Médine, de son nom complet Médine Zaouiche, né le au Havre, est un rappeur français. Il est le dirigeant du label discographique Din Records, et son studio d'enregistrement est basé à Gonfreville-l'Orcher, près du Havre[3].
Pour les articles homonymes, voir Médine (homonymie).
Nom de naissance | Médine Zaouiche |
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Naissance |
(39 ans) Le Havre, Seine-Maritime |
Activité principale | rappeur, parolier |
Activités annexes | écrivain |
Genre musical | hip-hop, rap français, rap politique[1], rap hardcore[2], rap conscient |
Instruments | voix |
Années actives | depuis 1998 |
Labels | Din Records, Because Music, WMI, Stars de rue |
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Médine publie son premier album solo, 11 septembre, récit du 11e jour, en 2004. L'année suivante sort son deuxième album, Jihad, le plus grand combat est contre soi-même. De 2006 à 2012, si l'on compte ses compilations, mixtapes et EPs, il publie en tout six projets qui ne sont pas des albums, tandis qu'en 2008 sort son troisième album, Arabian Panther. Le quatrième, Protest Song, sort en 2013 puis viennent Démineur (2015), un EP surprise dévoilé sur les plateformes de streaming et directement classé dans le podium du Top iTunes, et Prose Élite disponible depuis [4]. En 2018, il sort Storyteller, son album Grand Médine en 2020 et son dernier album en date Médine France en 2022
Depuis 2004, Médine s'implique dans un rap engagé aux côtés d’artistes comme Kery James, Youssoupha, Oxmo Puccino et Abd Al Malik[3]. L'artiste lui-même évoque « le désamour de la France pour son rap et sa pensée[3]. »
Médine a fait l'objet de plusieurs polémiques publiques, notamment en 2018 lorsqu'il a voulu se produire au Bataclan, théâtre en 2015 du plus sanglant des attentats djihadistes commis en France. Il lui est reproché des paroles provocatrices dans le morceau Don't Laïk. Les deux concerts prévus en octobre 2018 sont finalement reportés en 2019, au Zénith de Paris.
Son père, né en Algérie, est arrivé en France à l'âge de 4 ans. Il travaille comme employé dans une entreprise d'emballage et est boxeur semi-professionnel puis entraineur[5]. Sa mère est née en France[6]. Mère au foyer, elle deviendra ensuite assistante maternelle[5]. Médine grandit au Havre, à Caucriauville, un quartier populaire[5].
Médine commence par des apparitions sur certains albums de La Boussole et des artistes qui la composent (Ness & Cité, Bouchées Doubles, Samb, Koto, Enarce, Aboubakr).
Publié en 2004, 11 septembre, récit du 11e jour est le premier album de Médine[7]. Dans le livret, onze personnes (dont Abd Al Malik, Christophe de Ponfilly, Wallen, Tariq Abdul-Wahad) interviennent sur le thème des attentats du 11 septembre 2001. Dans ce premier album, il commence le story-telling (petites histoires souvent tragiques) avec notamment la saga Enfant du destin[7]. La première partie d'Enfant du destin, Sou-Han, raconte l'histoire, pendant la guerre du Viêt Nam, d'une petite fille vietnamienne dont le père meurt au combat, tué par un soldat américain « ennemi poseur de mines », et qui, par la suite, pour se venger, se fait « exploser dans un bar d'alcooliques et de prostituées »[7]. L'autre Enfant du Destin, David, raconte l'histoire d'un jeune israélien David, dont les parents, soldats de Tsahal, s'apprêtent à partir au front. Moins convaincu que ses parents, il veut leur faire part de son opinion sur cette guerre, mais il sera victime d'un attentat suicide avant d'avoir pu le faire[7].
Huit mois après son premier album solo, et cinq mois après la sortie de l’album de La Boussole, Médine publie son deuxième album, Jihad, le plus grand combat est contre soi-même. L’album contient Petit cheval, l'histoire tragique d'un Indien d'Amérique témoin de l’assassinat de tout son village par des blancs. Sur cet album figure aussi Du Panjshir à Harlem, un texte de plus de six minutes racontant la vie de deux figures connues du XXe siècle : Malcolm X et le commandant Massoud, Combat de femme et Besoin de résolution. La réédition contient Anéanti (feat. Soprano) et Double Discours. Choqué par l'incendie du boulevard Vincent-Auriol, en , Médine décide de sortir une chanson leur rendant hommage : Boulevard Vincent Auriol. Aucun bénéfice n'est tiré de cette chanson qui est en libre téléchargement sur le site de Médine et dont le clip figure sur l'album Table d'écoute.
Un album contenant diverses apparitions sur mixtape ou compilations sort. L'album est vite disponible sur Internet, piraté sous le nom d'Album blanc. Un disque de dix titres inédits sort le , Table d'écoute sort : à l'intérieur, en plus des dix titres, le CD contient le clip de Bvd Vincent Auriol, ainsi que divers bonus tels que des photos. Table d'écoute est un album-concept ou hors-série autour de la table d'écoute, sur lequel neuf personnalités (parmi lesquelles Diam's, Rim'K du 113, Tiers Monde de Bouchées Doubles, Soprano, Kayna Samet…) introduisent le morceau suivant de l'album. L'album contient notamment , racontant cette fois-ci le massacre du 17 octobre 1961, lorsque plusieurs centaines d'Algériens étaient tués par la police française sous les ordres du préfet de police Maurice Papon.
Une chanson sur cet EP est Lecture aléatoire, hommage aux artistes qui ont fait la grandeur du rap français depuis 1998 : IAM, les « suprêmes triples lettres » NTM, Lunatic, Ärsenik, et Ideal J. L'EP contient aussi la chanson Hotmail, qui répond aux détracteurs de Médine qu'il a rencontré sur divers forums, notamment celui du CSA.
Table d'écoute atteint le classement du top albums dans la semaine de sa sortie[8].
Médine publie Don't Panik Tape le , une mixtape regroupant sa discographie parallèle avec trois inédits, deux titres live et une vidéo de sa tournée Don't Panik Tour. Le disque se tient à la trentième place du top album en faisant la troisième meilleure entrée de la semaine[9]. La chanson Don't Panik est sélectionnée pour faire partie des musiques présentes sur la station radio K-Rhyme dans le jeu vidéo Saints Row: The Third[10]. La même année, en 2008, Médine continue d'apparaître sur diverses mixtapes (Explicit politik, entre autres) et compilations (BO de Taxi 4 avec le titre Les Contraires) et sort le titre Besoin de révolution.
L'album Arabian Panther contient un nouveau chapitre, Enfant du Destin, qui s'inspire de l'histoire de Kunta Kinte dans le livre Racines d'Alex Haley et la série télévisée qui en a été tirée. Depuis la sortie de son album Arabian Panther, Médine pousse plus loin son engagement politique. Ainsi, il participe au concert-meeting du mercredi organisé à Paris par le mouvement des Indigènes de la République pour célébrer le 25e anniversaire de la Marche pour l'égalité et contre le racisme[11]. Le sort l'édition collector de l'album Arabian Panther, un mini-coffret comportant l'album initial, trois titres inédits, un poster, et un t-shirt (taille L) « On peut tuer le révolutionnaire mais pas la Révolution », limité à 5 000 exemplaires[12]. En 2010, Arabian Panther compte plus de 25 000 exemplaires écoulés[13].
En 2010, Médine apparait dans le documentaire Don't Panik de la réalisatrice Keira Maameri. Le titre du documentaire est un clin d'oeil à Arabian Panthers et au single Don't Panik. La réalisatrice donne la parole à six rappeurs à travers le monde qui mettent en avant leur foi musulmane dans leurs textes. Il s'agit de A.D.L. (Suède), Duggy Tee (Sénégal), Hasan Salaam (États-Unis), Manza (Belgique), Youss (Algérie) et Médine (France).
Médine publie le deuxième volume du projet Table d'écoute, intitulé Table d'écoute 2, sur lequel participent Brav, Tiers Monde & Koto de Din Records. Il réunit plusieurs rappeurs afin de réaliser le morceau Téléphone arabe sur lequel apparaissent notamment Salif, Keny Arkana, Rim'K, Tunisiano, Mac Tyer, Ol Kainry ou encore La Fouine[14].
Lors d'une longue interview[Laquelle ?], Médine parle d'un nouvel album du nom de Made In pour octobre 2012 mais n'exclut pas de faire Protest Song pour plus tard. Le , il sort le premier extrait Biopic feat Kayna Samet d'une durée de onze minutes. Le , il sort le second extrait Alger pleure pour les cinquante ans de l'indépendance algérienne. Son titre Trash Talking sort le . Ces trois morceaux font partie d’un EP de cinq titres sorti fin , du nom de Made In, accompagnant la sortie du livre Don't Panik le , en compagnie de Pascal Boniface[15]. À cette occasion, Pascal Boniface adresse une lettre au Maire du Havre en indiquant ne pas vraiment comprendre les attitudes du Maire vis-à-vis de l’artiste, Médine, « extrêmement populaire », et dont le message qu’il tente de faire passer se retrouve « aussi bien dans ses chansons que dans ses différentes interventions dans des cercles associatifs[16]. »
Cinq ans après son dernier album, Arabian Panther, Médine publie son quatrième album Protest Song le . Il se classe no 9 du Top Albums la première semaine de sa sortie[17]. À plus de deux mois de la sortie de ce projet, Medine dévoile le contenu de cet opus comprenant 14 titres. Parmi eux plusieurs featuring en compagnie d'artistes de la scène rap hexagonale tels que Youssoupha, Orelsan, Brav, Tiers monde, Nassi ou encore Kayna Samet.
Le premier extrait est Protest Song, le titre éponyme. Le second est Iceberg. Le morceau Home est le troisième extrait de l'album puis Blokkk Identitaire le morceau traite du racisme noir/arabe, algérien/marocain, etc. et des extrémistes[18]. Le clip sort le et comporte des images violentes sous forme de court-métrage sur plus de 9 minutes. La saga Enfant du destin est ici continuée avec le morceau Daoud qui fait écho à celui de David. Daoud n'est autre que le kamikaze de l'attentat suicide du bus de David (héros du titre Enfant du Destin, David) issu du premier album de Médine. Dans ce titre, le rappeur raconte l'histoire de Daoud, jeune homme qui perdit son frère après une dispute avec des soldats. Daoud décide donc de faire un attentat suicide dans un bus, où David perd donc la vie.
Dans sa chanson Besoin d'évolution, Médine déclare « Jamais un album ne m'aura pris autant de temps »[19]. L'album nécessite plus de cinq ans d'élaboration pour voir le jour. Il déclare lors d'un interview pour Trace Urban[20] qu'il cherche, dans Protest Song, non pas à faire ressortir la beauté de sa plume, mais surtout de diffuser des émotions, des sentiments ainsi que de traiter des sujets qui concernent les gens, et plus particulièrement « les français ».
En 2014, le rappeur Médine, publie un titre intitulé MC Soraal, qui mélange les noms d'Alain Soral et du rappeur MC Solaar. Il est élu à 35,5 % par les lecteurs du site web d'actualité Normandie-actu comme le havrais de l'année 2014[21],[22].
Le , Médine publie un EP inattendu intitulé Démineur[23],[24]. Celui-ci crée immédiatement l’événement (Médine fait partie des premiers artistes français à tenter la sortie surprise d'un album) et se classe directement dans le sommet du top iTunes[23]. La même année, il devient juré des Y'a Bon Awards[25].
Le , Médine sort un nouvel album qui s'intitule Prose Élite. Il s'agit de son cinquième album studio[26]. Celui-ci comprend 13 titres dont Grand Paris en featuring avec de nombreux rappeurs français ; Lino, Lartiste, Seth Gueko, Youssoupha, Sofiane, Alivor et Ninho[27].
En , le groupuscule terroriste d'extrême droite Action des forces opérationnelles (AFO) est démantelé, sans qu'on sache sur le moment quels étaient ses projets exacts. En , l'enquête montre que l'un de leurs projets était d'assassiner Médine[28],[29].
En 2021 il joue un rôle secondaire dans le film Je te veux, moi non plus de et avec Inès Reg. Il a déjà joué un petit rôle dans le film Mauvaises herbes de Kheiron en 2018[30].
Le rap de Médine se caractérise par une voix rauque et des textes inspirés par sa propre histoire et de sujets historiques qui l'ont marqué, comme la situation de l'Algérie vis-à-vis de la France ainsi que sa « double nationalité »[pas clair] franco-algérienne, mais aussi le conflit israélo-palestinien, la situation de l'Afrique. L'artiste pratique l'art de traiter une histoire précise afin d'évoquer un sujet global et il est connu pour son utilisation du story-telling, ayant à son actif plus d'une dizaine de morceaux où il se fait conteur[31], dont sa série Enfants du Destin où chaque morceau est consacré à un personnage, une victime différente dans un contexte historique et sociologique singulier[32] comme le jeune Palestinien Daoud ou le jeune Israélien David.
Artiste engagé, Médine cherche souvent à faire passer un message à travers ses écrits, ce qui donne presque une valeur d'apologue à ses œuvres. Afin d'intéresser les fans de rap plus jeunes à ses textes, il évolue musicalement et se rapproche de la trap, tout en conservant ses messages engagés. Il déclare au site rap Booska-P que la trap permet d'aller « à l'essentiel », « de synthétiser les idées » et que « le rap des années 90's [l]'emmerde aujourd'hui[33]. »
Alors que le rap est souvent accusé de misogynie, Médine est parfois mis en avant comme un exemple de rappeur féministe, avec des titres comme Combat de femme ou À l'ombre du mâle[34],[35]. Sur l'album Prose Élite, il consacre un titre à Denis Mukwege : L'Homme qui répare les femmes[36],[37]. Médine explique qu'il « n'utilise pas le mot « féministe » car, classification oblige, c'est un repoussoir : on ne peut plus discuter sereinement, sans a priori, dès qu'il est prononcé »[38]. Il ajoute toutefois : « J'espère, même si je n'emploie pas le mot, contribuer à ce combat féministe[38]. » Il estime par ailleurs que cette lutte peut servir d'autres causes car « la question hommes/femmes, c’est un des principaux angles d’attaque contre les quartiers populaires et les musulmans »[38].
Ses cinq rappeurs français préférés sont Booba, Ali, Lino, Kery James et Akhenaton[39].
Dans le titre Don't Laïk, certaines de ses paroles font polémique, comme : « crucifions les laïcards comme à Golgotha », ou encore « je mets des fatwas sur la tête des cons »[40]. Il qualifie ensuite Nadine Morano, Jean-François Copé et Pierre Cassen de « démons » et ajoute « je vous chasse de ce corps et vous condamne à l'exil pour l'éternité[41] ». Dans le contexte de l'attentat contre Charlie Hebdo, cette chanson suscite une « controverse turbulente » reprise sur le plan international[42]. (Don't Laik compte en 2016 plus d'un million de vues sur YouTube[3].)
Le rappeur déclare, quant à lui : « En tant qu’artiste, je dénonce toutes formes de violence, terrorisme et autres apologies immorales. J’ai choisi la voie de la non-violence comme la majorité de mes concitoyens à travers la musique pour exprimer mes désaccords avec ma société[43]. »
Il compare ses détracteurs avec les frères Kouachi : « En tentant de tuer le caractère caricatural et provoquant de mon morceau, vous ne faites ni plus ni moins la même chose, de façon symbolique, que ces deux bourreaux ont fait aux auteurs de Charlie Hebdo. »
En 2015, l’essayiste Caroline Fourest écrit : « [Médine] s'est spécialisé dans le rap intégriste et réac'. […] Qu'il n'essaie pas de se faire passer pour un homme de progrès… Son rap n'est pas le refuge des rebelles mais des ultra-réactionnaires[44]. » Le rappeur, dans une interview de la même année, répond : « Madame Fourest fait partie des gens qui prennent en otage la laïcité. Ils l’utilisent pour diaboliser l’Islam. C’est le cas de certains élus comme Robert Ménard qui piste les petits musulmans dans sa ville ou messieurs Estrosi, ou Ciotti, qui souhaitent que le voile soit interdit à l’université… Au nom d’une valeur qui est censée libérer les citoyens de toutes formes de sectarisme et communautarisme, ils créent du communautarisme. Ce sont des pompiers pyromanes qu’il faut absolument dénoncer[45]. »
Le politologue Gilles Kepel, qui souligne que le look de Médine, « barbe longue et crâne rasé », est une « variation "hipster" sur un thème salafiste », rappelle que le rappeur a non seulement chanté pour les Indigènes de la République mais s'est également affiché avec Dieudonné et le suprématiste noir Kémi Séba. Un livre de ce dernier, Supra-négritude, est d'ailleurs visible dans les images du clip de Don't Laïk[46].
Alain Finkielkraut, faisant référence au premier album de Médine intitulé 11 septembre, récit du 11e jour, affirme qu'il « a débuté dans la carrière par une apologie musicale des attentats du 11 septembre et de Ben Laden », ce dont Médine se défend[47].
En , Médine est au centre d'une polémique lancée par la droite et l'extrême droite, suivies par des élus La République en marche[48] à la suite de l'annonce de deux concerts prévus au Bataclan les 19 et , salle où il s'était déjà produit début 2015[49]. Ses détracteurs, entre autres Marine Le Pen, Laurent Wauquiez et Aurore Bergé[réf. nécessaire], lui reprochent certaines paroles de ses chansons comme Jihad et Dont Laïk, dans lesquelles il attaque selon eux la laïcité, citant notamment : « Crucifions les laïcards comme à Golgotha », le lieu où Jésus a été crucifié. Ils appellent à l'annulation de ses concerts dans cette salle particulière, où ont eu lieu les attentats du 13 novembre 2015. En réponse, Médine accuse l'extrême droite de vouloir « dicter la programmation des salles de concerts » et « plus généralement limiter notre liberté d'expression ». Selon lui, celle-ci cherche « à instrumentaliser la douleur des victimes et de leur famille »[50].
L'association de victimes du 13 Novembre Life for Paris s'insurge contre les récupérations politiques[51] tandis que l'association 13onze15 Fraternité Vérité estime que la direction de la salle a commis une faute[52]. Certains rescapés, dénonçant l'instrumentalisation politique de cette affaire par l'extrême droite, affirment par ailleurs être harcelés sur les réseaux sociaux[53],[54],[55]. Pour le rescapé Emmanuel Domenach, « chez les victimes du 13 novembre, tous les âges, toutes les opinions politiques sont représentées. Donc appeler à la censure en leur nom n'a aucun sens. Certains se servent de la mémoire des victimes pour légitimer des idées nauséabondes[56] », tandis que le père d'une des victimes participe à ces manifestations[57].
Valeurs actuelles publie le un article selon lequel Médine est ambassadeur de l'association Le Havre de savoir, proche des Frères musulmans[58]. Le rappeur dément, affirmant ne pas être adhérent de cette association, mais reconnaît avoir prononcé pour elle en 2013 une conférence à propos de ses engagements[59]. L'association n'a pas répondu aux sollicitations des journalistes de Libération afin de savoir pourquoi leur page Facebook présentait Médine comme leur « ambassadeur » et un « membre actif »[59]. Le chercheur et consultant sur les questions islamistes Romain Caillet déclare quant à lui que le fait que l'association adhère bien au même courant de pensée que les Frères musulmans « ne fait même pas débat »[59]. Marianne et Libération relèvent l'existence d'une vidéo publiée sur YouTube, dans laquelle Médine dit être devenu ambassadeur de l'association[59],[60].
Le , Marianne publie, après écoute des albums, un article très critique sur les textes de Médine. Le journal juge que le discours du rappeur, intellectuellement très construit, est empreint d'une logique communautariste et d'attaques contre la laïcité, auxquelles se mêlent également des remarques homophobes. Si Médine prétend ne s'en prendre qu'à une version dévoyée de la laïcité, Marianne estime qu'une analyse de ses textes ne permet pas de percevoir cette nuance. L'article en conclut qu'il est difficile de déterminer ce qui, dans les propos et les textes de Médine, relève de la provocation ou de la subversion ; le magazine prétend relever de nombreuses ambiguïtés chez Médine, notamment lorsque, après s'être prétendu opposé à toutes les radicalités, il tient des propos qualifiés de simplistes « en se clamant uniquement victime des foudres de l'extrême droite et de ses sympathisants »[60].
Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, estime : « peut-être que [Médine] devrait se poser la question de savoir si sa présence dans ce lieu qui est devenu hautement symbolique ne justifierait pas une prise de distance, [...] qu'il puisse dire ce qu'il avait à dire sur ce qu'il a écrit à ce moment-là parce que je crois comprendre qu'il regrette d'avoir été celui qui a pu prononcer ces mots [...]. Le texte de Don't Laïk est plus que provoquant. C'est un texte qui est insupportable pour la République laïque. Et d'ailleurs depuis il s'en est expliqué, il s'en est excusé[61]. »
Le , Médine annonce l'annulation de ses concerts prévus au Bataclan et leur reprogrammation au Zénith de Paris début 2019, en commentant : « Certains groupes d’extrême droite ont prévu d’organiser des manifestations dont le but est de diviser, n’hésitant pas à manipuler et à raviver la douleur des familles des victimes. Par respect pour ces mêmes familles et pour garantir la sécurité de mon public, les concerts ne seront pas maintenus[62]. »
Le 18 février 2021, la députée Aurore Bergé qualifie Médine de « rappeur islamiste ». Ce dernier annonce le 23 février dans Mediapart[63] avoir porté plainte pour diffamation. Il attend du procès « une condamnation et des excuses publiques »[64].
2008 : Arabian Panther
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2006 : L'album Blanc (Bootleg Not Album)
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2006 : Table d'écoute
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2008 : Don't Panik Tape CD1
CD2
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2011 : Table d'écoute 2
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2009 : On peut tuer un révolutionnaire mais pas la révolution
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2012 : Made In
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2015 : Démineur
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