Marie Atmadjian (arménien: Մառի Աթմաճեան) puis Marie Atmadjian Le Chevalier, née à Bafra et morte à Mandres-les-Roses le , est une poétesse franco-arménienne.
Marie Atmadjian naît à Bafra (Empire ottoman), sur les rives de la Mer Noire[1], le [2]. Lors du génocide arménien, son père, Mihran Atmadjian[3], est assassiné et son frère, Kégham, est déporté, mais elle parvient à échapper à la mort avec sa mère[1], Parantsem (née Etmekdjian, 1890-1973)[3].
Elle arrive en France dans les années 1920 et y retrouve miraculeusement son frère[1]. Elle publie ses premiers poèmes dans la revue littéraire arménienne Ջանք (Tchank, «Effort»), fondée par son frère, poète qui prend le nom de plume de A. Séma, et Missak Manouchian, en 1930-1931[4],[1]. Elle signe aussi quelques articles dans la revue arménienne Մշակույթ (Mechagouyt, «Culture»)[5] fondée par Séma et Bedros Zaroyan et active entre 1935 et 1937[6]. Dans l'entre-deux-guerres, elle est engagée comme eux dans le mouvement communiste et fidèle à l'Arménie soviétique[1]. Elle devient aussi un élément actif de la Société des gens de lettres arménienne à Paris[1].
Après la guerre, elle publie en 1948 son premier recueil de poèmes en arménien, Les Lys de Golgotha, en partie dédié à la mémoire de son frère, mort sous le drapeau français en 1940 sur le front des Flandres. Ainsi, la première partie de l'ouvrage, divisé en trois parties, est intitulée «Encensoir pour bénir les cendres dispersées de Séma» (les deux autres étant «Étoiles filantes» et «Tendresse»)[5]. L'écrivain et intellectuel arménien Archag Tchobanian, auteur de la préface et proche de la poétesse (il lui a notamment enseigné la poésie arménienne[7]), y écrit que «la douleur infinie a poussé Marie vers la littérature»[5].
Elle participe à la revue Andastan, publiée dans les années 1950 et 1960[8],[9].
Elle vit une bonne partie de sa vie à Rosny-sous-Bois avec son mari Charles Le Chevalier (1914-1980), avec qui elle s'est mariée en 1934, et y est enterrée après sa mort le [2].
Galerie
De gauche à droite: Archag Tchobanian, Marie Atmadjian, Endza Arabian et Parantsem Atmadjian à Rosny-sous-Bois dans les années cinquante.
Marie Atmadjian à côté du mémorial qu'elle a fait dresser à la mémoire de son frère au cimetière de Rosny-sous-Bois.
(hy) Վերջալոյսեն առաջ [«Avant le crépuscule»], Beyrouth, Impr. G. Doniguian & Fils, , 136p. (SUDOC186454872)
Gloria victis…: Complainte sur les rochers d'Arménie (1914-1974), Paris, Impr. Elekian, , 15p. (BNF35149645)
(hy) Գեղամ Աթմաճեան (Ա. Սեմա): Գաղափարական, հասարակական եւ քաղաքական գետնի վրայ [«Kégham Atmadjian (A. Sema): Sur le fond idéologique, social et politique»], Paris, Impr. Azed, , 63p.
Anahide Ter Minassian, «Atmadjian-Le Chevalier, Marie [Bafra, Mer Noire 1913 - Paris 2002]», dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber, Dictionnaire universel des créatrices, Éditions Des femmes, , 10004p. (ISBN978-2721006318, lire en ligne)
Krikor Beledian, Cinquante ans de littérature arménienne en France: Du même à l'autre, CNRS Éditions, , 487p. (ISBN978-2-271-05929-1)
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