Eugène Guillevic, né à Carnac (Morbihan) le et mort à Paris 5e le [1], est un poète français. Il ne signa jamais ses nombreux recueils que de son seul nom, Guillevic.
Eugène Guillevic
La maison de Ferrette où Guillevic passa son adolescence.
Son père, d'abord marin, se fait gendarme et l'emmène à Jeumont (Nord) en 1909, à Saint-Jean-Brévelay (Morbihan) en 1912, à Ferrette (Haut-Rhin) en 1919, où il apprend l'allemand et sa variante alémanique, l'alsacien.
Après avoir passé un baccalauréat de mathématiques, il est reçu au concours de 1926 dans l'administration de l'enregistrement[2] (Alsace, Ardennes). Nommé en 1935 à Paris rédacteur principal à la direction générale du ministère des Finances et des Affaires économiques[2], il est affecté en 1942 au contrôle économique. Il appartient de 1945 à 1947 aux cabinets des ministres communistes François Billoux (Économie nationale) puis Charles Tillon (Reconstruction). En 1947, après l'éviction des ministres communistes, il réintègre l'Inspection générale de l'Économie où il s'occupe notamment d'études de conjoncture et d'aménagement du territoire, jusqu'à sa retraite en 1967[2].
Il devient dès avant guerre l'ami de Jean Follain[2] qui l'introduit dans le groupe Sagesse. Puis il appartient au groupe de l'École de Rochefort.
Catholique pratiquant jusque vers trente ans, il devient sympathisant communiste au moment de la Guerre d'Espagne, adhère en 1942 au Parti communiste alors qu'il se lie à Paul Éluard[2], et, tout en collaborant à la Nouvelle Revue Française de Drieu La Rochelle, participe aux publications de la presse clandestine (Pierre Seghers, Jean Lescure)[2]. Il demeure, malgré bien des réticences sur la fin des années 1960, fidèle à son engagement jusqu'en 1980[2].
En 1968, Jeanne Moreau interprète dix-sept textes de Guillevic (Les Chansons de Clarisse). Ils furent inspirés par un personnage d'un roman d'Elsa Triolet (Les Manigances) et mis en musique par Philippe-Gérard.
En 1977, il collabore avec le peintre Bernard Mandeville, dans le cadre d'un ouvrage biographique de l'artiste.
Guillevic a reçu le grand prix de poésie de l'Académie française en 1976[2], le grand prix national de la poésie[2] en 1984, le prix Goncourt de la poésie en 1988 et le prix Breizh en 1975. Il fut membre du comité d'honneur de la Maison internationale des poètes et des écrivains de Saint-Malo[3].
Au cours des années 1990, il participe activement au comité de fonctionnement de l'Union des écrivains de France, dont il assurera la présidence jusqu'à sa mort (Catherine Claude lui succédera).
Publications
L'Expérience Guillevic, 1923-1938, documents de travail et textes de jeunesse, Collectif dirigé par Jean-Louis Giovannoni et Pierre Vilar, Montolieu, Deyrolle Éditeur / Opale, 1994.
Requiem, 1938, plaquette de six poèmes non repris par l'auteur[4].
Les murs, 12 poèmes de Guillevic, illustrés par Jean Dubuffet, 1950, Les éditions du livre
Le journal Libération présente quinze dessins pour la paix, poèmes de Jacques Gaucheron et Eugène Guillevic, quinze dessins dont Jean Dorville et Fernand Léger, supplément à Libération no1836, 1950.
Terre à bonheur, Paris, Seghers, 1952; édition augmentée d'Envie de vivre, Paris, Seghers, 1985.
Trente et un sonnets, préface de Aragon, Paris, Gallimard, 1954 [recueil que Guillevic n'a pas souhaité voir réédité].
L'Âge mûr (illustré par Boris Taslitzky), Editions Cercle d'Art, Paris, 1955.
Carnac, Paris, Gallimard, 1961.
Sphère, Paris, Gallimard, 1963.
Avec, Paris, Gallimard, 1966.
Euclidiennes, Paris, Gallimard, 1967.
Ville, Paris, Gallimard, 1969.
De la prairie, Paris, Jean Petithory, 1970. Linogravures de Staritsky.
Paroi, Paris, Gallimard, 1970.
Encoches, Paris, Éditeurs français réunis, 1970.
Inclus, Paris, Gallimard, 1973.
Racines, Boulogne-Billancourt, Robert Blanchet, 1973.
Proses ou Boire dans le secret des grottes, Paris, Fischbacher, 2001 [édition posthume élaborée par Lucie Albertini-Guillevic et Jérôme Pellissier]. (ISBN9782717900262).
Pense-Bêtes (1995), Paris, Éditions du Rocher, (ISBN2910998045).
Pas si Bêtes (2004), Paris, Seghers Jeunesse, (ISBN2-232-12253-0).
Humour blanc et autres fabliettes (2008), Paris, Seghers Jeunesse, (ISBN9782232123016).
Le recueil Échos, disait-il fait partie de la sélection d’œuvres pour l'école élémentaire proposée par le ministère de l'Éducation nationale [6] ainsi que le recueil Pas si bêtes![6].
Plusieurs de ces recueils ont été réédités dans la collection de poche Poésie/Gallimard, Paris:
Plusieurs de ces recueils ont été réédités dans la collection de poche Poésie/Gallimard, Paris:
Terraqué, suivi d’Exécutoire, préface de Jacques Borel, 1968.
Sphère, suivi de Carnac, 1977.
Du domaine, suivi de Euclidiennes, 1985.
Étier, suivi de Autres, 1991, (ISBN2070326284).
Art poétique, précédé de Paroi et suivi de Le Chant, préface de Serge Gaubert, 2001.
Possibles futurs, 2007; réédition avec une préface de Michaël Brophy, 2014.
Les poèmes de Guillevic ont été traduits dans plus de quarante langues de soixante pays. Guillevic lui-même, qui a appris l'allemand et l'alsacien dans sa jeunesse, est l'auteur de traductions (Goethe, Hölderlin, Georg Trakl, Bertolt Brecht) et d'adaptations des œuvres de poètes principalement d'Europe de l'Est.
Hommages
Une école porte son nom à Rennes.
L'amphithéâtre B1 de l'université de Rennes 2, sur le Campus de Villejean, porte son nom.
Deux collèges portent son nom: un à Saint-Jean-Brévelay dans le Morbihan (56), l'autre à Ploeuc-L'Hermitage dans les Côtes d'Armor.
Un prix littéraire Guillevic-Ville-de-Saint-Malo est décerné tous les ans lors des Rencontres poétiques internationales de Bretagne à la Maison internationale des poètes et des écrivains, par la ville de Saint-Malo.
Dodik Jégou et Christophe Penot, La Maison internationale des poètes et des écrivains, Éditions Cristel, Saint-Malo, 2002, 57 p. (ISBN2-84421-023-6)
Ces six courts textes («Bruyère», «Pin», «Vache», «Hanneton», «Écureuil», «Fourmi») sont cependant donnés dans l'étude Lire Guillevic (Presses Universitaires de Lyon, 1983).
Pascal Rannou, Guillevic: du menhir au poème, Skol-Vreizh (Morlaix), 1991
M. Brophy, Eugène Guillevic, Rodopi, Amsterdam, 1993.
L'Expérience Guillevic, ouvrage collectif dirigé par Jean-Louis Giovannoni et Pierre Vilar, (avec de nombreux textes de jeunesse de Guillevic), Deyrolle Éditeur /Opales, (ISBN978-2-90848-743-5)
Eugène Guillevic et Jacques Lardoux, Humour-Terraqué, Entretiens-Lectures, Presses Universitaires de Vincennes, Saint-Denis, 1997.
Bernard Fournier, Modernité de Guillevic, réflexions sur la création chez Guillevic, Presses universitaires du Septentrion, Villeneuve-d'Ascq, 2 volumes, 1997.
Jean-Paul Giraux, «Un monde terraqué», in Poètes au Raincy, numéro spécial Guillevic, .
Bernard Fournier, Le Cri du chat-huant, essai sur le lyrisme de Guillevic, [avec une importante bibliographie], L'Harmattan, 2002.
María Lopo, Guillevic et sa Bretagne, Presses Universitaires de Rennes, 2004 (ISBN2-86847-921-9).
Serge Mathurin Thébault, Guillevic, 13 poèmes sur une rencontre, avec le salut de Lucie Albertini-Guillevic, encres d'Aymée Darblay, Éditions Gérard Guy, Marly-le-Roi, 2005.
Monique W. Labidoire, S'aventurer avec Guillevic, Editinter, Soisy-sur-Seine, 2006 (ISBN2-35328-003-X).
Marianne Auricoste, Guillevic, Les noces du goéland, L'Harmattan, 2007.
Brigitte Le Treut, L'Univers imaginaire de Guillevic, La Part Commune, 2007.
Jean-Pierre Montier (dir.) Mots et images de Guillevic, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2007. Supplément DVD Guillevic et ses peintres, prod. CREA, université Rennes2.
Marilyse Leroux, «Petite suite pour Guillevic», in Le Fil des jours, s.l, Éditions Donner à Voir, 2008.
Pierre Gérard-Fouché, «Comme en un tremblement, le dehors et le dedans», in Guillevic Avec les Autres, [catalogue d'exposition], Rennes, Bibliothèque de Rennes Métropole (Les Champs Libres), 2008.
Laurence Bougault (dir.), Guillevic et la langue, Clamart, Éditions Calliopées, 2009.
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