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Rodolphe Darzens, né le à Moscou et mort le à Neuilly, est un journaliste sportif, directeur de théâtre, écrivain et poète symboliste français.

Rodolphe Darzens
Rodolphe Darzens en 1887.
Biographie
Naissance

Moscou
Décès
(à 73 ans)
Neuilly-sur-Seine
Sépulture
Cimetière nouveau de Neuilly-sur-Seine
Nom de naissance
Rodolphe Pierre Alphonse Darzens
Nationalité
Française
Activités
Journaliste sportif, journaliste, poète
Fratrie
Auguste Darzens
Autres informations
Distinction
Chevalier de la Légion d'honneur‎

Biographie


Sommaire de la Revue d'Aujourd'hui, janvier 1890.
Sommaire de la Revue d'Aujourd'hui, janvier 1890.

Originaire du pays basque, Rodolphe Pierre Alphonse Darzens est le frère du chimiste Georges Auguste Darzens, né en 1867.

Les deux frères passent leur enfance en Russie. Leur père, Amable-Rodolphe Darzens, négociant, effectue une ou deux fois par an la liaison avec la France, échangeant d'un pays à l'autre les valeurs artistiques, les articles de luxe ou les produits nouveaux. Les vins du Midi parvinrent probablement pour la première fois au-delà du Danube par son intermédiaire. Sa mère, Juliette-Eulalie, née Guillemard, apparentée à la famille de Léon Frapié, musicienne et pianiste accomplie, avait fait ses débuts au Conservatoire de Paris, qu'elle abandonna lors de son mariage.

Rodolphe fait ses études secondaires au lycée Fontanes à Paris. Dès ses 18 ans, il s'engage dans l'armée pour effectuer son service mais il est réformé au bout de huit mois pour une blessure à l'œil.

Selon Eugène Ledrain, attiré très jeune par la poésie, il « se laissa d’abord influencer par Charles Baudelaire et Aloysius Bertrand, tout en se créant des attaches avec de purs Parnassiens »[1].

Il est un temps secrétaire de rédaction de La Jeune France et livre quelques textes au périodique publié par Le Chat noir (1885).

Il est membre du groupe formé autour de la revue La Pléiade qu'il fonde et dirige avec Éphraïm Mikhaël, sous le patronage de Théodore de Banville, de mars à [2], soit sept numéros où l'on croise entre autres Saint-Pol-Roux (sous le nom de « Paul Roux »). Le , il fait partie des vingt-et-une personnes qui passent la nuit à veiller le corps de Victor Hugo, disposé sous l'Arc de triomphe[3].

Darzens n'est pas le découvreur d'Arthur Rimbaud, mais le premier à entreprendre une véritable enquête autour du personnage, devenu, grâce à Paul Verlaine et son essai sur Les Poètes maudits (1884) un mythe, tant on savait peu de choses sur lui. Entre avril et , la revue La Vogue dirigée par Gustave Kahn publie pour la première fois Arthur Rimbaud et ce, sans doute grâce à l'enquête littéraire que Darzens avait entreprise un an plus tôt, mettant la main sur la plaquette d'Une saison en enfer (Bruxelles, 1873), déclenchant un nouvel intérêt pour le poète dont on était sans nouvelle depuis dix ans. Cependant, alors que le manuscrit des Illuminations était découvert par Charles de Sivry, Darzens reconstituait la biographie de Rimbaud  qu'il localisait comme parti à Harar depuis 1880  , avec documents à l'appui, et composait un recueil qu'il intitula Reliquaire, publié chez Léon Genonceaux en 1891 à 550 exemplaires et qui contient 37 poèmes inédits : peu après la publication, dont Darzens n'était pas satisfait, il apprend la mort du poète à Marseille.

Le est représentée au Théâtre Libre L'Amante du Christ, une mise en scène autour de la figure de Marie-Madeleine, qui provoque un peu de scandale : Il devient le secrétaire d'André Antoine jusqu'en 1894. Il édite huit fascicules intitulés Le Théâtre libre illustré du au illustrés par Lucien Métivet (publiés chez Dentu).

Il livre quelques articles à La Vie populaire (1889-1893), à La Plume et à la Revue illustrée. En , il lance avec Tola Dorian, la Revue d'aujourd'hui et introduit, le premier, Henrik Ibsen au répertoire français. La même année, il a pour projet d'éditer des « Phonographies » [?], et demande à son ami le peintre Édouard Vuillard de lui proposer un projet d'affiche publicitaire (trois esquisses connues)[4]. En mai, il s'amuse à mystifier l'Académie française, en envoyant treize lettres de candidats supposés, le canular est découvert après plusieurs tours de scrutin ; Darzens niera toute implication[5].

Grand, très sportif, il était assez impulsif : durant sa jeunesse « décadentiste », il se bat une dizaine de fois en duel à l'épée. Il passait, dit-on, certaines de ses soirées à lutter, masqué, sur le ring des attractions programmées aux Folies-Bergère. Il devient en 1892 le responsable des rubriques sportives au Journal qui lui commande de nombreux reportages ; il reste l'une des premières figures de ce métier, alors inédit, « journaliste sportif ». C'est également pour Le Journal qu'il organisa un certain nombre d'événements sportifs comme la course en canots automobiles entre Paris et Trouville-sur-Mer.

Cycliste, membre de l'Union vélocipédique de France, il représente La Petite République dans des compétitions à partir de fin 1891. Il participe en à la « course de vélo des artistes » organisée par Pierre Lafitte, éditeur de La Vie au grand air[6]. Il affronte, en amateur, sur le vélodrome Buffalo l'Américain Arthur « Zimmy » Zimmerman, champion du monde de vitesse, qu'il avait fait venir en France aux frais du Journal et de la maison Humber, en [7]. À partir de 1901, il livre quelques reportages sportifs à L'Auto-Vélo et fait partie des « silhouettes d'escrimeurs » réputées du « Tout-Paris »[8].

Fort de son expérience au Théâtre Libre, il assure, de 1917 à 1935, la direction du théâtre des Arts situé au 78 bis boulevard des Batignolles. Il prend aussi la direction du théâtre Moncey et c'est là qu'il lance Georges Pitoëff.

En 1923, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur[9], sous le parrainage de Georges Charlet, directeur du Journal.

Ayant reconnu très tôt en Marcel Pagnol un talent pour le théâtre, celui-ci goûtait fort sa poésie, et lui dédie en 1926 sa pièce Jazz. Il a été le moniteur de boxe de Michel Simon, et le librettiste de Cléo de Mérode.

Il meurt, après une longue maladie, le à Neuilly-sur-Seine. Il est inhumé au cimetière nouveau de Neuilly-sur-Seine[3].


Le duelliste


Il s'illustre dans une dizaine de duels, parmi lesquels :


Écrits


Nuits à Paris, couverture d'A. Willette (1889).
Nuits à Paris, couverture d'A. Willette (1889).
Frontispice pour Ukko'Till par Jules Chéret (1891).
Frontispice pour Ukko'Till par Jules Chéret (1891).

Pour approfondir



Bibliographie



Liens externes


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Ressource relative au spectacle :

Notes et références


  1. « Rodolphe Darzens », dans Anthologie des poètes français du XIXe siècle, Paris, Alphonse Lemerre, éditeur, 1888, p. 334-343.
  2. « La Pléïade. 1886 et 1889 », Livres en blog, .
  3. Dossier nécrologique, sur Gallica.
  4. [catalogue d'exposition] Guy Cogeval & Kimberly Jones (dir.), Édouard Vuillard, Montréal, The Montreal Museum of Fine Arts, 2003, chapitre 18, p. 72extrait en ligne.
  5. La Croix, Paris, 13 mai 1890, p. 1.
  6. Cf. les caricatures signées Édouard Couturier, in: L'Auto-vélo : journal comique et illustré, Paris, 13 juin 1897, p. 3sur Gallica.
  7. La Justice, Paris, 22 mars 1894, p. 3.
  8. Louis Perrée, Silhouettes d'escrimeurs, Paris, Éditions Pierre Lafitte, 1901.
  9. Base Léonore cote 19800035/460/61474, en ligne.
  10. « Biographie » par M. Jutrin, dans Ephraïm Mikhaël, Œuvres complètes : aux origines du symbolisme, L'âge d'homme, Lausanne, 1995, p. 21.
  11. « Un duel au temps du Symbolisme : la rencontre Darzens-Moréas » par Jean-Jacques Lefrère, dans Le Champ littéraire 1860-1900 : études offertes à Michael Pakenham, Rodopi, 1996, p. 294-295.
  12. « Un duel au temps du Symbolisme : la rencontre Darzens-Moréas » par Jean-Jacques Lefrère, dans Le Champ littéraire 1860-1900 : études offertes à Michael Pakenham, Rodopi, 1996, p. 303.
  13. Le Figaro, Paris, 6 mai 1888, p. 1.
  14. Le Moderniste illustré, Paris, 27 avril 1889, p. 31.
  15. J. Renard, Journal, p. 55, Gallimard, 1935.
  16. J. Renard, Journal, p. 56, Gallimard, 1935.



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