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Georges Perec est un écrivain et verbicruciste français né le à Paris 19e et mort le à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). Membre de l'Oulipo à partir de 1967[1], il fonde ses œuvres sur l'utilisation de contraintes formelles, littéraires ou mathématiques, qui marquent son style[2].

Georges Perec
Naissance
19e arrondissement de Paris
Décès (à 45 ans)
Ivry-sur-Seine
Activité principale
écrivain et verbicruciste
Distinctions
prix Renaudot, prix Médicis
Auteur
Langue d’écriture français
Mouvement Modernisme, Oulipo

Œuvres principales

  • Les Choses (1965)
  • Un homme qui dort (1967)
  • La Disparition (1969)
  • Les Revenentes (1972)
  • Espèces d'espaces (1974)
  • W ou le Souvenir d'enfance (1975)
  • Tentative d'épuisement d'un lieu parisien (1975)
  • La Vie mode d'emploi (1978)

Il se fait connaître dès son premier roman, Les Choses. Une histoire des années soixante (prix Renaudot 1965), qui restitue l'air du temps à l'aube de la société de consommation. Suivent, entre autres, Un homme qui dort, portrait d'une solitude urbaine, puis La Disparition, où il reprend son obsession de l'absence douloureuse. Ce premier roman oulipien de Perec est aussi un roman lipogrammatique (il ne comporte aucun « e »). Paraît ensuite, en 1975, W ou le Souvenir d'enfance, qui alterne fiction olympique fascisante et écriture autobiographique fragmentaire. La Vie mode d'emploi (prix Médicis 1978), dans lequel il explore de façon méthodique et contrainte la vie des différents habitants d'un immeuble, lui apporte la consécration. En 2012 paraît le roman Le Condottière, dont il avait égaré le manuscrit en 1966 pendant un déménagement et qui ne fut retrouvé qu'en 1992, dix ans après sa mort[3].

En 2017, il entre dans « La Pléiade ».


Biographie



Vie privée


Son père, Icek Judko Perec[4] (1909-1940), et sa mère, Cyrla Szulewicz[note 1] (1913-1943), tous deux juifs d'origine polonaise, se marient en 1934. Georges Perec naît le , vers 21 h dans la maternité du 6 rue de l'Atlas (19e arrondissement de Paris)[note 2],[5], déclaré le 10 par une jeune employée de maison. Il passe sa petite enfance au 24 rue Vilin (à sa naissance ses parents habitent au 1), dans le quartier de Belleville, où sa mère tient un salon de coiffure jusqu'en 1942[6],[7].

Engagé volontaire contre l'Allemagne dans la Seconde Guerre mondiale, Icek Perec est mortellement blessé par un obus le [8]. En 1941, la mère du petit Georges, pour lui sauver la vie, l’envoie en zone libre à Villard-de-Lans via un train de la Croix-Rouge. Il y est baptisé. Le petit Georges passe là le reste de la guerre avec une partie de sa famille paternelle, auprès de sa tante et son mari, Esther et David Bienenfeld[9]. Sa mère, arrêtée et internée à Drancy en , est déportée à Auschwitz le de la même année[10]. Georges retourne à Paris en 1945 où il est adopté par les Bienenfeld. Leur fille est l’écrivaine Bianca Lamblin.

De 1946 à 1954, Georges Perec fait ses études à l'école communale de la rue des Bauches (Paris XVIe) avant d'intégrer le lycée Claude-Bernard, puis le collège Geoffroy-Saint-Hilaire d'Étampes où il aura comme professeur Jean Duvignaud[11] (avec qui, entre autres, il fondera en 1972 la revue Cause commune). En 1954, après une hypokhâgne au lycée Henri-IV, il commence des études d'histoire qu'il abandonne rapidement. En 1957, il cohabite au 16 rue Charlemagne à Paris.

De à , il fait son service militaire à Pau, dans un régiment de parachutistes. À Paris en 1959, Georges Perec rencontre Paulette Pétras, étudiante à la Sorbonne, et ils se marient le [12]. Paulette Pétras étant nommée enseignante à Sfax en Tunisie, le couple s'y installe mais revient l'année suivante[12]. Perec devient en 1962 documentaliste en neurophysiologie au CNRS. Il se sépare de Paulette en 1969, mais ils ne divorceront jamais, restant malgré tout étroitement liés jusqu'à la mort de Perec. On lui doit le titre de l'ouvrage Les Choses et elle participe aussi aux rencontres destinées à créer des phrases sans la lettre « e », pour La Disparition. Bibliothécaire à la Bibliothèque nationale, Paulette Perec contribue professionnellement à la constitution de son œuvre : elle écrit des textes, une chronique de sa vie, produit l’inventaire de ses archives et réalise des activités de médiation autour du projet littéraire de Georges Perec[13].

Profondément marqué par la disparition de ses proches (notamment ses parents pendant la guerre), Georges Perec entame une psychothérapie avec Françoise Dolto en 1949. Il entreprend ensuite deux psychanalyses : en 1956 avec Michel de M'Uzan[14], puis de 1971 à 1975 avec Jean-Bertrand Pontalis.

Il vit les six dernières années de son existence avec la cinéaste Catherine Binet dont il produit le film Les Jeux de la comtesse Dolingen de Gratz.

Georges Perec meurt à 45 ans d'un cancer du poumon le à l’hôpital Charles-Foix d’Ivry-sur-Seine seulement quelques mois après avoir publié "25 choses à faire avant de mourir"[15]. Ses cendres reposent désormais au columbarium (case 382) du cimetière du Père-Lachaise à Paris[16].


L’écrivain


Plaque 13 rue Linné (Paris), où il vécut.
Plaque 13 rue Linné (Paris), où il vécut.
Case no 382 du columbarium du cimetière du Père-Lachaise.
Case no 382 du columbarium du cimetière du Père-Lachaise.

En 1955, il s'essaye à un premier roman qu'il intitule Les Errants, dont le manuscrit est à ce jour perdu. En 1957, il part pour un long séjour en Yougoslavie, décor d'un nouveau projet de roman, qu'il intitule L'Attentat de Sarajevo[17]. Vers 1960-1961, il rédige un troisième projet de roman, qui est refusé  le manuscrit, retrouvé, sera publié en 2012 sous le titre Le Condottière. Il poursuit son exploration du genre romanesque avec un quatrième projet intitulé J'avance masqué durant l'année 1961, dont le manuscrit est à ce jour perdu également[18].

En 1965, il remporte le Prix Renaudot pour son premier roman Les Choses, puis, en , par l'intermédiaire de son ami, le peintre Pierre Getzler, beau-frère de Jacques Roubaud, il rencontre ce dernier et est coopté pour entrer à l'Oulipo. Cette cooptation marque un point important dans son œuvre littéraire puisque désormais ses textes suivront en général des contraintes de type oulipien. Perec est, avec Raymond Queneau et Italo Calvino, l'un des membres de l'Ouvroir dont les ouvrages ont eu le plus de succès.

À partir de 1976, il publie des mots croisés à un rythme hebdomadaire dans l'hebdomadaire Le Point, soit un total de 135 grilles jusqu'en 1982[19].

En 1978, il publie La Vie mode d'emploi et reçoit pour cette œuvre le prix Médicis. Au même moment, il quitte son emploi au CNRS afin de se consacrer entièrement à l’écriture consécutivement au succès de cette œuvre.


Œuvre


Georges Perec se situe aux croisements de l'art engagé comme Jean-Paul Sartre le développe, et des avancées formelles du Nouveau Roman : il ne s'accorde ni avec l'un ni avec l'autre, mais il veut appuyer son œuvre sur le réalisme. À ses débuts, il se sent proche des idées du philosophe Georg Lukács, qui affirme le réalisme comme le fondement de la littérature, dans une esthétique où elle finit par être représentée en totalité. Mais, à partir de là, Perec s'éloigne très tôt de ces idées, préférant ce qu'il nommera l'« infra-ordinaire », c'est-à-dire le quotidien banal, pour travailler sa créativité[20],[21].

Mais comment Georges Perec pourrait-il parler de réalité alors que des parties entières de son enfance sont inaccessibles ? Robert Antelme, écrivain qui lui est contemporain, va lui montrer la voie[22]. Pour compenser le vide de mémoire, Perec réalise une exploration minutieuse de ses souvenirs, à partir des quelques traces qui lui restent, puis procède à des accumulations, éparpille et même cache ses quelques réminiscences dans ses romans, transforme ses œuvres en un mécanisme de révélation de mémoire. Par exemple, chaque chapitre des Choses ou de la Vie Mode d'emploi commence par une histoire qu'il a réellement vécue. Ainsi, son projet littéraire embrasse toute sa vie d'écrivain, même - ou surtout ? - dans ses fictions. Il n'y poursuit pas directement sa vie oubliée, mais il réfléchit d'abord aux mécanismes de sa mémoire[20].


Romans


Georges Perec s'est fait connaître dès la parution de son premier roman, Les choses. Une histoire des années soixante, publié par Maurice Nadeau dans sa collection des Lettres nouvelles, chez Julliard. Cet ouvrage, qui restitue l'air du temps à l'orée de la société de consommation, est couronné par le prix Renaudot[23] en 1965 et rencontre un vif succès.

Ayant signé chez Denoël pour ses cinq prochains livres, il surprend avec son œuvre suivante, Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ? La critique est déroutée : elle ne retrouve pas l'auteur qu'elle connaissait — un fin observateur de la vie quotidienne[24] — dans ce roman faussement drolatique, au ton primesautier, au comique basé sur la récurrence d'une incertitude onomastique et, qui plus est, doté d'un index savamment incomplet.

Un homme qui dort, portrait d'une solitude urbaine autant inspiré par Kafka que par le Bartleby de Melville, achève de classer son auteur parmi les inclassables, ce que confirme La Disparition, premier roman oulipien de Perec. Au-delà de la prouesse lexicographique de ce roman lipogrammatique qui ne comporte aucun « e », Perec reprend aussi sa thématique de l'absence, et la douleur qu'elle engendre.

Il inverse ensuite la contrainte lipogrammatique dans Les Revenentes, où il n’utilise que la voyelle « e » à l’exclusion de toutes les autres, même au prix de libertés orthographiques (c'est donc aussi un lipogramme, puisque les lettres a, i, o, u et y n'y sont pas utilisées ; c'est même un lipogramme d'un genre particulier, à savoir un monovocalisme en e).

Georges Perec oublie la forme romanesque en publiant la relation de cent vingt-quatre de ses rêves (La Boutique obscure, 1973) et un livre examinant son rapport à l'espace, de celui de la page blanche à l'espace du vide sidéral, en passant par l'espace urbain (Espèces d'espaces, 1974).

Ensuite il achève W ou le souvenir d'enfance, qui paraît en 1975. Très estimé, ce grand roman moderne obtient un succès critique qui place son auteur parmi les meilleurs de son temps. L'alternance binaire d'une fiction fascisante et d'une écriture autobiographique fragmentaire adosse une histoire collective fantasmée au destin singulier de l'orphelin qu'est l'auteur[25].

Alphabets est la transposition en poésie d'un principe de la musique dodécaphonique : ne pas réutiliser une consonne d'un ensemble avant d'avoir fait usage de toutes les autres consonnes du même ensemble.

La consécration atteint Georges Perec en 1978 avec la publication de La Vie mode d'emploi. Cet ouvrage, qui arbore en couverture le mot « romans »  au pluriel  obtient le prix Médicis et un grand succès public, qui permet à son auteur de se consacrer exclusivement à son art : il abandonne son travail de documentaliste[26]. Cet incroyable enchevêtrement de contraintes est probablement son livre le plus abouti. Georges Perec y explore de façon méthodique la vie des différents habitants d'un immeuble, selon une contrainte de circulation : la polygraphie du cavalier. À cette première contrainte s'ajoutent de nombreuses autres, qui sont ordonnées selon un bi-carré latin orthogonal d'ordre 10. Bien que ces contraintes soient peu évidentes à la lecture de ce livre-puzzle, elles ont été mises à la disposition du lecteur par l'édition du Cahier des charges de La Vie mode d'emploi (CNRS/Zulma, 1993).

Il voit trois derniers ouvrages publiés : en 1979, le roman Un cabinet d'amateur, histoire d'un tableau (Balland) et, en 1980, La Clôture et autres poèmes et Récits d'Ellis Island, histoires d'errance et d'espoir. Mais il n'achève pas son roman « 53 jours »  dont le titre fait référence au temps que la rédaction de La Chartreuse de Parme demanda à Stendhal  et qui sera publié après sa mort.

En avril 2022, un inédit de Georges Perec est publié, 40 ans après sa mort. Il s'agit d'un recueil de 133 textes où il parcourt Paris pendant six ans, intitulé Lieux[27].


Radiophonie


Comme d'autres auteurs français des années 1960, Georges Perec a également, en Allemagne, une activité d'auteur radiophonique. Sa pièce Die Maschine (écrite avec Eugen Helmlé) remporte un grand succès lors de sa radiodiffusion par le Saarländischer Rundfunk. Elle sera suivie de quatre autres pièces, dont certaines seront également jouées au théâtre en France (Wucherungen, devenue L'Augmentation pour la mise en scène de Marcel Cuvelier en ).

Installé dans un car studio au carrefour Mabillon à Paris, Perec décrit pendant plus de six heures le spectacle de la rue : Tentative de description de choses vues au carrefour Mabillon le est un essai radiophonique diffusé sur France Culture le , dans une réalisation de Nicole Pascot[28].


Le jeu de go


Après la parution de La Disparition, Georges Perec publie avec Jacques Roubaud et Pierre Lusson un traité sur le jeu de go, qu'il pratique notamment au moulin d'Andé ; il est l'un des premiers joueurs de go français, bien que son niveau soit toujours resté faible[29]. Il mène de front plusieurs travaux d'écriture dont certains (L'Arbre, Lieux) n'aboutiront pas.


Feuilleton littéraire


Il pratique l'écriture feuilletonnesque à partir du 81e numéro de la Quinzaine littéraire, le bimensuel de Maurice Nadeau, où il livre ce qui deviendra la partie fictionnelle de W ou le Souvenir d'enfance. Mais la noirceur de son invention déroute le lectorat. Éprouvant par ailleurs des difficultés d'écriture, Georges Perec interrompt cette publication périodique.


Cinématographie


Entre 1973 et 1975, il écrit deux épisodes de la série télévisée documentaire Chroniques de France produites par Fred Tavano (dont la n° 95). Il accepte ensuite que soit porté à l'écran son roman Un Homme qui dort , sous la direction de Bernard Queysanne. Au-delà de l'interprétation de l'unique acteur du film, Jacques Spiesser, du travail sur la bande son effectué par Philippe Drogoz (qui fut diffusée à la radio) et de la photographie opérée par Bernard Zitzermann, le film est récompensé par le prix Jean-Vigo en 1974. L'année suivante, il écrit et prête sa voix pour un épisode de La Vie filmée des Français, une série documentaire télévisuelle de Jean Baronnet conçue à partir d'archives de films 9,5 mm Pathé-Baby. Il travaille sur le scénario original de Ahô... au cœur du monde primitif, un documentaire canadien réalisé par Daniel Bertolino et François Floquet, sorti le . Il retrouve Queysanne dans l'écriture du 36e épisode de la série Cinéma 16, intitulé L'Œil de l'autre, diffusé le sur FR3.

En 1978, il participe à l'écriture et aux dialogues de Série Noire (1979) d'Alain Corneau (Alain Corneau a expliqué son choix de Perec comme dialoguiste : « C’est un dialogue qui a l’apparence d’être comme dans la vie. Maintenant, si j’ai pris Perec, ce n’est pas par hasard. Le pari était de prendre l’apparence du naturalisme, mais surtout de ne pas y tomber. Il fallait faire quelque chose de totalement irréaliste. Ce que disent les personnages dans le film, c’est sans arrêt à partir d’une base de lieux communs… Toutes les expressions sont retournées, utilisées au deuxième degré. Perec est un génie dans ce sens-là », L'Avant-scène cinéma, no 233, 1er octobre 1979, p. 6), ainsi qu'au scénario du dernier film de Jean-François Adam, Retour à la bien-aimée. Le est diffusé à la télévision son unique réalisation, Les Lieux d'une fugue, court métrage élaboré avec Bernard Zitzermann, et raconté par Marcel Cuvelier.

En 1979, Perec filme ensuite à Ellis Island avec Robert Bober l'exploration de leurs racines juives communes dans Récits d'Ellis Island (1980).

Il produit enfin le film Les Jeux de la comtesse Dolingen de Gratz (1980) écrit et réalisé par sa compagne Catherine Binet.


Les exercices de style


Jouer et notamment jouer avec les mots est une des caractéristiques fortes des travaux de Perec. En plus d'ouvrages remarquables, comme La Disparition et Les Revenentes, il a créé de nombreux exercices de style :


Postérité



L'Association Georges Perec


Plaque « Disparition » en hommage à Georges Perec.Œuvre de l'artiste Christophe Verdon. Café de la Mairie, place Saint-Sulpice à Paris.
Plaque « Disparition » en hommage à Georges Perec.
Œuvre de l'artiste Christophe Verdon. Café de la Mairie, place Saint-Sulpice à Paris.

Créée à la fin de l'année 1982 par Éric Beaumatin, l'Association Georges Perec[32] a « pour but de promouvoir la lecture, l'étude et le rayonnement de l'œuvre de Georges Perec et de développer, de conserver et exploiter un fonds documentaire qui est sa propriété et dont la vocation est publique ». Ce fonds documentaire comprend la quasi-totalité des éditions françaises et étrangères des œuvres de Perec, ainsi que des études consacrées à cet auteur. Elle accueille également les travaux universitaires, francophones ou non, se rapportant à celui-ci.

Sise à Paris, à la bibliothèque de l'Arsenal, l'Association Georges Perec accueille les chercheurs lors de sa permanence hebdomadaire. Elle organise un séminaire précédemment mensuel, maintenant annuel, où, depuis 1986, des chercheurs viennent présenter leurs travaux. Elle publie un bulletin bisannuel interne ainsi que les Cahiers Georges Perec[33].


Hommages



Odonymie

Sont nommés en hommage à Georges Perec :


Astronomie

L'astéroïde (2817) Perec, découvert en 1982, porte son nom.


Philatélie

La Poste française a édité un timbre Georges Perec 1936-1982 dessiné par Marc Taraskoff, d’après une photo d'Anne de Brunhoff, et gravé par Pierre Albuisson, émis le .


Web

Le , soit 80 ans après sa naissance, Google lui dédie un doodle[35].

Le 13 mars 2018, une journée entière est consacrée à Georges Perec sur Twitter. Ce #JourSansE, organisé par Réseau Canopé[36] sur une idée d'Emmanuel Vaslin, a vu la publication sur le réseau social de 10 000 contributions, respectant la double contrainte des 280 caractères et du lipogramme en "e", clin d'œil à son roman La Disparition[37],[38],[39],[40].

Chaque vendredi matin, de janvier à juin 2020, Emmanuel Vaslin invite sur Twitter tous les contributeurs intéressés à partager des fragments d’écriture respectant la contrainte des 280 signes et incluant le hashtag #infraPerec, répondant en clin d’œil à son ouvrage L'Infra-ordinaire[41] aux questions posées par un objet du quotidien, du banal, de l’ordinaire (mes chaussures, ma rue, ma boîte aux lettres, l'écran de mon téléphone...)[42],[43].

Le 3 mars 2022, pour les 40 ans de la mort de Perec, Pierre Ménard, Emmanuel Vaslin, Thomas Baumgartner et Hélène Paumier proposent en ligne sur Twitter une performance collective en donnant rendez-vous à qui le veut pour une «Tentative d'épuisement d'un lieu planétaire »[44].


Œuvres



Ouvrages anthumes



Ouvrages posthumes



Ouvrages collectifs et traductions



Textes épars



Bibliographie



Œuvres réunies



Biographies



Liste bibliographique



Études



Revues



Le Cabinet d'amateur

Le Cabinet d'amateur est une revue entièrement consacrée à Georges Perec. Publiée en volume de 1993 à 1998[47], elle a été mise en ligne de 2000 à 2005 par Bernard Magné[48], puis mise à disposition depuis 2010 sur le site de l'Association Georges Perec[49].


Les Cahiers Georges Perec

Les Cahiers Georges Perec sont une publication de l'Association Georges Perec, dédiée aux études consacrées à celui-ci.

  1. Bernard Magné (dir.), Colloque de Cerisy (1984), vol. 1, Paris, P.O.L,
  2. Marcel Bénabou (dir.) et Jean-Yves Pouilloux (dir.), W ou le Souvenir d'enfance : une fiction ?, vol. 2, Paris, Université de Paris 7,
  3. Marcel Bénabou (dir.), Presbytère et prolétaires : Le Dossier PALF, vol. 3, Valence, Éditions du Limon,
  4. Éric Beaumatin (dir.), Mélanges, vol. 4, Valence, Éditions du Limon,
  5. Bernard Magné (dir.) et Mireille Ribière (dir.), Les Poèmes hétérogrammatiques, vol. 5, Valence, Éditions du limon,
  6. Éric Beaumatin (dir.) et Hans Hartje (dir.), « L'Œil d'abord… » Georges Perec et la peinture, vol. 6, Paris, Seuil,
  7. Éric Beaumatin (dir.), Antibiotiques, vol. 7, Bordeaux, Le Castor astral,
  8. Jean-François Chassay (dir.), Colloque de Montréal, vol. 8, Bordeaux, Le Castor astral,
  9. Cécile De Bary (dir.), Le Cinématographe, vol. 9, Bordeaux, Le Castor astral,
  10. Jean-Luc Joly (dir.), Perec et l'Art contemporain, vol. 10, Bordeaux, Le Castor astral,
  11. Maryline Heck (dir.), Filiations perecquiennes, vol. 11, Bordeaux, Le Castor astral,
  12. Danielle Constantin (dir.), Jean-Luc Joly (dir.) et Christelle Reggiani (dir.), Espèces d'espaces perecquiens, vol. 12, Bordeaux, Le Castor astral,
  13. Maxime Decout (dir.) et Yu Maeyama (dir.), La Disparition – 1969-2019 : un demi-siècle de lectures, vol. 13, Bordeaux, Le Castor astral,
  14. Raoul Delemazure, Éléonore Hamaide-Jager, Jean-Luc Joly et Emmanuel Zwenger (dir), Perec, l'œuvre-monde, Paris, Les Venterniers et l'Association Georges Perec, 2021

Articles connexes



Liens externes


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Notes et références



Notes


  1. Perec dans W ou le Souvenir d'enfance (première partie, chapitre VIII) orthographie le nom de sa mère « Schulevitz »
  2. Perec écrit dans W ou le Souvenir d'enfance (première partie, chapitre VI) : « Je suis né le samedi […] dans une maternité sise 19, rue de l'Atlas […] »

Références


  1. Fiche « Georges Perec » sur le site de l'Oulipo.
  2. « Si je tente de définir ce que j'ai cherché à faire depuis que j'ai commencé à écrire, la première idée qui me vient à l'esprit est que je n'ai jamais écrit deux livres semblables, que je n'ai jamais eu envie de répéter dans un livre une formule, un système ou une manière élaborée dans un livre précédent. (…) En fait, me semble-t-il, au-delà de ces quatre pôles qui définissent les quatre horizons de mon travail — le monde qui m'entoure, ma propre histoire, le langage, la fiction —, mon ambition d'écrivain serait de parcourir toute la littérature de mon temps sans jamais avoir le sentiment de revenir sur mes pas ou de remarcher dans mes propres traces, et d'écrire tout ce qui est possible à un homme d'aujourd'hui d'écrire : des livres gros et des livres courts, des romans et des poèmes, des drames, des livrets d'opéra, des romans policiers, des romans d'aventures, des romans de science-fiction, des feuilletons, des livres pour enfants… » Georges Perec, Penser/Classer, La librairie du XXIe siècle, Le Seuil.
  3. Voir sur bibliobs.nouvelobs.com.
  4. « La graphie de son nom, Perec, est celle de son père, mais non celle de son grand-père ou de son oncle qui, eux, s'appellent Peretz » Claude Burgelin, Album Georges Perec, Gallimard, 2017, p. 14
  5. Archives de Paris. Dossiers des établissements privés de cure et de prévention, p. 6 [lire en ligne]
  6. « Le Belleville de Georges Perec »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), interview de 3 minutes par Viviane Forrester en 1976.
  7. En remontant la rue Vilin, documentaire de 1992, réalisé par Robert Bober.
  8. Claude Burgelin, ib. p. 50.
  9. Claude Burgelin, ib. p. 23.
  10. Claude Burgelin, ib. p. 28.
  11. « Georges Perec »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?) sur le site du lycée Geoffroy-Saint-Hilaire, consulté le 2 janvier 2012.
  12. Claude Burgelin, ib. pp. 59-62.
  13. Denis Cosnard, « Mort de Paulette Perec, veuve de Georges Perec », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
  14. Mariane Perruche, J-B Pontalis : Une œuvre, trois rencontres, Sartre, Lacan, Perec, L'Harmattan, 2008 (ISBN 9782296053007).
  15. « 25 choses à faire avant de mourir, selon Georges Perec », sur France Culture, (consulté le )
  16. « Cimetière du Père-Lachaise »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?) sur le site de la mairie de Paris, consulté le 24 mars 2010.
  17. Préface de Claude Burgelin à L'attentat de Sarajevo, Paris, Le Seuil, collection La Librairie du XXIe siècle, 2016, p. 9-27.
  18. Préface de Claude Burgelin à Le Condottière, Paris, Points Seuil, 2013, p. 30.
  19. « Georges Perec, ses mots croisés mythiques. 135 grilles et leurs solutions », Le Point, supplément de juillet-août 2017.
  20. Daniela Tononi, « De l’effet transformatif de l’imaginaire : . W ou le souvenir d’enfance de Georges Perec au prisme des genres », Revue italienne d’études françaises. Littérature, langue, culture, no 9, (ISSN 2240-7456, DOI 10.4000/rief.4626, lire en ligne, consulté le )
  21. Tanguy Wuillème, « Perec et Lukàcs : quelle littérature pour de sombres temps ? », Mouvements, (lire en ligne)
  22. Perec l'indique dans L.G., une aventure des années soixante, avec le texte intitulé "Robert Antelme ou la vérité de la littérature".
  23. Le prix Renaudot : présentation et liste des lauréats, sur le site La République des Lettres, consulté le 24 mars 2010.
  24. Maxence Naud, Usages de l'ordinaire dans la fiction et le documentaire contemporains (Mémoire de Master 2), , 196 p. (lire en ligne)
  25. Voir Roger-Michel Allemand, « W ou la Fracture du sujet », Ariane, Université de Lisbonne, nos 14-15, , p. 99-113
  26. Voir Michel Sirvent, Georges Perec ou le Dialogue des genres, Rodopi,
  27. « Un inédit de Georges Perec sur la capitale paraît quarante ans après sa mort », sur LEFIGARO, (consulté le )
  28. https://www.franceculture.fr/emissions/creation-air/tentative-de-description-de-choses-vues-au-carrefour-mabillon-le-19-mai-1978 Tentative de description de choses vues au carrefour Mabillon le 19 mai 1978], podcast sur France Culture.
  29. « Et ils jouent aussi... : Georges Perec », Jeux et Stratégie, no 1, , p. 30-32.
  30. « Monovocalisme », sur oulipo.net, (consulté le )
  31. André Jacques, « Palindromes typographiques », Communication et langages, no 99, 1er trimestre 1994, p. 88-97 (lire en ligne, consulté le ).
  32. Site de l'association.
  33. Voir sur le site de l'association.
  34. Voir sur lyc-st-hilaire-etampes.ac-versailles.fr.
  35. « 80e anniversaire de la naissance de Georges Perec » (consulté le )
  36. « #JourSansE », sur www.reseau-canope.fr (consulté le )
  37. « #JourSansE : Twitter joue à Georges Perec », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  38. « #JourSansE : quand Perec s'expliquait sur "La disparition" », sur France Culture, (consulté le )
  39. Le Point.fr, « #JourSansE : le bel hommage de Twitter à Georges Perec », sur Le Point, (consulté le )
  40. Marie-Aude Bonniel, « Twitter nous invite à mettre nos «e» au panier : hommage à Georges Perec », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  41. Georges Perec, Éric Beaumatin (éd.), Marcel Bénabou (éd.) et Maurice Olender (éd.), L'Infra-ordinaire, Seuil, coll. « Librairie du xxe siècle »,
  42. Université de Lorraine, Programme du colloque international "Penser les arts littéraires.", Metz, Université de Lorraine (lire en ligne), p.3
  43. « #infraPerec: un projet d'écriture collaborative », sur Espace pédagogique de l'Académie de Nantes, (consulté le )
  44. Chloé Leprince, « Quand Perec épuisait Paris pour conserver la mémoire » , sur France Culture,
  45. Raphaëlle Leyris, « Perec en aurait beaucoup ri : « Le Voyage d'hiver & ses suites » », Le Monde, (www.lemonde.fr/livres/article/2013/12/18/perec-en-aurait-beaucoup-ri_4336518_3260.html, consulté le ).
  46. Cahiers2
  47. 7 numéros parus, les numéros 1 à 4 aux Impressions Nouvelles, les numéros 5 à 7-8 aux Presses Universitaires du Mirail-Toulouse.
  48. « Le Cabinet d'amateur »
  49. Le Cabinet d'amateur sur site de l'Association Georges Perec.

На других языках


[de] Georges Perec

Georges Perec (* 7. März 1936 in Paris; † 3. März 1982 in Ivry-sur-Seine) war ein französischer Schriftsteller und Filmemacher. Er war Mitglied der Oulipo-Gruppe und wird zu den wichtigsten[1] Vertretern der französischen Literatur nach dem Zweiten Weltkrieg gezählt.

[en] Georges Perec

Georges Perec (French: [peʁɛk, ];[1] 7 March 1936 – 3 March 1982) was a French novelist, filmmaker, documentalist, and essayist. He was a member of the Oulipo group. His father died as a soldier early in the Second World War and his mother was murdered in the Holocaust. Many of his works deal with absence, loss, and identity, often through word play.[2]

[es] Georges Perec

Georges Perec (París, 7 de marzo de 1936-Ivry-sur-Seine, 3 de marzo de 1982)[2] fue uno de los escritores más importantes de la literatura francesa del siglo XX. Su obra escrita incluye novelas, obras de teatro, poemas, ensayos, obras misceláneas, guiones, recopilaciones de artículos, libros ilustrados en colaboración con algunos pintores, juegos verbales y lingüísticos. También realizó incursiones en el cine y en la música.[3][4] Fue miembro del grupo Oulipo desde 1967 hasta su muerte.[5]
- [fr] Georges Perec

[ru] Перек, Жорж

Жорж Пере́к (фр. Georges Perec; 7 марта 1936, Париж — 3 марта 1982, Иври-сюр-Сен, под Парижем) — французский писатель и кинорежиссёр.



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