Mildred Clary (de à ) Diane de Obaldia (d) Colette Durand (d)
Enfants
Claire de Obaldia (d) Gilles de Obaldia (d) Blaise de Obaldia (d)
Autres informations
Membre de
Comité des intellectuels pour l'Europe des libertés () Académie française ()
Conflit
Seconde Guerre mondiale
Distinctions
Prix de la critique dramatique Grand prix du théâtre de l'Académie française Molière d'honneur Molière du meilleur auteur Prix de la langue française Grand prix de la SACD
Œuvres principales
Fugue à Waterloo Innocentines Exobiographie Genousie Du vent dans les branches de sassafras Les Bons Bourgeois
Souvent qualifié d'«inventeur du langage», René de Obaldia écrit des textes qui sont presque tous empreints d'humour fantastique, de fantaisie et d'imagination. Il est membre de l'Académie française.
Biographie
Jeunesse
René de Obaldia naît le à Hong Kong (au couvent Saint-Paul), où son père, José Clemente de Obaldia[1], est consul du Panama. À sa naissance, on ne lui donne que quelques heures à vivre[2].
Il est l'arrière-petit-fils de José Domingo de Obaldía, deuxième président de la République du Panamá, et le fils du diplomate panaméen José Clémente de Obaldía (qui deviendra ministre de l'Intérieur - René de Obaldia apprend cette nouvelle par la presse, son père ayant disparu alors que la famille était en Chine[2]). Sa mère est d'origine picarde, Madeleine Peuvrel, cousine de Michèle Morgan.
Madeleine Peuvrel, mère de René de Obaldia, revient ensuite en France avec ses trois enfants. Elle confie le garçon en nourrice à des ouvriers, sa grand-mère Honorine l'élevant, alors qu'elle s'inscrit aux cours Pigier[2].
Obaldia grandit à Amiens (lycée Louis-Thuillier) et Paris (lycée Condorcet) avant d'être mobilisé en 1940. Fait prisonnier, il est envoyé au stalag VIII C (Sagan). Il est affecté à la briqueterie de Kransdyhernfurt[réf.nécessaire] le , puis à un commando à Auras-sur-Oder, le , pour un nettoyage de forêt. Il passe finalement quatre ans au stalag[3].
Carrière
Ami de Clara Malraux, d'Alain Robbe-Grillet, de Roland Barthes et de Jean-Michel Atlan, René de Obaldia commence sa carrière de dramaturge en 1961, grâce à Jean Vilar qui donne au Théâtre national populaire sa première grande pièce, Génousie, puis avec André Barsacq qui crée au théâtre de l'Atelier Le Satyre de la Villette. Cette comédie le hisse au niveau de ses aînés, Jacques Audiberti, Ionesco, Beckett. Il est, depuis quelque cinquante ans, l’un des auteurs de théâtre français les plus joués au monde, et l’un des plus internationaux (traduit en 28 langues).
En , il fait partie des membres fondateurs du Comité des intellectuels pour l'Europe des libertés[4].
Il sera aussi le parolier de Luis Mariano et le partenaire de Louis Jouvet au cinéma (dans Une histoire d'amour en 1951).
Élu à l'Académie française le au fauteuil 22, succédant à Julien Green, il en est le doyen d'âge depuis la mort, le , de Félicien Marceau. Il y est reçu le par Bertrand Poirot-Delpech[5]. Le , il devient le deuxième académicien à atteindre l'âge de cent ans, après Claude Lévi-Strauss (Fontenelle étant mort à 99 ans et 11 mois). Le , il devient le plus vieil académicien depuis le début de l'institution, dépassant Lévi-Strauss[6],[7], et le premier à fêter ses cent-un, puis cent-deux, puis cent-trois ans.
En 2008, il est lauréat du grand prix de poésie Pierrette-Micheloud[8] pour l'ensemble de son œuvre[9].
Vie privée
Son épouse Diane de Obaldia meurt le dans le 6earrondissement de Paris à l'âge de 80 ans[10],[3].
René de Obaldia meurt le à Paris à l'âge de 103 ans[3],[11]. Il est inhumé auprès de son épouse au cimetière du Montparnasse (division 14)[12].
Exégèse
Dans ses œuvres, selon le journaliste Jérôme Garcin, «on [...] parle l'obaldien vernaculaire (c'est une langue verte, savante et bien pendue, qui se décline en alexandrins, calembours et parodies). On y tient que l'absurde est plus sérieux que la raison. On y pratique un doux anarchisme. On y croise, selon la saison, Queneau, Jarry, Ionesco et Giraudoux[13].» En plus de ces auteurs, Obaldia a par ailleurs lui-même avoué avoir été fortement influencé par Jacques Audiberti, Roger Vitrac et Witold Gombrowicz[14].
Au début de son poème Innocentines (1969), Obaldia est l'auteur de ce vers utilisé dans les exercices d'articulation: «Le geai gélatineux geignait dans le jasmin»[3].
Publications
Poésie
1949: Midi (poèmes)
1969: Innocentines: poèmes pour enfants et quelques adultes, Paris, Grasset, 226p. (BNF35204461); réédition, Paris, Grasset, coll.«Les Cahiers rouges», 2002 (ISBN2-246-01554-5)
1996: Sur le ventre des veuves (poèmes)
2006: Fantasmes de demoiselles, femmes faites ou défaites cherchant l'âme sœur (poèmes)
2010: Le Secret (poème)
Romans et proses diverses
1952: Les Richesses naturelles (récits-éclairs)
1955: Tamerlan des cœurs (roman)
1956: Fugue à Waterloo suivi de Le Graf Zeppelin ou La Passion d’Émile, Paris, Julliard, 259p. (BNF32492793) (récits)
Théâtre, vol. 4. Paris: Grasset, 1968, 216 p. (ISBN978-2-246-81357-6). Réunit: Le Damné, Les Larmes de l'aveugle, Urbi et Orbi.
Théâtre, vol. 5. Paris: Grasset, 1973, 242 p. (ISBN2-246-15281-X). Réunit: Deux femmes pour un fantôme, La Baby-sitter, Classe terminale, Le Banquet des méduses.
Théâtre, vol. 6. Paris: Grasset, 1975, 248 p. (ISBN2-246-00256-7). Réunit: ...Et à la fin était le bang, Monsieur Klebs et Rozalie.
Théâtre, vol. 7. Paris: Grasset, 1981, 260 p. (ISBN2-246-23521-9). Contient: Les Bons Bourgeois, Grasse matinée.
Livres pour la jeunesse
Chez moi: innocentine / ill. Letizia Galli.Paris: Grasset jeunesse, 1977, 24 p. (ISBN2-246-00503-5).
1956: grand prix de l'Humour noir Xavier-Forneret pour La Passion d’Émile
1960: prix Combat pour Le Centenaire
1960: prix de la critique dramatique pour Génousie
1962: prix Italia pour Le Damné
1978: grand prix du disque de l'Académie Charles Cros, Éditions Ades – Textes dits par Madeleine Renaud et Michel Bouquet
1985: grand prix du théâtre de l’Académie française pour l'ensemble de son œuvre
1988: grand prix de la poésie de la SACEM pour Les Innocentines
1989: grand prix SACD
1991: grand prix de littérature dramatique de la ville de Paris
1992: prix du PEN club français pour l'ensemble de son œuvre
1993: prix Marcel-Proust pour Exobiographie
1993: prix Novembre pour Exobiographie
1993: Molière d'honneur et Molière du meilleur auteur pour Monsieur Klebs et Rozalie
1996: prix de la langue française
1997: médaille éditée par la Monnaie de Paris à son effigie
2008: grand prix de poésie Pierrette-Micheloud pour l'ensemble de son œuvre
Notes et références
Notes
Ce drame, représenté sous la direction de Jean Vilar au Théâtre national populaire lors de sa première et dont la réception auprès du public et des critiques fut globalement positive, reçut le Prix de la Critique Dramatique la même année que sa création, en 1960[15].
Lors de sa publication et de ses représentations, cette œuvre de l'académicien, l'une de ses plus jouées, se révèle comme étant une parodie de westerns[17]
Références
Who's Who in France, dictionnaire biographique, 1992-1993. Éditions Jacques Lafitte, 1992.
René de Obaldia, «Le jour où je suis né», Paris Match, semaine du 6 au 12 avril 2017, page 126.
Jérôme Garcin, «Le roi René», Le Nouvel Observateur, 4 décembre 2008.
G.-D. Farcy, «Obaldia sous le signe de Gombrowicz, ou pour une dramaturgie de la forme et de l'immaturité», Études françaises, vol.9, n°2, 1973, p.146-161 (lire en ligne).
(en) Edward Forman, «The Dictionnary», dans Edward Forman, Historical Dictionary of French Theater, Scarecrow Press, , 336p. (lire en ligne), page 185.
Gilbert François, «Aristophane et le théâtre moderne.», L'antiquité classique, vol.Tome 40, nofascicule 1, , pages 68, 69 et note 83 (DOI10.3406/antiq.1971.1612, lire en ligne).
Hélène Catsiapis, «Les objets au théâtre.», Communication et langages, vol.43, no1 (3e trimestre), , page 78 (DOI10.3406/colan.1979.1316, lire en ligne, consulté le ).
Anne C. Murch, «Réflexions sur le théâtre de René de Obaldia», Études françaises, vol. 7, n° 2, mai 1971, p.181-190 (lire en ligne).
Gérard-Denis Farcy, Encyclobaldia: Petite encyclopédie portative du théâtre de René de Obaldia. Paris: Nouvelles éditions JMP, 1981, 105 p. (ISBN2-85893-051-1).
Gérard-Denis Farcy, «Obaldia sous le signe de Gombrowicz, ou pour une dramaturgie de la forme et de l'immaturité», Études françaises, vol.9, n°2, mai 1973, p.146-161 (lire en ligne).
Nahid Shahverdiani (sous la dir. d'Henri Béhar), Les Espaces dramatiques dans le théâtre de René de Obaldia, Paris, université Paris-III, , 381p. (SUDOC055967965).
Nathalie Macé, «Genousie de René de Obaldia: de l'invention fantaisiste d'une langue à la question de la communication humaine», Théâtres du monde, Cahier hors-série no5, La Comédie et l'étranger (dir. Jean-Claude Ternaux), Avignon Université, 2020, pp.213–225 (ISSN1162-7638).
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