson et condisciple de Léon-Paul Fargue et d’Albert Thibaudet au lycée Henri-IV. Il échoue au concours d'entrée à l’École normale supérieure (trois échecs successifs suivis de deux échecs pour la licence ès lettres). En , il fait un bref passage à la rédaction, avec Fargue, de L'Art littéraire, bulletin mensuel d'art et de critique fondé par Louis Lormel où il signe du nom d'« Alfred-Henry Jarry » une Berceuse pour endormir les morts[6]. L'année 1893 le voit gravement malade et soigné par sa mère qui mourra peu après.

Ses publications lui permettent cependant de rencontrer Marcel Schwob, Alfred Vallette (directeur du Mercure de France) et sa femme Rachilde, il fréquente en outre les mardis de Mallarmé. Dans la maison du couple, il présente, en 1894, Ubu Roi. Il collabore à la Revue Blanche et au Mercure de France auquel il donne l'Haldernablou. Deux ans plus tard, il entre en fonction auprès de Lugné-Poe qui lui confie le programme de la prochaine saison du Théâtre de l'Œuvre où la première d’Ubu roi eut lieu le , suscitant une polémique comparable à la bataille d’Hernani. Dès lors, les représentations des pièces de Jarry se suivent, au fil des cycles d’Ubu.

Jarry (à gauche) et Alfred Vallette restaurant L'As dans les jardins du « phalanstère » de Corbeil (été 1897).
Jarry (à gauche) et Alfred Vallette restaurant L'As dans les jardins du « phalanstère » de Corbeil (été 1897).

Entre et , il dirige L'Ymagier avec Remy de Gourmont, ce recueil de gravures anciennes et nouvelles, d’études artistiques et philologiques paraît en fascicules trimestriels, in-quatro. Son père meurt en 1895, la même année, il est définitivement réformé, du fait d'une "lithiase biliaire chronique"[5].

En 1896 se place l’événement historico-mythique de l’achat de la bicyclette « Clément Luxe 96 course sur piste » que le marchand Trochon s’obstinera longtemps à vouloir faire payer au poète, en vain. S'étant brouillé avec Fargue puis Gourmont, il fonde seul une revue d’estampes, Perhindérion, qui n’aura que deux numéros (mars et ). Jarry se lie par ailleurs avec lord Douglas, l'amant d'Oscar Wilde.

En 1897, il a épuisé son héritage, mais achète au comptant le , auprès d'un restaurateur d'Alfortville, une périssoire en acajou nommée L’As, qui entrera dans la littérature par la geste de Faustroll et qu'il restaure avec l'aide de Vallette dans le jardin du phalanstère de Corbeil. Son compatriote le douanier Rousseau l’héberge brièvement. En , expulsé du 78 boulevard du Port-Royal, il s’installe 7, rue Cassette, au deuxième étage et demi : il s'agit d'un petit espace au plafond bas, qui servait autrefois de remise à des objets de culte, et que Jarry appelle sa « grande Chasublerie »[7].

Alfred Jarry sur sa bicyclette Clément, arrivant au « phalanstère » de Corbeil (1898).
Alfred Jarry sur sa bicyclette Clément, arrivant au « phalanstère » de Corbeil (1898).

Le , une représentation d’Ubu roi par des marionnettes, dessinées par Pierre Bonnard, est donnée au théâtre des Pantins, à Paris. Jarry écrit en 1901 une réduction en deux actes d'Ubu roi qui est jouée la même année au cabaret des « Quat'z'arts » (cette version raccourcie d'Ubu roi paraît en 1906 sous le titre d’Ubu sur la butte). En 1902, paraît Le Surmâle. La même année, Jarry commence une brève collaboration avec la revue du prince Bibescu, La Renaissance latine. Il publie en 1903 une série d‘articles dans la revue Le Canard sauvage (premier numéro en , dernier numéro en ). Il commence à écrire La Dragonne pendant son séjour au Grand-Lemps, en 1904 chez Claude Terrasse qui avait accompagné au piano la représentation d'Ubu roi au théâtre des Pantins,tout en continuant à travailler avec lui au livret de Pantagruel.

Dans l’ouvrage Gestes et opinions du docteur Faustroll, pataphysicien, édité après sa mort, il définit la 'Pataphysique comme « la science des solutions imaginaires, qui accorde symboliquement aux linéaments les propriétés des objets décrits par leur virtualité ». (livre II, chapitre VIII), science que perpétue le Collège de 'Pataphysique fondé en 1948.

S’identifiant à son personnage et faisant triompher le principe de plaisir sur celui de réalité, Jarry a vécu comme il lui plaisait avec ses trois attributs : la bicyclette, le revolver et l’absinthe. Il leur sacrifiera la respectabilité et le confort. Dans une petite baraque proche d’une rivière, à côté d’un lit-divan, Rabelais composait l’essentiel de sa bibliothèque. L’humour lui a permis d’accéder à une liberté supérieure. « Jarry jouant Ubu, non plus sur scène mais à la ville, tend ainsi un terrible miroir aux imbéciles, il leur montre le monstre qu’ils sont. Il dit « Merdre aux assis ». » (Georges-Emmanuel Clancier).

Le , Jarry écrit à Rachilde : « (Le Père Ubu) n’a aucune tare ni au foie, ni au cœur, ni aux reins, pas même dans les urines ! Il est épuisé, simplement et sa chaudière ne va pas éclater mais s’éteindre. Il va s’arrêter tout doucement, comme un moteur fourbu. » Épuisé, malade, harcelé par ses créanciers, malgré l'aide financière d'Octave Mirbeau et de Thadée Natanson, Jarry fait des allers et retours Paris-Laval. Dans cette dernière ville, on lui administre les derniers sacrements et il rédige lui même son faire-part. Et meurt célibataire d'une méningite tuberculeuse six mois plus tard, le à 4 heures et quart du soir, à l’hôpital de la Charité, à Paris, plus exactement au 47 rue Jacob, l'acte de décès[8] mentionnant également les noms des employés Philippe Barbe et Auguste Gauriou, signataires et témoins. Comme dernière volonté, il demande un cure-dent.

Il est enterré au cimetière parisien de Bagneux (23e division, 5e ligne, 5e place) où sa tombe, aujourd'hui anonyme et non entretenue, est toujours en place[9]. Sont présents à son inhumation, Alfred Valette, Rachilde, Octave Mirbeau, Paul Valéry et Paul Léautaud, entre autres personnalités[5].


Postérité


Ainsi, l’œuvre d’Alfred Jarry, au comique grinçant, met en scène de façon insolite les traits humains les plus grotesques. Il est l’inventeur du terme de « ’Pataphysique », terme qui, forgé avec son apostrophe, apparaît dans Gestes et opinions du docteur Faustroll, pataphysicien, livre écrit en 1897-1898, et y est défini comme la « science des solutions imaginaires qui accorde symboliquement aux linéaments[10] les propriétés des objets décrits par leur virtualité »[11].

Jarry est l’un des inspirateurs des surréalistes et du théâtre de l'absurde.

Il est transformé par André Gide en personnage de roman dans Les Faux-monnayeurs.

Une sculpture intitulée Alfred Jarry d'Ossip Zadkine (1966) a été inaugurée sur le parvis des droits de l'homme, dans sa ville natale de Laval.

Une salle de l’université Rennes-II porte son nom, ainsi que la salle rennaise de spectacle L'Ubu, située quasiment en face du lycée un temps fréquenté par Jarry, où un professeur susnommé et surnommé "Hébé" lui aurait inspiré son futur personnage d'Ubu roi.

Robert Charlebois a mis le poème Décochons des traits[Lequel ?] en musique dans Terre-Love (1971)[12],[13] Jarry est d'ailleurs inscrit comme co-auteur de la chanson.

Le jeu vidéo Les Chevaliers de Baphomet (1996) lui fait référence à quelques reprises : le personnage Nicole Collard habite « rue Jarry » et Georges se rend à l'« hôtel Ubu » ainsi qu'au « café de la chandelle verte ».


Œuvres musicales inspirées par Alfred Jarry



Publications



Ouvrages publiés de son vivant

Alfred Jarry : Sainte Gertrude, gravure sur bois signée de son pseudonyme Alain Jans parue dans L'Ymagier (1895).
Alfred Jarry : Sainte Gertrude, gravure sur bois signée de son pseudonyme Alain Jans parue dans L'Ymagier (1895).
« Le Surmâle », vignette de Pierre Bonnard pour l'édition de 1945.
« Le Surmâle », vignette de Pierre Bonnard pour l'édition de 1945.
Véritable portrait de Monsieur Ubu, par Alfred Jarry (1896).
Véritable portrait de Monsieur Ubu, par Alfred Jarry (1896).

Textes publiés à titre posthume

La première date entre parenthèses figure l'année de composition par Jarry[15].


Principales collaborations à des revues


De nombreux textes de Jarry sont parus dans des périodiques. Certains ont été réédités de son vivant sous la forme d'ouvrages (cf. plus haut), à partir des prépublications effectuées par le Mercure de France et La Revue Blanche. Une partie des articles avait été réunie par Jarry lui-même à partir de 1905-1906 pour un projet de livre qui fut édité en 1969 sous le titre prévu par l'auteur, La Chandelle verte, par Maurice Saillet.


Premières créations de ses œuvres scéniques


La date de création renvoie à la première mise en scène mondiale.


Iconographie de son vivant


Il existe de nombreux portraits d'Alfred Jarry composés par des artistes de son vivant :


Notes et références


  1. « , à cinq heures du matin, naissance à Laval d'Alfred Henri Jarry, fils d'Antoine Jarry, négociant, et de sa femme Caroline, née Quernest. Ce même jour, Alfres Jarry est ondoyé par Félix Hélie, vicaire de la paroisse de la Trinité. (ibid.) »
  2. Alfred Jarry, Tout Ubu, Paris, Le Livre de Poche, (ISBN 978-2-253-00544-5), p. 9.
  3. Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Paris 6e, n° 1901, vue 17/31.
  4. "Gauguin et l'école de Pont-Aven", Bibliothèque nationale de France, Catalogue d’exposition, estampes, 1989, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6534092q/f149.image.r=Clohars-Fouesnant.langFR.
  5. Audoin Philippe Jarry Alfred, Les minutes de sable mémorial [poésie] César-antechrist [théâtre], Gallimard, (OCLC 1009817547, lire en ligne)
  6. L'Art littéraire no 13, décembre 1893, notice de la BNF, en ligne.
  7. D'après la description de Noël Arnaud (La Table ronde, 1974), citée par Simon Liberati, dans 113 études de littérature romantique, Paris, Flammarion, 2013, chap. 23 (ISBN 9782081296220).
  8. Registre des actes civils de la mairie du 6e arrondissement de Paris, acte de décès « Jarry », no 1 901.
  9. Bien qu'elle n'ait jamais été renouvelée, la concession n'a pas été reprise et les restes d'Alfred Jarry n'ont en conséquence pas été relevés. Voir l'article de Philippe Landru et la photographie de la sépulture sur le site Cimetières de France et d'Ailleurs.
  10. Premiers traits caractéristiques d’une chose, d’un processus en développement.
  11. Gestes et opinions du docteur Faustroll, pataphysicien, Livre I, chapitre VIII.
  12. « Terre-Love », sur www.robertcharlebois.com.
  13. Richard Arcand, Jeux verbaux et créations verbales: Fonctionnement et illustrations, , p. 126.
  14. [PDF] « Commentaires pour servir à la lecture… », dans L'Étoile-Absinthe, 121-122, Du Lérot, 2009.
  15. La source provient de la « Chronologie » rédigée par Michel Arrivé, dans Œuvres complètes, Tome I, Paris, Gallimard - La Pléiade, 1972 [revue en 1987 et 1988].
  16. Saint-Brieuc des choux, Catalogue Gallimard.
  17. [PDF] « Jarry lauréat : les concours mensuels de L'Écho de Paris (1892-1894) » par Julien Schuh, dans XIIe Colloque des Invalides, Du Lérot, 2009, p. 103-122.
  18. [PDF] « Alfred Jarry à L'Art littéraire », dans L'Étoile-Absinthe, 39-40, 1988.
  19. [PDF] Publication en feuilleton de L'Amour en visites« L'art du curricumum vitae : une lettre inédite de Jarry » « Copie archivée » (version du 3 mai 2019 sur l'Internet Archive), par Thieri Foulc, Cahiers du collège, 10 (15 décembre 2016).
  20. Frontispice à Ubu Roi ou les Polonais, préface de Jean Saltas, Paris, Fasquelle éditeurs, s.d.
  21. Vendu sur artelista.com — sur abonnement.
  22. Reproduit en frontispice dans Alfred Jarry, le surmâle des lettres de Rachilde, Paris, Grasset, 1928.
  23. Fonds Getty Images, no 162278871 — en ligne.
  24. Reproduit dans : Pierre Pontramier, Jules-Léon Perrichon, portrait de l'auteur, préface de Claude Aveline, collection « Les Artistes du livre » no 24, Paris, Henry Babou, 1933.

Voir aussi



Bibliographie



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[de] Alfred Jarry

Alfred Jarry (* 8. September 1873 in Laval, Département Mayenne, Frankreich; † 1. November 1907 in Paris) war ein französischer Schriftsteller.

[en] Alfred Jarry

Alfred Jarry (French: [al.fʁɛd ʒa.ʁi]; 8 September 1873 – 1 November 1907) was a French symbolist writer who is best known for his play Ubu Roi (1896).[1] He also coined the term and philosophical concept of 'pataphysics.[2]
- [fr] Alfred Jarry

[ru] Жарри, Альфред

Альфред Жарри (фр. Alfred Jarry, 8 сентября 1873 года, Лаваль — 1 ноября 1907 года, Париж) — французский поэт, прозаик, драматург, ключевой предшественник абсурдизма, изобретатель термина патафизика.



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