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Lucienne Delyle, née Lucienne Henriette Delache le [1] dans le 14e arrondissement de Paris et morte le (à 48 ans) à Monaco, est une chanteuse française ayant enregistré de nombreux succès dans les années 1940 et 1950. Sa chanson Mon Amant de Saint-Jean (1942) reste un monument intemporel de la chanson populaire française.

Lucienne Delyle
Lucienne Delyle en 1948 (photo studio Harcourt)
Informations générales
Nom de naissance Lucienne Henriette Delache
Naissance
Paris (France)
Décès (à 48 ans)
Monaco
Activité principale Chanteuse
Genre musical Chanson française
Années actives 1938-1960

Biographie


Née dans une famille aisée, Lucienne Delache[2] devient orpheline très jeune. Après le lycée, elle entreprend des études de préparatrice en pharmacie[3].


Premier prix au radio-crochet


Passionnée par la chanson française des années 1930, elle pratique la chanson en amatrice sous le pseudonyme de Lucienne Delyne (avec un n, comme dans le nom de son actrice préférée, Christiane Delyne[3]). En 1939, Jacques Canetti, directeur artistique de Polydor, remarque son interprétation du Fanion de la Légion lors du radio-crochet dont il est l'animateur sur Radio Cité[4]. Il engage aussitôt la jeune amatrice dans Le music-hall des jeunes, une émission présentant les jeunes talents[5].

Cette même année, ses premiers enregistrements, notamment la valse romantico-poétique Sur les quais du vieux Paris[6], la hissent au rang des chanteuses populaires françaises[3]. Deux autres chansons, Elle fréquentait la rue Pigalle et Je n'en connais pas la fin, sont empruntées au répertoire d'Édith Piaf[7],[8]. Toujours en 1939, elle se produit sur scène à L'Européen et à l'ABC[8].


Collaboration avec Aimé Barelli


En 1940, elle rencontre le trompettiste de jazz et arrangeur Aimé Barelli (1917-1995), qui devient son compagnon et son meilleur collaborateur, composant pour elle des chansons mises en paroles par le grand parolier Henri Contet[8].


Années de l'Occupation


En 1941, elle chante Le paradis perdu avec l'orchestre de Raymond Legrand[6] et produit sur la scène de l'Alhambra[8].

Léon Agel et Émile Carrara en 1942 proposent à Lucienne Delyle Mon amant de Saint-Jean[9], « chanson nostalgique [...] relevant du pur réalisme – une jeune femme rencontre un souteneur dans un bal ». Elle fait de cette valse musette un des plus grands succès des années d'Occupation, non sans susciter des jalousies chez ses consœurs, telle Édith Piaf qui dissuade ses compositeurs de travailler pour la nouvelle venue[3].

La chanson passera la barrière du temps[5],[10], étant classée no 5 dans la « liste des plus belles chansons de tous les temps interprétées par des femmes » dressée par la Fnac en 2005[11].

En 1942, la chanteuse interprète Nuages, la mélodie de Django Reinhardt mise en paroles par Jacques Larue[12].

En 1943, elle se produit à Bobino accompagnée par l'orchestre de son amant Aimé Barelli : en quittant la salle, faute de taxis, ils prennent le métro, des voyageurs les reconnaissent et leur chantent en chœur Mon amant de Saint-Jean[13].

En 1944, elle fait un tabac avec Malgré tes serments, adaptation française par Henri Christiné de I wonder Who's Kissing Her Now, de Joe E. Howard, Harold Orlob, Frank Adams et Will Hough (1909)[6].


Années de l'après-guerre


Blanchie à la Libération par les comités d'épuration[5], elle voit sa carrière s'accélérer.

De sa liaison avec Aimé Barelli, naît, en décembre 1947, une fille qui tentera une carrière dans la chanson sous le nom de Minouche Barelli (1947-2004)[14],[15].

En 1948, elle chante Boléro écrit par Henri Contet et composé par Paul Durand[6].

L'année suivante, elle met à son répertoire une des premières compositions de Charles Aznavour (C'est un gars)[7].


La nouvelle Lucienne Delyle


Avec les années 1950, la chanteuse coupe et teint en blond ses longs cheveux et se fait refaire le nez. Ses chansons prennent un tour plus joyeux et le succès est toujours au rendez-vous[7]. En 1950, elle chante J'ai rêvé de vous, en 1952 Ça marche (en duo avec Aimé Barelli), en 1953 Domino[6] et en 1955 Les Orgueilleux et Gelsomina (un de ses plus gros succès).

En 1954, Bruno Coquatrix fait appel à elle, ainsi qu'à son compagnon Aimé Barelli, pour la réouverture de l’Olympia, le jeune Gilbert Bécaud assurant la première partie[16].

En 1956, elle est lauréate de l'Académie du Disque grâce à son interprétation sans égale de Java (paroles d'Eddy Marnay et musique d'Emil Stern)[17]. Cette même année, elle passe à Bobino, puis à nouveau en 1957, année qui la voit partir chez Barclay.


Dernières années


Sa carrière décline à la fin des années 1950, en raison d'une leucémie. Elle donne, en novembre 1960, une dernière série de concerts, en compagnie d'Aimé Barelli, sur la scène de Bobino, où elle fait un tabac alors que la profession, constatant le changement radical intervenu dans la musique populaire avec l'irruption des yéyés, prévoyait un four[3]. Toujours en novembre 1960, Aimé Barelli, son compagnon depuis 1944, l'épouse[18].

En 1961, elle enregistre Je suis seule ce soir, reprise de la chanson créée par Léo Marjane en 1941.

Elle s’éteint en avril 1962 à Monte-Carlo, dans la principauté de Monaco. Elle est inhumée au cimetière de Caucade de Nice (Alpes-Maritimes).


La chanteuse éclectique


Selon Le Dictionnaire universel des créatrices, elle a abordé à peu près tous les genres et tous les styles, de la chanson réaliste à la valse musette, en passant par la chanson sentimentale, la chanson jazzy, parfois teintée d’influences exotiques. « Sa voix langoureuse, son timbre chaud et sa diction précise ont influencé de manière décisive la chanson française de variété. »[5].

Pour Boris Vian, si Lucienne Delyle est au sommet de son art « dans la vraie chanson populaire française », elle est tout aussi talentueuse dans les chansons « de type plus exotique » comme Merci, Ça me suffira, Dans le bleu du ciel bleu[19].


La chanteuse intimiste


Tel critique voit en Lucienne Delyle une « chanteuse intimiste » de cabaret qui, devant un orchestre ou un simple piano, « fait son tour de chant en robe de soirée, sous le feu d'un seul projecteur », spectacle couramment rencontré dans les films de l'époque mais qui frise la perfection avec Lucienne Delyle[6].


L'interprète de chansons de films


Lucienne Delyle a interprété nombre des chansons de films, notamment :

En revanche, elle n’a jamais doublé vocalement des actrices à l’écran.


Discographie partielle


Direction d'orchestre et arrangements (1939 à 1961) : Aimé Barelli, Mario Bua, Marcel Cariven, Raymond Legrand, Paul Mauriat, Jacques Météhen[20], Armand Migiani.

1939
1940
1941
1942
1943
1944
1946
1947
1948
1949
1950
1951
1952
1953
1954
1955
1956
1957
1958
1959
1960
1961

Enregistrements



Filmographie



Notes et références


  1. Extraits de naissance et de décès, Les Gens du Cinéma.
  2. Légitimée sous le patronyme « Trinquier ».
  3. Lucienne Delyle, hirondelle des faubourgs, movie-musical-world, 4 avril 2009.
  4. Elle obtient le premier prix.
  5. Antoinette Fouque, Mireille Calle-Gruber, Béatrice Didier, Le Dictionnaire universel des créatrices, Illustré par Sonia Rykiel, Éditions des femmes, 5022 pages, fiche de Lucienne Delyle.
  6. Lucienne Delyle, dutempsdescerisesauxfeuillesmortes.net.
  7. Biographie de Lucienne Delyle, chantefrance.com.
  8. Philippe Laxague, Lucienne Delyle, radiopluriel.fr, 30 mai 2019.
  9. Le Saint-Jean en question est inspiré du nom d'un village de l'Oise, Saint-Jean-aux-Bois, où Carrara avait séjourné.
  10. Dictionnaire des musiques, Encyclopaedia Universalis, 2015, 1393 p.
  11. [PDF] Table ronde du 27 novembre 2010 sur la place des femmes dans la chanson aujourd'hui en France, interventions de Véronique Mortaigne, Lola Lafon, Cécile Prévost-Thomas et Yves Bigot, lehall.com, 2011, p. 16.
  12. Michel Dregni, Django : The Life and Music of a Gypsy Legend, Oxford University Paris, 2004, 344 p., p. 167 : « Jacques Larue wrote words to Django's melody, and Lucienne Delyle sang them in her 1942 recording ».
  13. Fabien Lecœuvre, Le petit lecœuvre illustré, Artège édition, 536 p. (n. p.) (rubrique « Mon amant de Saint-Jean »).
  14. Jacqueline Strahm, Montmartre : beaux jours ... et belles de nuits, Éditions Cheminements, 2001, 300 pages, p. 30 : « On y rencontre [à Montmartre] la chanteuse Minouche Barelli, fille de Lucienne Delyle et Aimé Barelli. »
  15. Biographies des principales personnalités françaises décédées au cours de l'année, Hachette, 1964, p. 81 (Fiche de Mme DELYLE (Lucienne).
  16. Pierre Perret, A Capella, Cherche Midi, 2011, 328 pages (version Google, non paginée) : « le premier riche plateau qu'offrait Coquatrix : Lucienne Delyle, son mari virtuose trompettiste Aimé Barelli et un jeune chanteur propulsé soudain au zénith du music-hall, une sympathique tornade nommée Gilbert Bécaud. »
  17. Almanach du disque, 1957, p. 204.
  18. N° du document : 2746-3 Légende : Lucienne Delyle (1917-1962), chanteuse française et Aimé Barelli (1917-1995), musicien français, lors de leur mariage, novembre 1960, Studio Lipnitzki/Roger-Viollet.
  19. Boris Vian, La Belle Époque, Le livre de Poche, 2013, 320 p. (livre électronique, non paginé).
  20. Sous son vrai nom Jacques Météhen chez Gramophone, ou sous le pseudonyme de John Ellsworth chez Columbia (pour des questions de contrats) (cf. le livret du double CD Le front populaire, Ed. Frémeaux & Associés).
  21. « Lucienne Delyle " Sans y penser " 1939 ».
  22. « chansonsretros.com.fr », sur www.chansons-net.com (consulté le )
  23. Nom de plume de Germaine Berquier (source SACEM).
  24. Voir CD Vincent Scotto 1922-1947, 2 CD ainsi que brochure.
  25. Nom de plume de Louis Houzeau (source SACEM).
  26. D'après Der lachende Ehemann d'Edmund Eysler (1913), basé sur Danse hongroise no 11 (poco andante), 1880/Valse en la majeur, opus 39, de Johannes Brahms.
  27. Nom de plume d'André Bloch (source SACEM).
  28. Nom de plume de Roger Berthier, parolier et chef d'orchestre (sources : SACEM et BNF).
  29. Quelquefois crédité sous le nom de plume de « René Bravard », mais il est crédité Raymond Bravard par la SACEM.
  30. Nom de plume de Ferdinand Niquet (source SACEM).
  31. Nom de plume de William J. Hill (source SACEM).

Voir aussi



Bibliographe



Liens externes



На других языках


[en] Lucienne Delyle

Lucienne Delyle (16 April 1917 – 10 April 1962) was a French singer.

[es] Lucienne Delyle

Lucienne Delyle (París, France, 16 de abril de 1917 — Monte Carlo, Mónaco, 1962) fue una cantante popular francesa. Con dicción clara y precisa abordó varios estilos. Fue una de las más destacadas intérpretes en la línea de Édith Piaf y Lucienne Boyer.
- [fr] Lucienne Delyle



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