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Félicien Champsaur ( à Turriers (Basses-Alpes) - à Paris) est un journaliste, dramaturge, romancier, et poète français.

Félicien Champsaur
Portrait de Félicien Champsaur par Jean-Marie Saïn en 1901, musée Carnavalet.
Biographie
Naissance

Turriers
Décès
(à 76 ans)
Paris
Nationalité
Française
Activités
Journaliste, poète
Conjoint
Jeanne Marie Chazotte (d)

Aujourd’hui en partie oublié, il fut l’un des écrivains les plus productifs de la fin du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle. Il laisse à la postérité une importante production journalistique et romanesque dont Dinah Samuel, d'après sa liaison avec Sarah Bernhardt, et Lulu, roman clownesque, publié en 1888, qui inspira La Boîte de Pandore de Frank Wedekind et l'opéra d'Alban Berg.


Biographie


Fils de Joseph Louis Champsaur, gendarme, et de Marie Magdeleine Joséphine Arnaud, Félicien Champsaur naît à Turriers dans les Basses-Alpes près de Digne.

Jeune provincial en quête de succès, il s’illustre tout d’abord à Paris par son activité journalistique prolifique. Son premier sonnet paraît en 1877 dans La Lune rousse, journal dirigé par André Gill. Début mars 1877, il fonde « plus ou moins », selon François Caradec, l'hebdomadaire Les Écoles, écho du Quartier latin, pour le premier numéro duquel il obtient un billet de Victor Hugo[1], dont il est le rédacteur en chef jusqu'au 26 mai 1878, laissant la place à Alphonse Allais. Il crée sitôt après L'Étudiant puis, la même année, se lance dans Les Hommes d'aujourd'hui, illustré par André Gill, jusqu'au trentième numéro.

En décembre 1880, il lance et dirige un hebdomadaire illustré, Les Contemporains, avec le dessinateur Alfred Le Petit, qui s'arrête un an plus tard. Puis il est rédacteur en chef du Panurge (1882-1883), sans compter sa participation à quelques revues qui fleurissent sur la rive gauche (Revue moderne et naturaliste, Le Tintamarre…). Il collabore au journal L'Hydropathe d'Émile Goudeau. Il se brouille avec ses premiers amis de la jeunesse estudiantine et montmartroise en 1879, lorsqu'il donne son premier article au Figaro. Dès lors, il collabore à des journaux plus conservateurs, comme Le Gaulois.

Félicien Champsaur caricaturé par Georges Lorin pour le journal L'Hydropathe (10 février 1879).
Félicien Champsaur caricaturé par Georges Lorin pour le journal L'Hydropathe (10 février 1879).

Ami du peintre Émile Schuffenecker, celui-ci peint le portrait de son épouse. Son propre portrait est exécuté par le peintre Paul Saïn en 1901.

Émile Schuffenecker : Portrait de Madame Champsaur (1890, musée des beaux-arts de Pont-Aven).
Émile Schuffenecker : Portrait de Madame Champsaur (1890, musée des beaux-arts de Pont-Aven).

En 1882, Champsaur conçoit son double littéraire, « Patrice Montclar », qu'il met en scène dans son roman Dinah Samuel, puis qu'il reprend dans Régina Sandri (1898)[2].

Coutumier des cercles littéraires et des brasseries montmartroises où s’édifie une conception moderne de la littérature et des arts (Le club des Hydropathes, Le Chat noir), il s’enivre de tous les plaisirs qu’offre l’espace de la création artistique parisienne où il entrevoit les fondements de son entreprise artistique. Il fréquente alors certaines figures illustres du Paris artistique et littéraire telles Victor Hugo, Paul Verlaine, Félicien Rops, Alfred Grévin, Auguste Rodin… En 1899, le guide Paris-Parisien le considère comme une « notoriété des lettres », en soulignant son « parisianisme raffiné » et son « féminisme aigu »[3].

Du journalisme au roman en passant par l’écriture poétique, dramaturgique ou pantomimique, Félicien Champsaur laisse à la postérité une œuvre artistique bigarrée et éclectique, marquée par l'hybridité, qu'il instaure comme modèle, reprenant les thèmes prisés par la littérature populaire tout en les pervertissant sous l'influence de la littérature décadente[4]. Entremêlant au roman diverses pièces rapportées (articles, poèmes, pantomimes, ballets, partitions musicales…), une dimension plastique diffusée par la prolifération d’illustrations et de mises en pages audacieuses, il incarne aujourd’hui encore une liberté romanesque assez nouvelle pour l'époque, laquelle s'ouvre au modernisme. Artiste se nourrissant de la diversité artistique parisienne, il rêva et défendît une liberté d’expression formelle résolument moderne :

« Je crois que le roman doit être multiforme, d’une originalité toujours renouvelée et de profonde vie, artiste, paré de toutes les richesses littéraires. Il doit, véridique, peuplé de types réels, choisis dans l’existence, s’inspirer des caractères observés d’hommes et de femmes, mais ne point se borner à les figer en des photographies quelconques, même retouchées par un artisan soigneux. La littérature contient, résume et diffuse tous les arts : elle doit les mêler en ses artifices. »

 Lulu, roman clownesque, 1888-1901[5]

Cependant, il eut, assez tôt, une réputation de plagiaire assidu. Le Petit Bottin des lettres et des arts, de 1886, rappelle le cri que poussait Émile Goudeau, lorsque Champsaur entrait dans une brasserie de Montmartre : « Rentrons nos idées ! Voilà Champsaur ! »

En 1887, dans Le Désespéré, Léon Bloy l'assaisonne effroyablement au chapitre LIX, sous le nom de « Félix Champignolle »[6]. Bloy lui en veut de la mort de son ami Robert Caze, survenue en 1886 à la suite d'une altercation avec Champsaur, qui avait abouti à un duel, réclamé par Champsaur, refusé par Caze, qui voulait passer par les tribunaux, et finalement accompli sur l'intervention d'un tiers qui se mêla de la querelle – ce que Bloy appelle « un guet-apens ». Bloy dit de lui : « il est le seul homme de lettres ayant osé publier un livre plagié de tout le monde, à peu près sans exception, et fabriqué de coupures dérobées aux livres les plus connus, sans autre changement que l'indispensable soudure d'adaptation à son sujet ».

En novembre 1916, il se rend sur le champ de bataille de Verdun. Il livre de cette expérience, peu de temps après, L’Assassin innombrable, un ouvrage auquel il ajoute une préface intitulée « L’Enfer de Verdun ».

Il meurt à Paris le 22 décembre 1934 dans son appartement au 82 avenue Foch. Il est incinéré au crématorium du cimetière du Père-Lachaise[7].


Commentaire


Après sa mort, Jean Ajalbert écrit de lui en 1938 :

« Félicien Champsaur, littérateur à tout faire – sauf de la littérature. […] Tous les marchandages lui étaient permis, y compris le chantage. On le tenait à distance[8]. »


Publications



Principaux ouvrages


Affiche publicitaire signée Jules Chéret.
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Affiche publicitaire signée E. Charle Lucas.
Affiche publicitaire signée E. Charle Lucas.
  1. Marquisette
  2. Un maître
  3. L'Épouvante
  1. Le Pauvre
  2. Les Millions
  3. Les Flambeaux
  4. Les Crassiers
  5. L'Orage
  6. Floréal

Quelques ouvrages journalistiques



Adaptations au cinéma



Références


  1. Son nom n'apparaît pas dans le premier numéro, cf. Les Écoles. Journal des étudiants, Paris, 56 rue Monge, 11 mars 1877 — sur Gallica.
  2. Jean de Palacio, Le Silence du texte : poétique de la décadence, Peeters, p. 124.
  3. Paris-Parisien, Ollendorff, , p. 45.
  4. Dorothée Pauvert, Félicien Champsaur et le modernisme : à la croisée des arts, Thèse de doctorat en Histoire et sémiologie du texte et de l'image, Paris 7, 2010 — résumé en ligne.
  5. Andrea Oberhuber , « Secrets de Lulu : Félicien Champsaur et la conception du roman "moderniste" », in: Les Lettres Romanes, 69| 3-4, Brepols Online — notice en ligne.
  6. L. Bloy, Le Désespéré, édition de P. Glaudes, Garnier-Flammarion, 2010, pp. 326-328.
  7. « Un incident aux obsèques de Félicien Champsaur », L'Archer, , p. IX (lire en ligne)
  8. François Caradec, Alphonse Allais, biographie, p. 98.
  9. « Une supercherie dévoilée » par Paule Adamy (2013), sur le site de Plein Chant.
  10. La France nouvelle, septembre 1920, p. 288 — sur Gallica.

Annexes


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Bibliographie



Article connexe



Liens externes



На других языках


[en] Félicien Champsaur

Félicien Champsaur (1858–1934) was a French novelist and journalist.
- [fr] Félicien Champsaur



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