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Mahmoud Darwich (en arabe : محمود درويش), né le à Al-Birwa (Palestine sous mandat britannique) et mort le à Houston (Texas, États-Unis), est une des figures de proue de la poésie palestinienne.

Mahmoud Darwich
محمود درويش
Naissance
Al-Birwa, Palestine sous mandat britannique
Décès (à 67 ans)
Houston, Texas, États-Unis
Activité principale
Poète, écrivain
Auteur
Langue d’écriture Arabe
Genres
Poésie

Il est le président de l'Union des écrivains palestiniens. Il publie plus de vingt volumes de poésie, sept livres en prose et est rédacteur de plusieurs publications, comme Al-jadid - (الجديد - Le nouveau), Al-fajr (الفجر - L'aube), Shu'un filistiniyya (شؤون فلسطينية - Affaires palestiniennes) et Al-Karmel (الكرمل). Il est reconnu internationalement pour sa poésie qui se concentre sur sa nostalgie de la patrie perdue. Ses œuvres lui valent de multiples récompenses et il est publié dans au moins vingt-deux langues.

Il est connu pour son engagement au sein de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). Élu membre du comité exécutif de l'OLP en 1987, il quitte l'organisation en 1993 pour protester contre les accords d'Oslo. Après plus de trente ans de vie en exil, il peut rentrer sous conditions en Palestine, où il s'installe à Ramallah.


Biographie



Enfance et premiers poèmes


Mahmoud Darwich est né en 1941 à Al-Birwa, en Galilée, à 9 kilomètres à l'est de Saint-Jean-d'Acre en Palestine sous mandat britannique, faisant partie aujourd'hui du territoire israélien. Il est le deuxième enfant d'une famille musulmane sunnite de propriétaires terriens, avec quatre frères et trois sœurs. Après l'établissement d'Israël en 1948, la famille Darwich s'enfuit au Liban, où elle resta un an, avant de rentrer clandestinement en Palestine où elle découvre que leur village a été remplacé par un nouveau village juif. La famille s'installe alors à Deir al-Asad.

Darwich a commencé ses études primaires à Deir Al-Asad, tout en vivant sous la menace constante d'être découvert et exilé par la police israélienne. Plus tard, il finit ses études secondaires à Kafar Yassif, deux kilomètres au Nord de Jdeideh. Enfin, il part pour Haïfa. Son premier recueil de poésie fut publié quand il avait dix-neuf ans (Asafir bila ajniha, Oiseaux sans ailes, 1960).


L'exil et le retour


À la fin de ses études, Mahmoud Darwich commence à publier des poèmes et des articles dans des journaux et magazines comme Al-Ittihad et Al-Jadid, pour lequel il deviendra plus tard rédacteur. En 1961, il rejoint secrètement le Parti communiste d'Israël, le Maki, et commence à travailler comme rédacteur adjoint de Al-fajr.

Il sera plusieurs fois arrêté et emprisonné pour ses écrits et activités politiques entre 1961 et 1967. En 1964, il sera reconnu internationalement comme une voix de la résistance palestinienne grâce à son recueil Rameaux d'olivier (Awraq Al-zaytun). Le poème Identité (Inscris : Je suis arabe, en langue arabe Bitaqat huwiyya: Sajel ana arabi), le plus célèbre du recueil, dépasse rapidement les frontières palestiniennes pour devenir un hymne chanté dans tout le monde arabe.

En 1970 il a été assigné à résidence à Haïfa à la suite de la publication d'articles politiques jugés trop virulents par la justice en Israël. À la suite de cela, il demande un visa d'étudiant pour quitter le pays. Il se rend à Moscou. Il y étudie l'économie politique. Il disparaît en 1971. On le retrouve quelque temps plus tard au Caire, où il travaille pour le quotidien Al-Ahram. Puis il part s'installer à Beyrouth, en 1973, il dirige le mensuel Shu'un Filistiniyya (Les affaires palestiniennes) et travaille comme rédacteur en chef au Centre de Recherche Palestinien de l'OLP et rejoint l'organisation. En 1981, il crée et devient rédacteur en chef du journal littéraire Al-Karmel.

Yasser Arafat, Mahmoud Darwich et Georges Habache en Syrie vers 1980.
Yasser Arafat, Mahmoud Darwich et Georges Habache en Syrie vers 1980.

Pendant l'été 1982, Beyrouth est l'objet de bombardements du au , l'armée israélienne cherchant à faire fuir l'OLP de la ville. Darwich relatera la résistance palestinienne au siège israélien dans Qasidat Bayrut (1982)[1] et Madih al-xill al'ali (1983). Le poète repart en exil, au Caire, à Tunis puis à Paris. En 1987, il est élu au comité exécutif de l'OLP.

Un an plus tard, en 1988, un de ses poèmes, En traversant les mots passants, est discuté à la Knesset ; il est accusé de souhaiter voir partir les Juifs d'Israël. Mahmoud Darwich s'en défendra en expliquant qu'il voulait dire qu'ils devaient partir de la Bande de Gaza et de Cisjordanie. Le poète écrivit :

« Alors quittez notre Terre
Nos rivages, notre mer
Notre blé, notre sel, notre blessure. »

Membre du comité exécutif de l'OLP, président de l'Union des écrivains palestiniens, Mahmoud Darwich est le fondateur et le directeur de l'une des principales revues littéraires arabes, Al-Karmel, qui a cessé de paraître en 1993. La même année, après les accords d'Oslo, Mahmoud Darwish quitte l'OLP, protestant contre l'attitude conciliante de l'Organisation dans les négociations et « préférant une paix mais une paix juste ».

Il continue à être rédacteur en chef du magazine Al-Karmel, et vit à Paris avant de retourner en Palestine en 1995, ayant reçu un visa pour voir sa mère. Il eut ainsi la permission de retourner en Palestine pour les funérailles de son ami l'écrivain Émile Habibi et de visiter la ville où il a vécu mais pour quelques jours seulement. Il reçoit une autorisation de séjour des autorités israéliennes et s'installe dans une ville de Cisjordanie, Ramallah, ville où Yasser Arafat avait ses quartiers.

En , Yossi Sarid, ministre israélien de l'Éducation, proposa que certains des poèmes de Mahmoud Darwish soient inclus dans les programmes scolaires israéliens. Mais le premier ministre Ehud Barak refusa, « Israël n'est pas prêt. »

Il est décédé le aux États-Unis dans un hôpital de Houston[2], où il avait subi une intervention chirurgicale et se trouvait dans un état critique à la suite de complications liées à l'opération. Il avait déjà subi deux opérations du cœur en 1984 et 1998.

Après avoir reçu les honneurs à Amman en Jordanie où sa dépouille était arrivée des États-Unis, il a eu des obsèques nationales à Ramallah en présence de nombreux dignitaires palestiniens dont le président de l'autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Il est enterré dans un lopin de terre près du palais de la Culture de Ramallah.


Œuvre


L'œuvre de Darwich, essentiellement poétique, est une véritable défense et illustration d'une terre, d'un peuple, d'une culture en même temps qu'une entreprise hardie de genèse littéraire. Elle est hantée d'un bout à l'autre par une seule idée, une seule référence, un seul corps : la Palestine. La solitude et le désarroi de l'exil exprimés côtoient l'acceptation noble et courageuse où le désespoir profond devient générateur de création, porteur d'une charge poétique intense. L'oeuvre de Darwich fut décrite par Yannis Ritsos comme « lyrique épique ».

En 2016, l'anthologie La Terre nous est étroite entre aux programmes des sessions 2017 et 2018 de l'agrégation de lettres modernes, sous la question de littérature comparée "Formes de l'action poétique", aux côtés de René Char et Federico García Lorca.

L'œuvre en prose de Darwich comprend un récit, Une mémoire pour l'oubli, qui restitue un jour de la vie d'un homme, le poète lui-même, pendant le siège de Beyrouth en 1982 par les troupes israéliennes.


Interprétations musicales


Beaucoup des poèmes de Mahmoud Darwich ont été interprétés par des chanteurs tels que Marcel Khalifé, Magida El Roumi, Egin et Ahmed Qa'abour.
En 1984, Marcel Khalifé compose et dirige Ahmad al Arabi, un opéra poétique écrit par Mahmoud Darwich. Les chanteurs sont Marcel Khalifé et Oumayma el-Khalil, les chœurs sont assurés par l'ensemble al-Mayadine.
En 1996, 1999 et 2003, le musicien Marcel Khalifé a été trainé en justice pour blasphème et insulte aux valeurs religieuses, à cause d'une chanson intitulée Je suis Joseph, oh père, qui a été écrite par Darwish et citait un verset du Coran. Dans ce poème, Darwich partageait la peine de Joseph, rejeté voire haï par ses frères pour être l'élu de Dieu. « Oh mon père, Je suis Joseph, et mes frères ne m'aiment pas et ne me veulent pas parmi eux. » Mais certains chefs religieux prirent sa défense comme Youssef al Qaradawi ce qui calma les tensions.
Les frères Joubran Le Trio Joubran ont accompagné à plusieurs reprises au son du Oud des récitals de Mahmoud Darwish, dont le tout dernier à Arles en . Le chanteur Libanais Georges Qurmuz donne une interprétation émouvante de « Carte d'identité » en 2000. En 2002, la chanteuse comédienne Dominique Devals et la Mini Compagnie Laccarrière ont mis en musique Onze astres sur l'épilogue andalou (suite de onze poèmes évoquant le départ des Arabes de l'Andalousie), traduits en français par Elias Sanbar aux éditions Actes Sud. La musique est signée par Philippe Laccarrière, contrebassiste de Jazz, et l'œuvre a été enregistrée en 2006 sur CD. Les mêmes ont également mis en musique, cette fois pour un big band de Jazz "le dernier discours de l'homme rouge", poème en hommage aux Indiens d'Amérique, interprété pour la première fois en présence de Mahmoud Darwich en à l'Unesco. En 2012, la compagnie Brozzoni, reprend les écrits de Darwich pour en faire un spectacle théâtre et musical, "Quand m'embrasseras-tu ?".

Thierry Machuel, Opus 61 : Amal waqti pour baryton et cornet à bouquin sur des textes en arabe de Mahmoud Darwich, Création Marcel Pérès et Jean Tubéry, le dimanche ,Clairvaux, festival "Ombres et lumières"

En 2014, Dernière Bande[3], le label de Rodolphe Burger, publie un disque intitulé Le Cantique des cantiques & Hommage à Mahmoud Darwich[4] comportant deux morceaux, dont le second, "S'envolent les colombes", d'une durée de quarante minutes et quarante-cinq secondes, est construit autour du poème éponyme du poète, dans une traduction d'Elias Sanbar. D'après le site du label [4] et la jaquette de ce disque, ce dernier morceau fut enregistré au Théâtre Molière (Scène nationale de Sète et du bassin de Thau)[5] le .


Sur Mahmoud Darwich



Films



Études


Reuven Snir, universitaire israélien d'origine irakienne, a consacré un ouvrage et plusieurs articles en arabe, en hébreu, et en anglais à l'œuvre de Mahmoud Darwich.


Bibliographie



Distinctions



Hommage



Prix et récompenses



Décorations



Notes et références


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Liens externes



На других языках


[en] Mahmoud Darwish

Mahmoud Darwish (Arabic: محمود درويش, romanized: Maḥmūd Darwīsh, 13 March 1941 – 9 August 2008) was a Palestinian poet and author who was regarded as the Palestinian national poet.[1] He won numerous awards for his works. Darwish used Palestine as a metaphor for the loss of Eden, birth and resurrection, and the anguish of dispossession and exile.[2][3] He has been described as incarnating and reflecting "the tradition of the political poet in Islam, the man of action whose action is poetry."[4] He also served as an editor for several literary magazines in Palestine.

[es] Mahmud Darwish

Mahmud Darwish, en árabe محمود درويش (Al-Birwa 13 de marzo de 1941 - Houston 9 de agosto de 2008), en ocasiones transcrito en castellano como Mahmud Darwix y en otros idiomas como Mahmoud Darwish o Mahmoud Darwich, fue considerado el poeta nacional palestino y uno de los más célebres literatos árabes contemporáneos, nacido cerca de Acre el 13 de marzo de 1941 y fallecido en Houston (Estados Unidos) el 9 de agosto de 2008.
- [fr] Mahmoud Darwich

[ru] Дарвиш, Махмуд

Махмуд Дарвиш (араб. محمود درويش‎; 13 марта 1941, Аль-Бирва, Британский мандат в Палестине — 9 августа 2008, Хьюстон, Техас) — палестинский поэт и писатель, обладатель ряда литературных наград, признан национальным палестинским поэтом[4]. В его поэзии Палестина становится метафорой потерянного Эдема, смерти и воскресения, страдания из-за вынужденного изгнания[5][6].



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