Emmanuèle Jawad, née le , est une poète et une critique de poésie contemporaine française.
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Née le 4 novembre 1967, Emmanuèle Jawad fait des études de cinéma et de sociologie[1].
Elle vit et travaille à Paris[2].
Poète, Emmanuèle Jawad commence par publier en revue (22 MDP, BoXon, Nioques, Sarrazine, RotoR, Ouste, la vie manifeste…). À partir de 2015, elle publie chez Lanskine un ensemble de trois livres Faire le mur [3], en 2015, puis en 2016, En vigilance extérieure [4], et en 2018 [carnets de murs] [5]qui questionnent la possible description des murs s'établissant aux frontières et « qui défigurent l’histoire »[6] afin de faire « un travail de « contre-cartographie » de ce qui enferme et fragmente »[7]. Emmanuèle Jawad invente « une forme écrite inspirée par la photographie (cadrage, focale, hors-champ…) »[6]. En 2016, l'auteure note que Wall on Wall, une exposition du photographe Kai Wiedenhöfer ayant eu lieu à Berlin en 2013, a « déclenché le motif mural » qui est sous-jacent à l'écriture de Faire le mur.[8] Avec [carnets de murs], c'est par une poésie objectiviste, en cela photographique, que l'auteure tente de décrire les clôtures et les murs de séparation. « La littéralité de relevés quasi topographiques est mise à l'épreuve par la recherche d'une phrase critique, trouée, souvent agrammaticale, parsemée d'élisions » écrit Emmanuel Laugier dans Le Matricule des anges en janvier 2019[9].
En 2020, elle collabore pour des créations sonores[10],[11] avec Sylvain Kassap.
En 2021, elle publie Interférences [12]aux éditions Al Dante / les presses du réel[13] . "Ses propositions se jouent en marge du réel sans pour autant coïncider tout à fait avec la réalité. Un petit livre « clic-clac », dont chaque texte constitue un claquement sec et répété." écrit Anne Malaprade sur poezibao[14]. "Il s’agirait de voir comment, à travers l’évidence de ces poèmes où la langue met en scène de façon précise, détachée, modulaire (espaces, mouvements, aires) la technique photographique (ses scansions, ses processus, ses mots et ses coupures), se donne aussi à penser ce qui, hors de l’image, entre l’image et son absence, le texte et le poème, quelque chose comme l’écart, comme le « fond neutre » de la technique sur lequel s’enlève le texte, l’image, le poème"[15].
Le travail de critique d'Emmanuèle Jawad se déploie dans de nombreuses revues (Libr-critique, Diacritik, Remue.net, Sitaudis, Poezibao, AOCmédia, les cahiers critiques de poésie du cipM[16]) et selon deux axes. Le premier jusqu'en 2017 se constitue sous l'angle de chroniques de livres à leur parution. Le second s'articule autour d'entretiens, parfois au long cours. Elle a réalisé une quarantaine d'entretiens avec des poètes actuels en particulier sur le site Diacritik[17]. Certains entretiens suivent une thématique donnée, laquelle recoupe généralement les champs d'intérêts de la poète : politique, images (photographie, film, documents, performance et écriture). Elle a réalisé des entretiens notamment avec Jacques Sivan, Nathalie Quintane et Suzanne Doppelt. Son cycle le plus long "Écriture et Politique" a été publié sur Diacritik en 2016 et réunissait autour de cette question 10 femmes auteures et poètes : Sandra Moussempès, Liliane Giraudon, Marie de Quatrebarbes, Marie Cosnay, Nathalie Quintane, Leslie Kaplan, Vannina Maestri, Jennifer K. Dick, Véronique Bergen et Anne Kawala. Parallèlement, Emmanuèle Jawad publie un cycle d'entretiens intitulés "Critique et Création" sur libr-critique où elle invite Jean-Philippe Cazier, David Lespiau, Jean-Marie Gleize et Sylvain Courtoux. En 2017, Emmanuèle Jawad organise à la maison de la poésie de Paris une soirée questionnant le rapport Poésie & films. En tant que membre du comité de rédaction de remue.net, elle prend en charge, avec Marie de Quatrebarbes, la programmation de la onzième nuit remue[18] où s'alternent lectures et performances de poésie contemporaine. L'année suivante, dans une série de trois entretiens intitulée Hors de la page, elle s'entretient avec Cristina de Simone, à propos de Proféractions!, son ouvrage questionnant les formes performatives créées entre 1946 et 1969. Elle organise en juin 2019 à la bibliothèque de la Sorbonne La nuit remue 13 en collaboration avec Vannina Maestri. Elle réalise des entretiens sur Diacritik avec les poètes performeurs Michèle Métail, Anne-James Chaton ainsi qu'avec Jean-Marie Gleize autour de Denis Roche, Jean-Patrice Courtois , Pierre Alferi, Suzanne Doppelt, Liliane Giraudon, Frédéric Forte et Jacques Jouet, Marius Loris Rodionoff, dans un entretien croisé autour cette fois des pratiques plastiques et de la poésie avec Dominique Cerf, Marc-Antoine Serra et Nicolas Vermeulin en 2021. En 2022, Emmanuèle Jawad s'entretient avec Fanny Chiarello et Vincent Broqua, Virginie Gautier et Muriel Pic.
Elle est membre de la commission Poésie du CNL[19] (2019 - 2022).
Elle entre dans le comité de rédaction de la revue Nioques en 2022.