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Henri Rode, né le à Avignon et mort le lundi à Paris, est un écrivain et poète français.

Henri Rode
Biographie
Naissance

Avignon
Décès
(à 86 ans)
Paris
Nationalité
Française
Activités
Poète, écrivain, critique de cinéma

Biographie


Henri Rode est né en 1917 à Avignon, où il écrit, pendant l'Occupation, dans plusieurs revues : les Cahiers de Pierre Seghers, Confluences de René Tavernier et Les Cahiers du Sud de Jean Ballard. Par ailleurs, il se lie d’amitié avec Louis Aragon, André de Richaud, Alain Borne, Joë Bousquet, Francis Ponge ou encore Jean Paulhan. Dans l’immédiat après-guerre, Rode publie une série de romans qui le mettent aux premiers rangs des espoirs littéraires[1]. Puis, Rode monte à Paris, où il fait la connaissance de Marcel Jouhandeau, avec lequel il se lie d’une grande amitié, tout en collaborant avec lui sur le plan littéraire. Devenu un intime du couple formé par Élise et Marcel Jouhandeau, il laisse deux livres de référence sur l’auteur du Pur Amour. Mais bientôt il prend ses distances d'avec les Jouhandeau et se consacre alors au journalisme et au cinéma, en tant que rédacteur de Cinémonde. La plupart de ses articles seront repris par la presse. Ils décryptent les grandes figures du cinéma, dont certaines deviendront des amis de l’écrivain : Alfred Hitchcock, Federico Fellini, Luis Buñuel, Elia Kazan, Robert Wise, Alberto Lattuada, Jean-Pierre Melville, Roman Polanski, François Truffaut, Clint Eastwood, Jean Gabin, Jean Marais, Marlon Brando, Sophia Loren, Marlène Dietrich ou encore Alain Delon (auquel Rode consacrera une biographie de commande).

Salué comme « l’un des meilleurs écrivains provençaux »[2], avec ses romans Les Passionnés modestes (1953), Alarmande (1953), ou Couche-toi sans pudeur (1958), Henri Rode fait alors la rencontre de Jean Breton et des poètes de la revue Les Hommes sans Epaules, créée à Avignon en 1953, dont il sera membre du comité de rédaction des deux premières séries et à la troisième série de laquelle il collaborera également. Rode se ralliera plus tard au concept de « Poésie pour vivre » développé par Jean Breton[3]. La relation de Rode à l'auteur de L’Été des corps dépassera tôt le strict cadre littéraire, pour se transformer en une solide et fidèle amitié. Par la suite, Henri Rode participera également à la grande aventure de Poésie 1 (revue de 128 pages au format de poche). C’est sous l'influence de cet entourage de poètes que Rode abandonne peu à peu, puis totalement, la prose romanesque, pour se consacrer à la création poétique. Dès lors, le romancier va laisser place au poète, pour lequel le langage n’est pas destiné à « faire joli » ou à être plaisant, mais à servir l'« Emotivisme », la traduction des émotions. Pour cela, Rode rêve l’invention d’un « appareil révélateur », capable d’enregistrer l’intériorité de l’être, ses désirs, même les plus ténébreux, pour les projeter sur écran[4].


Le poète de Bouche d'orties


Henri Rode publie son premier recueil de poèmes en 1971 : Le Quatrième Soleil (Jeune Poésie). Quinze ans après la mort de James Dean, le comité du festival du cinéma de Hyères lui commande ce recueil, dont les poèmes sont consacrés au destin de l'acteur. De recueil en recueil, le poème rodien s’affirme ennemi de toute complaisance ou joliesse. Le recueil Mortsexe est certainement le point culminant de son œuvre, son « chef-d’œuvre » qui devait « marquer toute une génération de poètes que l’on baptisa un peu hâtivement néo-réaliste. » [5] « Il s’agit dans Mortsexe d’un lamento de la création, d’un long poème sangloté comme au cante jondo – avec des cisaillures d’actualité brutale, poème qui sue, par toutes les cordes de la voix, par tous les pores, la surprenante erreur de vivre. Un des plus puissants, un des plus "terribles", un des plus vrais livres de poèmes de ces vingt dernières années »[6].

Partant de son corps, de ses propres sensations, de ses douleurs et de ses émotions, le poète accède à une réalité jusqu’alors insoupçonnée : « Me voilà sans identité, tout l’imaginaire, toutes les sensations de la douleur se concertant pour m’arracher au vrai monde. Et j’oscille, mon corps en trop, palais taudis blessés à planter dans le jour. »[7]. Il y a du merveilleux dans les voyages intérieurs d’Henri Rode. La notion de « texte-poème » paraît plus en corrélation avec son œuvre, empreinte de visions et d’illuminations. La sensualité côtoie la hantise, l’insolite le merveilleux, la douleur l’imaginaire. Jean-Luc Maxence écrit lors de la parution de Toutes les plumes du rituel aux éditions Saint-Germain-des-Prés en 1974 : Henri Rode m’a beaucoup touché – et je en suis pas le seul – par l’intermédiaire de son recueil Toutes les plumes du rituel. Ici, l’homme fouille au fond de soi sans complaisance en essayant coûte que coûte de surmonter son angoisse de « lunes crevées » et de corps à la renverse. Il refuse d’admettre le silence « qui cloue la chambre de la mort » et cherche sans gémir de détresse à s’évader de sa propre cage de meurtrissures. Le style de l’ensemble reste dompté jusqu’au bout, méticuleux, parfois d’une atroce précision qui débouche sur ces rives « où cuisent nos lèvres ». L’univers rodien apparaît tel « un cauchemar qui bascule derrière les lampes », il trahit « l’haleine du chacal » et le « talisman hostile », on ne peut pas y faire un pas sans mentir, l’amitié s’y étrangle et l’amour porte le mot « malpropre » au-dessus de sa tête bestiale. Sans contestation possible, Monsieur Rode est un grand poète du cri étouffé et stoïque. Il n’est nullement surprenant que son ouvrage se referme avec un bref essai sur Lautréamont. En effet, les fantasmes de Lautréamont se retrouvent dans un poème comme « 73 Milan » mais Henri Rode garde un sens aigu de la culpabilité qui demeure étranger à Maldoror. C’est peut-être cette conscience de sa dégradation – qui est aussi la nôtre – qui rend Henri Rode encore plus fascinant. »[8].


Œuvres


Poésie
Romans et recueils de nouvelles
Nouvelles et récits
Essais

Notes et références


  1. « Henri Rode apporte quelque chose de réellement neuf et fait entendre, dans le concert des lettres françaises, une note toute personnelle », écrit Emmanuel Buenzod dans Le Journal de Genève, 1953.
  2. Léon-Gabriel Gros in Les Cahiers du Sud : « Henri Rode se situe à la suite des meilleurs écrivains provençaux », 1958.
  3. Voir Jean Breton et Serge Brindeau, Poésie pour vivre, le manifeste de l’homme ordinaire, La Table Ronde, 1964 ; réédition Le Cherche Midi, 1982.
  4. Christophe Dauphin, « Henri Rode ou la douleur comme de grands oiseaux », Supérieur Inconnu no 11/12, 1998.
  5. Patrice Delbourg, L’Événement du Jeudi, 2 juillet 1993.
  6. Jean Breton, revue Poésie 1, 1980.
  7. Henri Rode, Le Théâtre à l’abîme, Editions Librairie-Galerie Racine, 2000.
  8. Jean-Luc Maxence, « Henri Rode écrase le cri », Monde et Vie, mars 1975.

Voir aussi



Ouvrage sur Henri Rode



Sources bibliographiques



Liens externes





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